04/02/07 (B381) AP / Un dirigeant modéré des Tribunaux islamiques prêt à discuter avec le gouvernement somalien (Info lectrice)

NAIROBI
(AP) – Cheikh Sharif Sheikh Ahmed, considéré comme un des dirigeants
les plus modérés de l’Union des tribunaux islamiques somaliens,
a estimé samedi dans un entretien à l’Associated Press que le
déploiement d’une force africaine de maintien de la paix dans le pays
ne ferait qu’y attiser l’insécurité. Il s’est dit prêt
à des pourparlers avec le gouvernement de transition.

Cheikh
Ahmed est actuellement réfugié au Kenya, dans un lieu tenu secret,
sous la protection des autorités kenyanes depuis le 21 janvier. Il
n’a que très rarement donné d’interviews depuis lors et a l’intention
de partir bientôt s’installer au Yémen.

Ancien
président du Conseil exécutif des Tribunaux islamiques, Cheikh
Ahmed partageait la direction du mouvement avec Cheikh Hassan Dahir Aweys,
président du Conseil législatif et soupçonné par
Washington d’avoir des liens avec Al-Qaïda.

L’ambassadeur
américain a rencontré Cheikh Ahmed juste après son arrivée
au Kenya, lui demandant de renoncer à la violence et d’entrer dans
le processus de réconciliation nationale, en échange d’un rôle
dans l’avenir du pays.

Cheikh
Ahmed s’est refusé de dire ce qu’il avait répondu à cette
offre, mais tant les Etats-Unis que l’Union européenne le considèrent
comme un artisan central d’une paix à long terme en Somalie.

Le président
somalien Abdullahi Yusuf s’est engagé à organiser une conférence
de réconciliation nationale, qui devrait se tenir dans les deux semaines.
Mais on ne sait pas encore si des membres des Tribunaux islamiques chassés
du pouvoir à Mogadiscio y participeront.

Selon
Cheikh Ahmed, les principaux chefs du mouvement islamiste sont en vie, et
en contact permanent entre eux. "Nous sommes prêts à parler
avec le gouvernement. Nous cherchons la paix, la réconciliation, et
que les Somaliens résolvent leurs propres problèmes par la voie
du dialogue".

"Les
soldats de la paix ne peuvent pas amener la paix en Somalie. Leur déploiement
ne viendra que compliquer la situation déjà difficile dans le
pays. Seuls les Somaliens peuvent amener la paix si on leur en donne l’occasion",
a-t-il déclaré.

Se
dissociant de la violence croissante à Mogadiscio, où un haut
responsable de la police a été abattu samedi dans un minibus
des transports publics, Cheikh Ahmed a affirmé que les Tribunaux n’étaient
pas responsables de ces violences, mais que la population se révoltait
contre la présence des Ethiopiens.

AP
nc/v