21/03/07 (B387-B) JEUNE AFRIQUE avec AFP / Rapt : Addis Abeba dédouane les Afars, accuse encore l’Erythrée

Le gouvernement
éthiopien a affirmé lundi que les Afars n’étaient pas
impliqués dans l’enlèvement de cinq Européens et de plusieurs
Ethiopiens le 1er mars dans le nord-est de l’Ethiopie, et a accusé
une nouvelle fois l’Erythrée d’avoir organisé ce rapt.

Les touristes (trois Britanniques, une Française et une Italo-Britannique)
ont depuis été libérés en Erythrée, le
13 mars, tandis qu’on est toujours sans nouvelles de huit Ethiopiens kidnappés
en même temps qu’eux.

« Les résultats de nos enquêtes montrent que les services
érythréens de renseignement sont impliqués (dans l’enlèvement).

Les informations sur l’Arduf sont totalement infondées », a affirmé
le porte-parole du ministère éthiopien des Affaires étrangères,
Solomon Abebe, lors d’une conférence de presse à Addis Abeba.

L’Arduf ou Front révolutionnaire afar démocratique pour l’unité,
créé en 1993, est un groupe armé autonomiste afar qui
s’oppose à l’éparpillement du peuple afar entre l’Erythrée,
l’Ethiopie et la République de Djibouti.

Dans une vidéo diffusée dimanche soir à la télévision
d’Etat érythréenne, des hommes armés, présentés
comme des membres de l’Arduf, ont affirmé être les responsables
de l’enlèvement, mais ils n’ont pas fait mention des huit Ethiopiens.

« Les Afars n’ont aucune raison d’être impliqués dans un
tel acte », a estimé M. Solomon, soulignant qu’ils « sont activement
impliqués dans le développement, qu’ils ont leur propre Etat
régional ». « Pourquoi prendraient-ils leurs frères
éthiopiens en otage? », s’est-il interrogé.

M. Solomon a expliqué que son pays avait lancé une offensive
diplomatique auprès du Conseil de sécurité de l’ONU,
de l’Union africaine (UA) et de plusieurs pays, dont la Grande-Bretagne, l’Italie
et la France, pour obtenir la libération des otages éthiopiens.

Selon M. Solomon, le gouvernement éthiopien « ne considère
pas la guerre comme une option » dans cette affaire, mais il a une nouvelle
fois menacé de présenter « des preuves des activités
terroristes de l’Erythrée ».

Les relations entre l’Ethiopie et l’Erythrée sont tendues notamment
depuis leur guerre frontalière (1998-2000).