03/03/07 (B385-A) ADDIS ABEBA (AFP) – Ethiopie : l’armée à la recherche des touristes européens enlevés (Info lectrice)

L’armée
éthiopienne a entamé des recherches pour tenter de retrouver
au moins cinq Européens enlevés en début de semaine dans
une région désertique du nord-est de l’Ethiopie, frontalière
de l’Erythrée, a indiqué samedi une source proche du gouvernement
éthiopien.

Dans le même temps, Londres a dépêché une équipe
de représentants après avoir annoncé que cinq de ses
ressortissnats, tous attachés à l’ambassade britannique à
Addis Abeba, avaient disparu dans cette même région.

Le ministère britannique des Affaires étrangères se refuse
toutefois à parler officiellement d’enlèvement. Plusieurs Ethiopiens
ont également été enlevés, mais aucune revendication
n’a pour le moment été rendue publique, et aucune information
n’a circulé sur l’identité des ravisseurs.

« C’est l’armée (éthiopienne) qui s’occupe des recherches »,
a déclaré une source proche du gouvernement éthiopien
sous couvert d’anonymat. Cette source a précisé que des unités
équipées d’engins mécanisés avaient été
déployées, mais que la nature du terrain rendait difficile le
recours à des survols par hélicopères.

Vendredi soir, la police fédérale éthiopienne citée
par l’agence nationale d’information ENA avait rapporté que « cinq
Européens et 13 Ethiopiens » avaient « été enlevés
par des hommes non identifiés dans la région de Hamed Ela (…)
le long de la frontière érythréenne ». L’agence de
voyage qui assurait le transport de ces touristes a confirmé l’enlèvement
dans la région Afar, précisant que les cinq Européens
étaient britanniques et avançant le chiffre d' »au moins
huit » Ethiopiens kidnappés.

La Grande-Bretagne a de son côté dépêché
en Ethiopie une équipe, qui est arrivée samedi matin à
Addis Abeba pour aider à retrouver les disparus. Selon la BBC, l’équipe
est forte d’une dizaine de personnes, dont un expert en négociations
avec les preneurs d’otages. Les cinq Britanniques portés disparus ont
tous des liens avec l’ambassade britannique d’Addis Abeba, a précisé
le Foreign Office.

L’une des touristes britannique a « un nom à consonnance française »,
selon le voyagiste, qui s’exprimait sous couvert d’anonymat, et une autre
a la double nationalité britannique et italienne, selon le ministère
italien des Affaires étrangères. Selon le voyagiste, des hommes
armés ont attaqué le camp où étaient installés
les touristes, qui ont été « emmenés à pied
vers la frontière avec l’Erythrée ».

Plusieurs groupes de rebelles ont été signalés dans la
région Afar située aux confins de l’Ethiopie, de l’Erythrée
et de Djibouti. Le gouvernement d’Addis Abeba a imposé des escortes
policières aux groupes de touristes souhaitant se rendre dans cette
région désertique et volcanique, appréciée pour
sa beauté. La tension entre l’Ethiopie et l’Erythrée, à
la suite de leur conflit frontalier (1998-2000), rend également cette
zone très sensible.

Par ailleurs, un groupe de sept touristes français dont on était
sans nouvelles dans la même région a également repris
contact avec leur agence, Aventure et Volcans, basée en France. La
responsable de ce tour operateur, Monique de Saint-Cyr, a déclaré
que « tout est rentré dans l’ordre », expliquant que les touristes
« ne donnaient pas de nouvelles car ils se trouvaient en haut de l’Erta
Ale (un volcan) et n’avaient pas branché leur téléphone
satellitaire ».

Les autorités diplomatiques françaises en Ethiopie attendaient
toutefois samedi matin d’avoir un contact direct avec ces sept Français
pour confirmer qu’ils sont bien sains et saufs. La règle au ministère
français des Affaires étrangères est de ne jamais confirmer
le retour d’un ressortissant dont on était sans nouvelles avant qu’un
agent du ministère ait pu le voir.