16/02/07 (B382) Presse Canadienne : Jacques Chirac à Cannes pour un dîner restreint avec des chefs d’État africains

Jacques
Chirac a accueilli mercredi soir à Cannes 16 chefs d’État francophones
participant au 24e sommet France-Afrique, pour un dîner restreint dans
un hôtel de Cannes.

Lors de
ce dialogue à huis clos devaient être évoquées
un certain nombre de crises africaines, dont la situation en Côte d’Ivoire
ou en Guinée. Parmi les dirigeants présents figuraient le président
algérien Abdelaziz Bouteflika, le Gabonais Omar Bongo, le Camerounais
Paul Biya, mais aussi le Centrafricain François Bozize et le Tchadien
Idriss Deby. Ces deux hommes ont échangé quelques mots en aparté
à leur arrivée avec Jacques Chirac.

La tenue
d’un mini-sommet sur le Darfour jeudi après-midi est "probable",
expliquait-on mercredi soir dans l’entourage du président français.
Si les modalités en sont encore "en cours de discussion",
il pourrait réunir les présidents soudanais, tchadien et centrafricain,
ainsi que le président de l’Union africaine John Kufuor.

Après
avoir accueilli les participants de ce mini-sommet, Jacques Chirac ne devrait
pas assister à ces discussions. "La France tiendra un rôle
de facilitateur, pas de médiateur ni de conduite des débats",
expliquait-on dans son entourage. Les violences au Darfour ont fait plus de
200.000 morts et 2,5 millions de déplacés.

Le dernier
sommet France-Afrique de Jacques Chirac s’ouvre jeudi matin, en présence
de 38 chefs d’État et de gouvernement africains, et de la chancelière
allemande Angela Merkel, venue représenter la présidence de
l’Union européenne et celle du G8.

"Nous
allons le regretter, parce que c’était quand même un homme qui
avait beaucoup de passion pour l’Afrique, pour ses hommes, pour sa culture,
et aussi qui portait beaucoup d’intérêt à nos préoccupations",
a souligné mercredi soir le président du Burkina Faso Blaise
Compaore au sujet de son homologue français. "Il a été
longtemps notre avocat au niveau international pour la dette, pour le développement,
pour l’écologie. C’est un personnage qui sera longtemps dans nos coeurs".

Parmi
les absents de marque jeudi: le leader libyen Moammar Kadhafi, le président
ivoirien Laurent Gbagbo, celui du Zimbabwe Robert Mugabe, le Sud-Africain
Thabo Mbeki, le président de République démocratique
du Congo (RDC) Joseph Kabila ou encore le Sénégalais Abdoulaye
Wade.

Dans l’après-midi
de jeudi sont prévues trois tables-rondes. La première est consacrée
à la question des matières premières, alors que 9,5%
des réserves de pétrole brut et 8% des réserves de gaz
se trouvent en Afrique, suscitant la convoitise de la Chine notamment.

Une deuxième
table-ronde évoquera la place de l’Afrique dans les organisations internationales
quand la troisième portera sur la société de l’information.

À
la veille de l’ouverture du sommet, la juge d’instruction parisienne chargée
de l’enquête sur la mort du magistrat français Bernard Borrel
en 1995 à Djibouti a convoqué comme témoin le président
de ce pays africain, Ismaël Omar Guelleh, attendu à Cannes. D’abord
annoncé, Ismaïl Omar Guelleh était finalement absent mercredi
soir au dîner restreint, mais il devrait être présent jeudi.

La
magistrate Sophie Clément a convié le président Djiboutien
pour vendredi, mais il est peu vraisemblable que l’intéressé
se rende à la convocation. Il est protégé par l’immunité
dont bénéficient tous les chefs d’État en exercice.

Bernard
Borrel, magistrat français détaché à Djibouti,
a été retrouvé mort et brûlé le 19 octobre
1995 à 80km de la capitale djiboutienne. Ce dossier empoisonne les
relations entre Paris et Djibouti, qui accueille une importante base militaire
française. La veuve du magistrat, Elisabeth Borrel, accuse en effet
le président Ismaël Omar Guelleh d’être le commanditaire
de l’assassinat de son mari, ce que conteste Djibouti.