05/03/07 (B385-A) AP / Les touristes français disparus en Ethiopie sains et saufs. (Info lectrice)

MEKELE,
Ethiopie (AP) – Les sept touristes français dont on était sans
nouvelles depuis plusieurs jours dans le nord-est éthiopien sont arrivés
dimanche à Mekele, capitale de la région de l’Afar, sains et
saufs et expliquant ne pas avoir été enlevés.

« Nous n’avons jamais, à aucun moment, été en danger »,
a confié l’un d’entre eux, en refusant de donner son identité.
Il a précisé que le groupe n’avait pas de téléphone-satellite
et n’avait donc pas pu entrer en contact avec le tour-opérateur, Origins
Ethiopia.

C’est le directeur de cet organisme, Samson Teshome, qui avait annoncé
la veille que les Français étaient sains et saufs, après
avoir reçu un appel téléphonique de leur chauffeur au
bout de plusieurs jours d’incertitude. M. Teshome avait expliqué que
le groupe de Français avait en fait évité le secteur
en entendant qu’il y avait des troubles.

A Paris, le ministre des Affaires étrangères Philippe Douste-Blazy
a précisé dimanche qu’un « représentant » de
l’ambassade de France avait pu rencontrer les sept touristes à Mekele.
« Nous continuons de vérifier qu’aucun autre Français se
trouve dans la zone concernée », a-t-il ajouté dans un communiqué.

Par ailleurs, cinq des 13 Ethiopiens enlevés avec des touristes britanniques
ont été retrouvés, selon les médias officiels
éthiopiens.

L’Erythrée, par la voix du ministre de l’information Ali Abdu, a pour
sa part vivement démenti dimanche les accusations éthiopiennes
selon lesquelles l’armée d’Asmara serait l’auteur de ces enlèvements.
Jugeant qu’il s’agissait d’accusations inventées de toutes pièces,
il a déclaré: « se contenter de démentir n’est pas
suffisant. Les gens doivent se demander quelle sont les motivations derrière
ces accusations ».

Selon l’agence de presse éthiopienne ENA, ces cinq personnes se trouvaient
samedi soir sous la protection des forces de sécurité éthiopiennes
patrouillant dans le secteur.

De hauts responsables éthiopiens avaient auparavant accusé l’Erythrée
voisine de l’enlèvement de cinq touristes britanniques et de leurs
13 accompagnateurs éthiopiens partis dans l’Afar, zone désertique
à 800km au nord-est d’Addis Abeba.

Esmal Ali Sero, responsable administratif de cette région, a ainsi
affirmé qu’un commando érythréen de 25 hommes avait enlevé
jeudi soir les ressortissants britanniques ainsi que leurs chauffeurs et traducteurs
éthiopiens.

Un autre responsable, membre du parti au pouvoir en Ethiopie, a déclaré
qu’un berger éthiopien avait vu le groupe britannique dans le camp
militaire d’Ara-ta, en Erythrée, et en avait averti les autorités
éthiopiennes. Les bergers traversent fréquemment la frontière
entre les deux pays qui entretiennent des relations déplorables depuis
que l’Erythrée a acquis son indépendance de l’Ethiopie en 1993
à l’issue de 30 années de guérilla.

L’ambassade de Grande-Bretagne à Addis-Abeba s’est cependant refusée
à toute spéculation sur ce sujet.

Des brigands de grand chemin et un petit groupe rebelle opèrent dans
la région de l’Afar, zone où « Lucy », plus célèbre
hominidé fossile considérée comme l’ancêtre de
l’humanité, a été découverte en 1974.

Le gouvernement éthiopien exige des touristes se rendant dans
ce secteur totalement isolé, cette dépression Danakil qui est
l’un des endroits les plus chauds et inhospitaliers de la planète,
d’être escortés par des gardes armés.

AP