13/02/07 (B382) AP / Attaques à Mogadiscio: un enfant et son père tués (Info lectrice)

Tirs
de mitrailleuses, mortiers et roquettes ont retenti lundi matin à Mogadiscio,
où des attaques pendant la nuit ont fait au moins deux morts, un garçon
de six ans et son père tués dans leur sommeil, et sept blessés,
selon des témoins.

Les
violences, parmi les pires qu’aient connues le gouvernement de Somalie depuis
qu’il a repris la capitale aux milices des Tribunaux islamiques fin 2006,
avec l’aide de troupes du voisin éthiopien, ont frappé des quartiers
résidentiels de la capitale ainsi que le palais présidentiel,
une station de radio et un poste de police.

"Nous
dormions quand une forte explosion a ébranlé notre maison. Quelque
chose est tombé sur notre balcon", a déclaré Shamsa
Ahmed, qui a perdu son père et son frère tués par un
tir de mortier. Quatre autres personnes ont été blessées.

En ce
qui concerne les attaques des jours précédents contre la capitale,
elles ont été revendiquées lundi par un groupe se faisant
appeler le "Mouvement de résistance populaire sur la terre des
deux migrations", qui prévient dans un communiqué, daté
de dimanche et diffusé sur le site Web des Tribunaux islamiques, qu’il
"tirera sur les avions utilisant l’aéroport (international) de
Mogadiscio".

Le vice-ministre
de la Défense, Salad Ali Jelle, impute les récentes violences
aux Tribunaux islamiques, qui avaient pris le contrôle de la capitale
et de la plus grande partie du sud depuis l’été dernier, avant
d’en être chassés à la fin de l’année dernière.
Le groupe est accusé par les autorités somaliennes et américaines
d’accueillir des membres présumés du réseau terroriste
Al-Qaïda, ce qu’il nie. S’appuyant sur les soutiens dont il dispose encore
à Mogadiscio, il mène une guérilla de type irakien, attaquant
la capitale quasiment chaque jour depuis un mois.

"Il
se passe à peine une journée sans que nous admettions des civils
blessés par des mortiers et roquettes", affirme le Dr Sheik Doon
Salad Ilmi, directeur de l’Hôpital Medina de Mogadiscio. Une force de
l’Union africaine (UA) doit se déployer bientôt pour stabiliser
la situation en Somalie, surtout après le retrait prévu des
forces éthiopiennes.

Dimanche,
au moins cinq personnes ont été tuées dans une explosion
et des tirs des soldats lors d’une manifestation dans le port de Kismayo,
la troisième ville de Somalie, située dans le sud du pays.

Le
ministre de l’Information Madow Nunow Mohamed a annoncé lundi que le
conseil des ministres avait adopté une loi anti-terrorisme prévoyant
l’emprisonnement à vie, l’exécution ou la confiscation des biens
des personnes reconnues coupables d’avoir organisé, commis ou financé
des actes terroristes.

Le texte
doit désormais être signé par le président.

AP