10/03/07 (B386-A) Le Potentiel (Kinshasa) / Somalie: L’UA et la Somalie

Pas
facile de pacifier un pays comme la Somalie. Mais, l’Union africaine qui en
est bien consciente, n’a pas pour autant reculé. Bien au contraire,
elle a quand même pris le pari de le faire.

Il est vrai que les moyens ne suivent pas ; en tous les cas, pas suffisants
pour répondre aux besoins et à la complexité du problème.
Mais n’empêche, l’UA n’entend pas voir cette mission de pacification
aller en eau de boudin.

Au déficit logistique, s’ajoute en effet un autre, d’ordre financier.
L’Union africaine a besoin de suffisamment d’argent et de beaucoup d’hommes
pour essayer de ramener et consolider la paix dans un pays qui en a aujourd’hui
grandement besoin. Surtout que les troupes éthiopiennes vont bientôt
quitter Mogadiscio après y avoir chassé les tribunaux islamistes
somaliens.

L’Union africaine, on le sait, veut envoyer 8.000 soldats en Somalie. Toutefois,
les candidats ne donnent pas l’air de se bousculer au portillon. Jusqu’au
jour d’aujourd’hui, seul l’Ouganda a déployé ses forces sous
la bannière de la Mission de l’Union africaine en Somalie (Amisom)
avec quelque 1.500 hommes au total. Quatre autres pays africains se sont engagés
à fournir les troupes : le Nigeria et le Malawi (chacun avec un bataillon,
soit 700 soldats), le Ghana avec 300 et le Burundi avec deux bataillons.

En attendant de réunir l’aide logistique et financière devant
provenir des pays comme la France, les Etats-Unis d’Amérique, la Grande-Bretagne,
l’Algérie, l’Afrique du Sud et l’Angola, le défi pour le moment
consiste à consolider les quelques acquis que l’on a pu noter sur place.
Ceci en vue d’assurer un peu plus de succès à cette mission
de pacification.

La question que l’on se pose aujourd’hui est celle de savoir si l’Union africaine
va être en mesure de faire valoir sa façon de voir les choses,
en prenant beaucoup plus en compte les réalités politiques et
historiques propres à un pays comme la Somalie. Cette question vaut
la peine d’être soulevée surtout lorsqu’on sait que, souvent
à court de moyens, l’Union africaine a toujours été contrainte
à subir le diktat de grandes puissances occidentales. Notamment dans
la résolution des conflits armés et autres situations troubles
sur le continent africain.

Le risque est grand pour la Somalie de ne pas sortir du trou dans lequel elle
se trouve depuis de nombreuses années. Depuis le départ de Mohamed
Siad Barre du pouvoir, le pays a en effet sombré dans le chaos et l’anarchie
la plus totale, parce que donné en pâture à de seigneurs
de guerre sans foi ni loi. L’on devra mettre tout en oeuvre pour que, au bout
du compte, la Somalie redevienne un Etat moderne.