09/03/07 (B385-B) Les européens kidnappés en Ethiopie auraient été aperçus et ils seraient sains et saufs. Mais personne ne dit où ils sont, ni qui les maintient en otage. (Info lecteur – 2 dépêches)

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1 – AFP

Ethiopie : les Européens enlevés
sont « sains et saufs », assure le gouvernement

MEKELE (AFP) – Les cinq Européens enlevés en Ethiopie sont « sains
et saufs », a assuré le ministre ethiopien des Affaires étrangères,
Seyoum Mesfin, qui a affirmé ne pas connaître leurs ravisseurs.

Cependant, la ministre britannique des Affaires étrangères
Margaret Beckett est restée prudente vendredi, en faisant état
d' »indications » selon lesquelles les cinq Européens liés
à l’ambassade britannique en Ethiopie, enlevés la semaine dernière,
étaient sains et saufs.

« Nous avons eu des indications selon lesquelles des personnes
disent que les otages vont bien », a indiqué la ministre en marge
d’un sommet européen à Bruxelles sur le réchauffement
climatique.

« Evidemment, la question de savoir où ils sont est quelque chose
que nous devons examiner », a-t-elle ajouté.

Le ministre éthiopien, lui, a indiqué que les informations parvenues
aux autorités éthiopiennes laissaient penser que les Européens,
et des Ethiopiens pris avec eux, étaient
détenus dans une zone divisée entre l’Ethiopie, l’Erythrée
et Djibouti.

« Nous savons depuis hier que les captifs sont sains et saufs », a
déclaré à la presse le ministre éthiopien, à
Mekele, principale ville du nord de l’Ethiopie.

« Nous ne pouvons révéler l’endroit où ils sont car
nous pensons cela mettrait en danger leur sécurité », a-t-il
ajouté. Il indiqué toutefois que les otages « sont dans
les environs de la zone Danakil, dans la région Afar », une zone
divisée entre l’Erythrée, l’Ethiopie et Djibouti.

« Nous ne savons même pas qui sont (les) ravisseurs », a encore
affirmé le ministre.

Le 1er mars, trois hommes britanniques et deux femmes, une Française
et une Italo-britannique, ont été enlevés avec une dizaine
d’Ethiopiens dans le village d’Hamed Ela (nord-est), dans la vaste région
désertique Afar, aux confins de l’Ethiopie et de l’Erythrée.

« Les parties avec lesquelles nous communiquons nous indiquent qu’elles
les ont vus, qu’ils sont en bonne santé », a précisé
M. Seyoum, refusant de donner plus d’informations « jusqu’à ce
que ces gens soient libres et en sécurité ».

« Nous communiquons avec toutes les parties qui peuvent nous aider à
libérer ces gens sains et saufs », a-t-il ajouté.

L’enlèvement n’a pas été revendiqué et aucune
demande n’a été formulée publiquement par les ravisseurs.

Le ministre a affirmé que « l’Ethiopie reste sûre et en sécurité.
Cela peut arriver au milieu de Londres, de New York, ou de Washington »,
a-t-il estimé au sujet de cet enlèvement.

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2 – Reuters

ADDIS-ABABA
(Reuters) – Les cinq Européens enlevés il y a huit jours dans
le nord de l’Ethiopie avec huit de leurs accompagnateurs éthiopiens
sont indemnes et en bonne santé, a déclaré le chef de
la diplomatie éthiopienne, Seyoum Mesfin.

« On m’a dit hier soir qu’ils étaient sains et
saufs. Ils sont en bonne santé », a-t-il déclaré
aux journalistes lors d’un déplacement à Mekelé, non
loin de l’Afar, où le groupe a été capturé par
des hommes armés portant, selon des témoins, des uniformes de
l’armée érythréenne.

Il a confirmé ainsi l’information rassurante fournie un peu plus tôt
par un chef afar retour de la région, Ismaël Ali Gardo, qui a
dit la tenir de nomades originaires de la zone d’Erythrée où
seraient détenus les otages.

A Bruxelles, la secrétaire au Foreign Office, Margaret Beckett, a déclaré
être « au courant que des gens disent que les otages vont bien »
mais que « cela reste à vérifier ».

Seyoum Mesfin a dit ne pas être en mesure de confirmer que les cinq
Européens – tous liés à l’ambassade de Grande-Bretagne
à Addis-Abeba, certains étant diplomates – étaient détenus
par des rebelles afars dans la localité de Weima, en Erythrée.

« Nous ne savons même pas qui sont les ravisseurs »,
a-t-il admis.

Selon Ismaël, cofondateur de l’Association de développement pastorale
afar (APDA), les trois Britanniques, la Française et la ressortissante
italo-britannique sont aux mains du Front de l’unité démocratique
révolutionnaire afar (Fudra), un groupe apparu dans les années
1990 qui revendique l’autonomie du pays afar, aux confins de l’Ethiopie, de
l’Erythrée et Djibouti.

ASMARA
ACCUSE ADDIS DE « MANIPULATION »

« Ils
ne vont pas leur faire de mal. Ils sont en Erythrée, mais les gens
qui les ont enlevés viennent de l’Afar », a souligné Ismaël,
sur la foi d’informations transmises par le mode de communication pastoral
traditionnel connu localement sous le nom de « dagu ».

Mais les autorités érythréennes ont démenti immédiatement
et catégoriquement que les cinq otages européens soient retenus
sur le territoire de l’ancienne colonie italienne, qu’un conflit frontalier,
toujours en suspens, a conduit en 1998-2000 à une guerre avec l’Ethiopie.

« Nous comprenons la préoccupation des familles, mais cette affaire
a été déclenchée à l’intérieur de
l’Ethiopie et se déroule à l’intérieur de l’Ethiopie »,
a déclaré le ministre érythréen de l’Intérieur,
Ali Abdou, joint par téléphone à Asmara.
« Au lieu de se préoccuper de ce qui s’est passé sur son
territoire et de faire de son mieux pour sauver les vies de ces innocents,
le gouvernement éthiopien manipule cet événement malheureux »,
a déclare Abdou à Reuters.

Il précisé que les autorités érythréennes
travaillaient avec les chefs traditionnels dans la zone frontalière
et qu’elles étaient en contact avec les autorités britanniques
locales, lesquelles mettent en garde contre toute spéculation hâtive.

Les cinq Européens et leurs huit chauffeurs, guides et interprètes
éthiopiens ont été capturés lors d’une excursion
dans l’Afar par un groupe d’hommes armés qui ont détruit avant
de s’enfuir les véhicules tout-terrain de leurs otages sans rien y
dérober.

« Nos coeurs battent pour les personnes enlevées », a déclaré
Seyoum Mesfin en se déclarant inquiet de l’impact pour le tourisme
en Ethiopie de cette affaire qui, selon lui, « pourrait tout aussi bien
arriver au coeur de Londres, à Washington ou à New York ».