22/04/07 (B392-A) Les combats ont continué dans Mogadiscio avec une grande violence. (4 dépêches – Info lectrice)

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1 – Euro News

Les combats n’ont pas connu de répit
ce dimanche à Mogadiscio

Selon une ONG somalienne, les violences qui opposent forces somaliennes et
éthiopiennes aux insurgés, principalement islamistes, auraient
coûté la vie à au moins quarante-deux personnes

Les victimes, toujours selon cette ONG, seraient
toutes des civils.

Il faut savoir que les combats se font à l’aide de chars, de mortiers
et d’armements anti-aériens.

Il existe donc toujours des poches de résistance à Mogadiscio,
depuis que l’armée a réussi début mars à chasser
de la ville les miliciens des Tribunaux islamiques. Le Premier ministre somalien
a exhorté les civils vivant dans les « bastions des insurgés »
à fuir… Mogadiscio a déjà vu plus d’un cinquième
de sa population, soit plus de 200.000 personnes, partir.

_______________________________ 2 – AP

Poursuite des combats à Mogadiscio

Les affrontements continuaient dimanche à Mogadiscio entre islamistes
et renforts éthiopiens des troupes gouvernementales somaliennes. Les
combats semblaient moins intenses que les deux jours précédents
mais le gouvernement préparait une grande offensive dans la capitale,
selon un responsable.

L’organisation somalienne Elman de défense des droits de l’Homme a
déclaré qu’au moins 47 personnes -41 civils, dont certains ont
succombé à des blessures reçues les deux jours précédents,
et six insurgés- avaient été tuées et 71 autres
blessées. Cela porte à au moins 212 morts et plus de 291 blessés
le bilan de cinq jours de bataille dans la ville, selon l’ONG.

Son président, Sudan Ali Ahmed, se fondait
sur des témoignages d’habitants, de responsables hospitaliers et de
militants mais ne disposait d’aucun bilan pour les troupes éthiopiennes
et somaliennes.

Deux des principaux hôpitaux de la ville ont déclaré avoir
admis 26 civils blessés dimanche. Samedi, l’ONG Elman affirmait avec
des responsables hospitaliers qu’au moins 52 personnes avaient été
tuées et 120 autres blessées dans les affrontements du nord
et du sud de Mogadiscio. D’après le Haut commissariat aux réfugiés
des Nations unies, 321.000 personnes ont fui la ville depuis février.

Dimanche, les combats se déroulaient principalement dans le
quartier méridional de Tawfiq. « Les gens qui vivent près
des bastions des terroristes devraient partir de chez eux. Nous allons écraser
les insurgés et terroristes très bientôt », a prévenu
le vice-ministre de la Défense, Salad Ali Jelle, interrogé par
téléphone par l’Associated Press.

La suspension de l’adhésion de l’Erythrée voisine à l’Autorité
intergouvernementale de développement pourrait ajouter à la
tension dans la Corne de l’Afrique. Le ministère érythréen
des Affaires étrangères a justifié cette décision
samedi soir dans un communiqué invoquant l’adoption « répétée »
par l’IGAD « de résolutions irresponsables » qui « nuisent
à la paix et la sécurité régionales ».

Le gouvernement d’Asmara ne mentionne pas la Somalie, mais l’IGAD, qui regroupe
sept pays d’Afrique de l’Est -Djibouti, Erythrée, Ethiopie, Kenya,
Ouganda, Somalie et Soudan- s’est moins employée ces dernières
années à développer l’économie de la région
qu’à résoudre des crises de ce genre. Le conflit actuel en Somalie
apparaît par ailleurs comme une guerre par procuration entre l’Erythrée
et l’Ethiopie. Ces deux pays, qui se sont affrontés pour leurs frontières
et n’ont toujours pas réglé ce problème, soutiennent
en effet les camps opposés.

La Somalie n’a plus connu de gouvernement central depuis le renversement du
dictateur Mohamed Siad Barré en 1991, qui a livré le pays aux
seigneurs de la guerre. Appuyé par des troupes éthiopiennes,
le gouvernement de transition (TFG) formé en 2004 sous l’égide
des Nations unies a chassé fin 2006 de la capitale et de la plus grande
partie du sud du pays les milices des Tribunaux islamiques qui avaient pris
le contrôle depuis l’été.

AP

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3 – AFP

MOGADISCIO
(AFP) – Somalie : poursuite des combats, 42 civils tués à Mogadiscio

Des combats opposant l’armée éthiopienne
aux insurgés, dont des miliciens islamistes, se sont poursuivis dimanche
à Mogadiscio pour le cinquième jour de la semaine, coûtant
la vie à au moins 42 civils et en blessant des dizaines d’autres, selon
une ONG somalienne.

Selon l’ONG locale Elman Peace and Human Rights Organisation, ce
nouveau bilan porte à 210 le nombre de civils tués au cinquième
jour d’affrontements entre les soldats éthiopiens, alliés au
gouvernement somalien, et des insurgés, dont des miliciens islamistes.

De son côté, le Premier ministre somalien Ali Mohamed Gedi a
prévenu que « les combats se poursuivront tant que les terroristes
ne seront pas rayés de la carte en Somalie », dans une interview
dimanche à la radio somalienne Shabelle.

Il a « exhorté » les civils vivant « dans les bastions
des insurgés, à fuir ».

Sudan Ali Ahmed, directeur de Elman Peace and Human Rights Organisation, a
affirmé que son ONG avait « collecté les corps de 42 civils
qui ont été tués aujourd’hui (dimanche) et transporté
à l’hôpital 62 blessés », selon un bilan recueilli
auprès d’hôpitaux, d’organisations humanitaires et de témoins
comptant les corps dans les rues.

« Nous exhortons les deux camps à
cesser les combats, c’est inacceptable que ce soit les civils qui en fassent
les frais », a-t-il lancé.

Abdulkarim Ali, un habitant du quartier de Gupta (sud), a
dit avoir vu « les chars éthiopiens tirer au canon et au mortier
vers les quartiers habités par des civils (…)

Les obus de mortier tombent partout ».

Un habitant de Fagah (nord), Mukhtar Mohamed, a rapporté que « des
combats intenses se déroulaient dans ce quartier ». « Ils utilisent
des mitrailleuses et de l’armement anti-aérien. Les gens se terrent
dans leurs maisons », a-t-il raconté.

Un journaliste de l’AFP a vu des corps mutilés gisant dans des rues
où les combats font rage, les habitants étant dans l’impossibilité
de ramasser les corps à cause des affrontements.

L’armée éthiopienne était intervenue en Somalie, officiellement
fin décembre 2006, pour défaire les tribunaux islamiques, qui
avaient appelé à la guerre sainte contre le régime d’Addis
Abeba.

Selon des experts, les insurgés sont un groupe hétéroclite
de miliciens islamistes, de chefs de guerre et de chefs traditionnels, du
puissant clan Hawiye notamment.

Dimanche, M. Gedi a affirmé qu' »il
n’y avait pas de combats entre le clan Hawiye et le gouvernement.

Les combats ont clairement lieu entre des terroristes liés (au réseau
terroriste) Al-Qaïda et le gouvernement soutenu par les Ethiopiens et
les troupes de l’Union africaine (UA) ».

L’Ouganda a déployé au moins 1.500 soldats à Mogadiscio
dans le cadre de la force de paix de l’UA en Somalie (Amisom) qui doit à
terme compter 8.000 hommes.

Dimanche, le capitaine ougandais Paddy Ankunda, porte-parole de l’Amisom,
a annoncé à la presse que ses troupes avaient saisi des explosifs
et des mines notamment dans plusieurs caches dans Mogadiscio.

Du 29 mars au 1er avril, des combats extrêmement violents avaient opposé
à Mogadiscio armée éthiopienne et insurgés, faisant
1.086 morts selon les chefs traditionnels Hawiye.

Témoignant d’une nouvelle escalade dans les tensions touchant cette
région troublée de la Corne de l’Afrique, l’Erythrée
a annoncé samedi soir avoir suspendu son adhésion à l’Autorité
intergouvernementale de développement (Igad, regroupant sept pays d’Afrique
de l’Est), l’accusant de « saper » par ses récentes décisions
« la paix et la sécurité régionales ».

L’Erythrée accuse notamment le Kenya, qui assure la présidence
actuelle de l’Igad, de soutenir l’intervention de l’armée éthiopienne
en Somalie, pays en guerre civile depuis 1991.

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4 – REUTERS

Combats et exode se poursuivent à Mogadiscio

MOGADISCIO (Reuters) – Les combats entre insurgés islamistes et forces
gouvernementales somaliennes soutenues par l’Ethiopie se sont poursuivis pour
une cinquième journée consécutive à Mogadiscio,
ébranlée par le vacarme de bombardements incessants et jonchée
de cadavres en décomposition.

Illustrant les divisions régionales qui, de l’avis de nombreux
observateurs, alimentent le conflit somalien, l’Erythrée s’est retirée
de l’Autorité intergouvernementale de développement (IGAD),
une organisation régionale rassemblant des Etats de l’Est de l’Afrique.
L’Erythrée et l’Ethiopie s’accusent mutuellement d’attiser les divisions
en Somalie.

Des centaines d’habitants de Mogadiscio ont encore fui les combats dimanche,
traînant ou portant sur la tête leurs biens les plus précieux.
Cet exode, évalué par l’Onu à 321.000 personnes, pourrait
concerner un demi-million d’habitants, soit la moitié de la population
de la ville, d’après certaines estimations.

« J’ai perdu tout espoir », a dit une femme, marchant en tête
d’un groupe de 11 personnes, essentiellement des enfants.

Des habitants terrorisés ont à nouveau subi le fracas des explosions
d’obus de mortier tout au long de la nuit, notamment dans le nord de la capitale
où se déroulent les combats les plus acharnés.

Plus de 200 morts ont été recensés depuis mercredi, quand
a débuté cette deuxième flambée de violences à
Mogadiscio depuis début janvier, lorsque les forces gouvernementales
appuyées par l’Ethiopie ont chassé de la capitale somalienne
les miliciens de l’Union des tribunaux islamiques.

« TERRORISTES LIÉS À AL QAÏDA »

Fin mars, quatre jours d’affrontements avaient déjà fait plus
d’un millier de morts.
Barricadés derrière des sacs de sable ou parcourant les rues
à tombeau ouvert à bord de pick-up surmontés de mitrailleuses,
les insurgés font face aux assauts des troupes somaliennes et éthiopiennes,
dont les blindés tentent des incursions dans leurs bastions.

Des cadavres jonchent les rues de la capitale,
certains mutilés et décapités par le pilonnage incessant
de quartiers résidentiels considérés comme acquis à
la rébellion islamiste ou aux forces claniques qui la soutiennent.

L’hôpital Madina, principal centre de soins de Mogadiscio, est débordé
au point que les blessés doivent patienter dans des tentes montées
dans les jardins de l’établissement ou à l’ombre des arbres.

Conformément à la coutume islamique voulant qu’on inhume
un défunt peu de temps après son décès, des habitants
de Mogadiscio ont entrepris de creuser des tombes de fortune en bordure des
routes.

Les islamistes ont régné sur Mogadiscio et le sud de la Somalie
durant le deuxième semestre de l’année 2006, avant d’être
chassés par les forces gouvernementales et éthiopiennes au tournant
de l’année. Depuis, ces miliciens se sont regroupés pour rassembler
leurs forces contre le gouvernement du président Abdoullahi Youssouf
et ses alliés éthiopiens, considérés comme des
envahisseurs.

« Tant que les terroristes n’auront pas été chassés
de Somalie, la lutte continuera », a prévenu le Premier ministre
Mohamed Ali Geli, cité par Shabelle, un média local.

« Je veux dire au peuple somalien et au monde qu’il n’y a pas
de soi-disant combats entre le clan Hawiye et le gouvernement. La bataille
oppose de manière évidente des terroristes liés à
Al Qaïda au gouvernement soutenu par les forces éthiopiennes et
de l’Union africaine », a-t-il ajouté.

L’UA a déployé une force de 1.500 membres, qui s’est montrée
incapable d’enrayer les violences.