23/02/07 (B383) LE POINT et REUTERS / Opération secrète américaine basée en Ethiopie contre Al Qaïda. (2 articles – Info lectrice)

Selon
le New York Times, l’armée américaine a utilisé des bases
en Ethiopie, le mois dernier, pour tenter de capturer ou de tuer de hauts
responsables d’Al Qaïda dans la Corne de l’Afrique, dont Fazul Abdullah
Mohammed (à gauche) et Fahid Mohammed Ally Msalam, recherchés
par les Etats-Unis pour leur rôle présumé dans les attentats
à la bombe de 1998 contre des ambassades au Kenya et en Tanzanie

L’armée américaine a utilisé des bases en Ethiopie, le
mois dernier, pour tenter de capturer ou de tuer de hauts responsables d’Al
Qaïda dans la Corne de l’Afrique, écrit jeudi le New York Times
sur son site internet, citant des responsables américains.

Selon le journal, des soldats américains ont notamment utilisé
une piste d’atterrissage dans l’est de l’Ethiopie pour mener des frappes aériennes
contre des activistes musulmans en Somalie, pays voisin.

D’après des responsables cités par le NYT ce partenariat secret
avec l’Ethiopie porte également sur le partage avec l’armée
éthiopienne d’un nombre important d’informations sur les positions
des activistes et autres renseignements glanés par des satellites espions
américains.

Des membres d’une unité spéciale américaine, la Task
Force 88, ont été déployés en Ethiopie et au Kenya
et ont pénétré en Somalie, ont précisé
les responsables.

Un porte-parole du Pentagone, Bryan Whitman, s’est refusé à
évoquer les détails de l’opération avec le journal new-yorkais,
mais selon ce dernier, des responsables ont consenti à en parler du
fait de son relatif succès. Ils ont dit qu’elle avait perturbé
les réseaux terroristes en Somalie et entraîné la mort
ou la capture de plusieurs activistes musulmans.

FEU VERT DE BUSH AUX OPÉRATIONS SPÉCIALES

Cette mission était destinée notamment à soutenir l’avance
des forces éthiopiennes en Somalie où elles ont aidé
le gouvernement intérimaire à chasser les combattants de l’Union
des tribunaux islamistes.

Selon le journal, Washington n’a pas voulu entériner officiellement
l’invasion éthiopienne en Somalie mais des responsables américains
issus de plusieurs organisations ont indiqué que l’administration Bush
avait jugé l’an dernier qu’une telle incursion était le meilleur
moyen de chasser les islamistes du pouvoir à Mogadiscio.

Parmi les activistes tués ou capturés ne figurent pas certains
responsables en vue d’Al Qaïda tels que Fazul Abdullah Mohammed et Fahid
Mohammed Ally Msalam, recherchés par les Etats-Unis pour leur rôle
présumé dans les attentats à la bombe de 1998 contre
des ambassades au Kenya et en Tanzanie.

Cette opération clandestine dans la Corne de l’Afrique traduit la volonté
du Pentagone d’adopter une approche plus audacieuse dans la lutte contre les
terroristes présumés, en recourant notamment à des unités
des forces spéciales. Selon le New York Times, le président
américain George Bush a autorisé après les attentats
du 11 septembre 2001 le Pentagone à mener de telles opérations.

D’après le NYT, des soldats éthiopiens sont formés depuis
plusieurs années par les Etats-Unis à la lutte antiterroriste
dans des camps proches de la frontière somalienne.