19/03/07 (B387-A) LDDH : déclaration sur la découverte d’un charnier et le viol d’une sourde-muette dans le DAY par un militaire de la Garde présidentielle. (Extrait du dossier complet accessible en téléchargement)



Le Président,
incarcéré à Gabode
pour six mois

 

DECLARATION

SUR LA DECOUVERTE D’UN CHARNIER
ET LE VIOL
D’UNE SOURDE–MUETTE AU DAY

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le dossier complet : lien (PDF 98Ko)

Présentée par M. NOEL ABDI Jean-Paul.

I)
Note Liminaire.

La Ligue Djiboutienne des Droits Humains (LDDH) a été déclarée
au Ministère de l’Intérieur le 9 mai 1999, alors qu’une
profonde lacune des défenseurs des droits de l’homme se faisait
sentir lourdement d’autant plus que le conflit armé interne faisait
rage et que les populations civiles étaient, malheureusement, les plus
touchées dans toutes régions du Nord et de l’Ouest de
notre pays.

Les séquelles
de ce conflit sont encore apparentes malgré deux accords, de Paix dont
la définitive a été signée le 12 mai 2001, et
les Accords de Paix et de Concorde civile signés par le Gouvernement
et le Frud-Armé ont été récemment, hélas,
remis en cause par l’ARD Parti politique issu du Frud-Armé, suite
à la Non application de cet Accord dans son ensemble par la Partie
gouvernementale signataire.

La LDDH a toujours
plaidé pour la libération de tous les prisonniers politiques
ou d’opinion.

La LDDH durant le
conflit armé a toujours dénoncé les exactions physiques
contre les populations civiles, les blocus alimentaires set sanitaires, mêmes
les exécutions extrajudiciaires ont été nominativement
publiées, bref les défenseurs des Droits de l’Homme ont,
à chaque fois, fait preuve de courage et de détermination durant
cette triste période sanglante.

La LDDH durant ce
conflit fratricide n’a jamais omis de lancer des Appels à la
raison, des Appel à la Paix et c’est grâce en partie aux
Appels pressants et constant, qu’un Accord de Conciliation et de Paix
avait été signé à Paris le 7 février 2000.

Nous, défenseurs
des droits de l’homme, sommes fiers des actions que nous avons entrepris
pour la Paix, la surveillance des violations des droits humains, les dénonciations
dans le cadre de la Préventions des risques de conflits sociaux, le
juste combat contre l’Impunité, la formation et l’information
en matière des droits humains etc.

Notre rôle
contrairement aux Hommes politiques n’est pas « qui gouverne,
mais comment on gouverne »

Dans le cadre des Droits Economiques, Sociaux, Culturels notre actuel combat
consiste à suivre les Détournements des Deniers Publics et des
Biens Sociaux.

I)
Chronologie des communications portant sur les faits, qui me sont incriminés

Vendredi 9 mars 2007 à 9 heures du matin, deux véhicules
de la Brigade Criminelle sont venus à mon domicile sis au Boulevard
De Gaulle pour m’amener, et ce, sans mandat d’amener ni mandat
d’arrêt.

Le nombre trop important
de Policiers armés m’a forcé de demander à l’Officier
très courtois, si j’étais considéré comme
un dangereux mafieux ?

Ce n’est qu’en
début de soirée, qu’une enquête, qui a d’ailleurs
durée que 25 minutes, a été faite, sans même savoir
les termes exacts du ou des chef(s) d’accusation, ni même savoir
qui avait déposé une ou des plainte(s).

C’est durant
l’enquête que j’ai compris qu’il s’agissait
de la Note d’Information du 3 mars 2007 sur le viol d’une sourde-muette
et implicitement celui de la découverte d’un charnier, diffusé
dans la note d’Information du 14 février 2007 .

II)
Brefs commentaires.

Il est choquant de constater
qu’une affaire de dénonciation contre un élément
des Forces armées et sans avoir cité son nom pour éviter
tout lynchage, un élément et non un Corps des Forces Armées
qui aurait violé une sourde-muette, soit officiellement considéré
comme un crime contre les Forces armées Djiboutiennes,

« Une brebis
galeuse dans un troupeau doit être pointée du doigt et isolée,
pour préserver le reste de la troupe.». Ce vieil adage bien connu
montre que nous avons dénoncé un élément et non
un Corps.

Les preuves sont
en là et nous sommes persuadés que l’enquête diligentée
par le Président de la Chambre des Flagrants délits le 11 mars
2007, ainsi que le témoignage du père de la victime au Tribunal
de Djibouti,me permettra de redresser une propagande médiatique faite
parles politiques du ministère de la Justice. Cette propagande à
mon avis a le risque d’attiser la haine de la Garde Républicaine
à mon égard, alors que personnellement je ressens qu’un
sentiment de respect à l’égard de ce Corps de la Garde
Républicaine au service de mon pays.

M.
NOEL ABDI Jean-Paul

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Quelques légitimes questions au sujet
des réfutations de viol au Day.


I) Sur la mise au point parue dans la Nation.

  1. Cette
    mise au point fruit d’âpres négociations et dont la version
    tronquée a été publiée, prétend requalifier
    l’affaire de viol du 24 février 2007 au Day, de « dispute
    réglée à l’amiable ».
  2. Quel
    genre de dispute peut-il éclater entre un militaire accompagné
    d’un enseignant et une jeune fille sourde-muette restée seule
    chez elle à 21 heures 30 ?
  3. Une
    simple dispute peut-elle être matérialisée par un certificat
    médical accablant ?
  4. Pourquoi
    une simple dispute a-t-elle donné lieu à une réparation
    coutumière pour viol de 312 000 FD ?
  5. Cette
    réparation coutumière de viol est fixée comme suit
    : 120 000 FD par accusé de viol, plus 36 000 FD pour les circonstances
    aggravantes du forfait : 12 000 FD parce que les faits se sont produit le
    soir, 12 000 FD parce que les faits se sont déroulés chez
    la victime, 12 000 FD parce que la victime est sourde-muette, soit un total
    de : 120 000 X 2 + 36 000 x 2 = 312 000 FD.
  6. Pourquoi
    la résolution à l’amiable a-t-elle nécessité
    la coopération du colonel de la garde républicaine, d’un
    député du Parti au pouvoir et d’un ex député,
    renforcés par le notable général ?

II)
Le Communiqué du Ministère de la Justice.


  1. Pourquoi le ministère de la justice s’est-il hasardé
    à un communiqué radio-télévisé diffusé
    en quatre langues, communiqué repris également par le Journal
    La Nation ?
  2. Pourquoi
    le droit de réponse de M. NOEL ABDI Jean-Paul auprès de
    du Directeur de la RTD est-elle restée sans suite, et est-ce que
    la RTD bénéficie-t-elle aussi de l’impunité
    ?
  3. Est-il
    normal et légal que le dit communiqué officiel du Conseiller
    de du Ministre de la Justice puisse affirmer, alors que l’affaire
    est pendante au Tribunal, que : « le père de la fille a démenti
    le viol… » tandis que la mise au point attribué au
    père requalifiait l’affaire de « dispute » sans
    démentir quoi que ce soit ?
  4. Dès
    lors, peut-on qualifier une justice indépendante quand les politiques
    s’autorisent en toute impunité et en toute légèreté
    à nier une cruelle réalité ?
  5. Sachant
    surtout que le plaignant aurait retiré sa plainte après
    l’avoir déposé verbalement et par écrit auprès
    de plusieurs personnes et institutions.
  6. De
    plus, peut-on nier un acte délictueux au prétexte qu’il
    aurait été réparé à posteriori ?
  7. Enfin,
    n’est-il pas paradoxal que de simples disputes ou allégations
    de viol soit réparées financièrement à l’amiable,
    alors que des exécutions extrajudiciaires et disparitions forcées
    établies n’ont malheureusement jamais été indemnisées
    et qu’aucun Pardon Officiel n’a été décrété.

NB
Nos légitimes interrogations s’appuient sur des éléments
de preuve en notre possession.

Quant
à la requalification tardive de chefs d’accusation en offense
contre les institutions de la République nous inquiète, d’autant
plus qu’aucun droit de réponse n’avait été
transmis au Défenseur des droits humains.

M.
NOEL ABDI Jean-Paul