21/04/07 (B392-A) Le HCR se mobilise pour une ville somalienne confrontée à un afflux de déplacés internes et à des épidémies

United Nations (New York)
ACTUALITÉS
20 Avril 2007

Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés
(HCR) a transporté par camion de l’aide d’urgence et des médicaments,
depuis le camp de Dadaab au Kenya vers la ville somalienne de Dobley, qui
est confrontée à un afflux de 4 000 déplacés internes
somaliens et à une épidémie de diarrhée.

« Nous travaillons étroitement avec les agences des Nations Unies
pour combler d’urgence le déficit temporaire dans l’assistance déjà
fournie par les Nations Unies et les ONG à Dobley », a indiqué
Eddie Gedalof, délégué par intérim de l’UNHCR
au Kenya, dans un communiqué publié hier à Nairobi.

« Contrôler la propagation de la maladie du côté
somalien de la frontière aide aussi à endiguer les épidémies
au Kenya », a-t-il souligné.

Dans la petite ville de Dobley, à 18
kilomètres de la frontière avec le Kenya, l’épidémie
de diarrhée a causé jusqu’à aujourd’hui la mort de six
enfants.

Selon les organisations non gouvernementales (ONG) locales somaliennes opérant
sur place, 36 personnes – 19 il y a trois jours – sont actuellement hospitalisées
et mises en quarantaine dans un camp de fortune, installé dans la banlieue
de Dobley, pour tenter d’endiguer la propagation de l’épidémie.
Selon les ONG, les produits médicaux commencent à manquer dans
le camp de fortune, ce qui a poussé certaines familles à ramener
leurs enfants chez elles.

Les articles de secours acheminés mercredi par camion depuis le camp
de Dadaab, au nord-est du Kenya, comprennent des médicaments et des
articles de soins médicaux, comme des liquides intraveineux, des antibiotiques,
des gants, de l’ouate et des seringues.

Les convois ont aussi apporté 720 jerrycans, 1 600 savons, 250 couvertures,
50 bâches en plastique et 200 matelas. Les articles de secours ont été
remis aux ONG travaillant à Liboi, en Somalie, du côté
kényan de la frontière entre le Kenya et la Somalie, pour être
ensuite transportés par nos soins à Dobley.

Depuis début avril, environ 4 000 déplacés somaliens
sont installés à Dobley, à cause des violences qui ont
éclaté ce même mois entre le Gouvernement fédéral
de transition et les rebelles.

Les informations communiquées par les ONG font état de l’arrivée
chaque jour à Dobley de nouvelles personnes fuyant Mogadiscio. La frontière
entre le Kenya et la Somalie est fermée depuis le 3 janvier 2007.

Le camp de mise en quarantaine à Dobley compte deux tentes
abritant actuellement 36 patients.
Le personnel de santé indique
qu’avec seulement deux tentes disponibles, les patients en cours de traitement
doivent partager le même espace que les patients nouvellement admis,
augmentant ainsi le risque de réinfection des patients en cours de
rétablissement.

De plus, le fait de ne pas disposer d’une chambre d’observation implique que
le tri des patients arrivés au camp de quarantaine se déroule
sous un arbre à épines, l’un des rares arbres à survivre
dans cet environnement de sable, aride et chaud.

Cependant, le matériel d’urgence envoyé depuis le Kenya, qui
a déjà été distribué par les agences non
gouvernementales dans le camp de quarantaine, comporte à la fois des
produits médicaux et des bâches en plastique qui seront utilisées
pour mieux abriter les personnes hospitalisées.

Les travailleurs médicaux continuent à mener des campagnes de
sensibilisation dans la petite ville frontalière, en conseillant aux
habitants d’envoyer les membres de leur famille au camp de quarantaine, dès
les premières diarrhées et les premiers vomissements.

Ailleurs en Somalie, l’UNHCR achève les préparatifs pour la
distribution de plus de 28 tonnes de biens de secours qui ont été
acheminées la semaine dernière par voie aérienne vers
Baidoa depuis l’entrepôt d’urgence de l’agence pour les réfugiés
situé à Dubaï. Le matériel a été ensuite
transporté par camion vers Afgoye, une autre ville somalienne devant
faire face à un afflux de quelque 40 000 personnes arrivées
de Mogadiscio.

Au moins 213 000 Somaliens auraient fui Mogadiscio
depuis début février. Près de 100 000 d’entre eux sont
partis se mettre en sécurité dans les provinces adjacentes du
Milieu et du Bas Shabelle (Shabelle Dhexe and Shabelle Hoose). Les populations
des villes comme Afgoye ont augmenté de façon très importante,
contraignant les nouveaux arrivants à se diriger plus au nord, notamment
vers les villes de Baidoa et Balcad.

Ces chiffres, préparés par l’UNHCR sur la base
des informations fournies par un réseau de surveillance composé
d’ONG locales en Somalie, pourraient augmenter alors que les populations continuent
à fuir Mogadiscio. Un cessez-le-feu est observé depuis environ
deux semaines dans la capitale, malgré des tirs sporadiques.

L’insécurité dans certains quartiers de Mogadiscio continue
à compromettre l’accès humanitaire à la capitale somalienne
et aux régions environnantes, rendant encore plus difficile le sort
des civils.