10/03/07 (B386-A) AFP / Européens enlevés en Ethiopie: pas de contact direct avec les ravisseurs. (Info lecteur)

Par
Emmanuel GOUJON

ADDIS ABEBA (AFP) – Les autorités britanniques ont affirmé
samedi qu’il n’y a eu aucun « contact direct » avec les ravisseurs
de cinq Européens liés à l’ambassade de Grande-Bretagne
à Addis Abeba, enlevés il y a 10 jours en Ethiopie.

« Pour autant que nous le sachions, jusqu’à présent aucune
négociation n’a commencé. Nous ne pensons pas que les Ethiopiens
soient en contact direct avec les ravisseurs », a déclaré
à Addis Abeba une porte-parole du Foreign Office, au cours d’un point
de presse.

Interrogée sur les déclarations la veille du ministre éthiopien
des Affaires étrangères, Seyoum Mesfin, selon lesquelles les
otages sont « en bonne santé », la diplomate a simplement répondu:
« nous ne pouvons pas corroborer ces informations. Mais c’est un signe
encourageant ».

Plus tôt samedi, le porte-parole de la police fédérale
éthiopienne, Demsash Hailu, avait indiqué que l’équipe
spéciale mise en place par Addis Abeba dans l’affaire des enlèvements
poursuivait son enquête sur les ravisseurs.

« Aucune confirmation (sur l’identité des ravisseurs) ne peut être
donnée avant que l’équipe n’ait remis son rapport », a déclaré
à l’AFP le porte-parole, ajoutant: « cette équipe est composée
d’agents de la Défense, de la police et du ministère des Affaires
étrangères. Eux seuls ont les informations ».

Ecartant une nouvelle fois l’hypothèse d’une implication du gouvernement
érythréen, contrairement à la version présentée
par plusieurs responsables éthiopiens, la porte-parole du Foreign Office
a toutefois précisé: « nous savons assez bien qui est derrière
cette affaire ».

Concernant l’éventualité d’une opération de sauvetage
menée par des forces britanniques, elle a souligné que « la
priorité est donnée à la négociation » et
qu’une telle opération ne serait envisagée qu’en cas « de
menace directe sur la vie des otages ».

Outre les Européens (trois hommes britanniques et deux femmes, une
Française et une Italo-britannique), huit Ethiopiens qui les accompagnaient,
ont également été capturés lors d’une attaque
contre leur convoi dans le village d’Hamed Ela (nord-est de l’Ethiopie) le
1er mars.

Situé à une cinquantaine de kilomètres de la frontière
avec l’Erythrée, ce village sert de base aux tour opérateurs
qui font visiter à des milliers de touristes chaque année la
région semi-désertique d’Afar, réputée pour ses
paysages volcaniques et ses lacs de sel situés en dessous du niveau
de la mer.

Les captifs travaillent pour l’ambassade de Grande-Bretagne à Addis
Abeba, à l’exception de la ressortissante italo-britannique, épouse
du directeur du British Council dans la capitale éthiopienne.

Selon M. Mesfin, « le gouvernement poursuit ses efforts » pour obtenir
la libération des otages, mais se refuse à indiquer où
ils sont détenus « car nous pensons que cela mettrait en danger
leur sécurité ».

Le ministre avait simplement précisé
que les otages « sont dans les environs de la zone Danakil, dans la région
d’Afar », divisée entre l’Erythrée, l’Ethiopie et Djibouti.


L’ambassade de France à Addis Abeba « a également reçu
un renfort de Paris – moins important que celui des Britanniques qui sont
en pointe sur cette affaire – mais suffisant pour nous », selon une source
diplomatique française sous couvert d’anonymat.

Le Foreign Office a envoyé une équipe d’une dizaine de personnes
la semaine dernière – dont un expert en prise d’otages -, selon la
BBC, pour renforcer le personnel de l’ambassade britannique à Addis
Abeba.