02/05/07 (B393) Nations Unies (UN Integrated Regional Information Networks). Inquiétude pour une épidémie de choléra en Somalie mais les pillages semblent avoir enfin cessé …(Publié par All Africa)

Nairobi

Alors que les personnes déplacées dans les camps situés
près de Mogadiscio, la capitale somalienne, connaissaient déjà
des conditions humanitaires extrêmement difficiles, elles sont désormais
confrontées à une épidémie de choléra et
de diarrhée aigue, ont annoncé des sources médicales
lundi.

Les violents affrontements qui ont secoué la ville au cours des trois
derniers mois ont fait des centaines de milliers de déplacés.

« Nous avons répertorié 1 111 cas de choléra dans
notre camp seulement », a indiqué le docteur Hawa Abdi, qui exerce
sur un terrain de 26 hectares, localisé à 20 kilomètres
de Mogadiscio et transformé en camp de déplacés internes.
La plupart des patients sont soignés sous les arbres, a-t-elle précisé.

Le taux de mortalité demeure bas, 15 décès ont été
enregistrés depuis le début de l’épidémie en mars
dernier, a-t-elle poursuivi.

Cependant, les personnes déplacées deviennent plus faibles et,
compte tenu du surpeuplement et de l’absence d’infrastructures sanitaires
dans les camps, les maladies risquent de se propager et de faire plus de victimes.

« Si les conditions ne s’améliorent pas rapidement, [le taux
de mortalité] augmentera sans aucun doute », a souligné
le docteur Hawa Abdi.

En outre, elle a ajouté qu’elle recevait des rapports faisant état
de détérioration des conditions sanitaires dans les autres camps,
où sont accueillies les personnes ayant fui Mogadiscio.

« Je crains que le problème soit lié à
l’eau que les gens boivent et à l’absence totale de système
d’assainissement dans les camps », a-t-elle fait savoir.

Dans un rapport publié la semaine dernière, le Bureau
des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a
indiqué que plus de 17 000 cas de choléra/diarrhée aqueuse
aiguë et 600 décès avaient été répertoriés
dans le sud et dans le centre de la Somalie, depuis le 1er janvier dernier.

Toujours selon le même rapport, la plupart des cas se concentrent dans
la région de Mogadiscio et du Bas Shabelle, où se sont dirigés
les déplacés.

« Etant donné la poursuite des déplacements et l’arrivée
prochaine de la [longue] saison des pluies, le nombre de cas devrait continuer
de croître », a prévenu OCHA.

Le docteur Hawa Abdi a déclaré que son centre de fortune, qui
accueille une trentaine de patients par jour, manquait de produits médicaux
de base, tels que des sels de réhydratation orale.

« Les patients sont de plus en plus nombreux chaque jour et les médicaments
dont nous disposons ne dureront pas très longtemps », a-t-elle
déploré.

L’équipe médicale du camp, formée uniquement de bénévoles,
« travaille jour et nuit pour maîtriser la situation »,
a-t-elle déclaré, demandant de l’aide au nom du personnel sanitaire
et des déplacés. Les vivres, l’eau potable, les abris et les
médicaments font cruellement défaut.

Quelque 365 000 personnes ont fui la capitale somalienne entre le
1er février et le 27 avril.

« Ce chiffre représente près d’un tiers de la
population de ville », a précisé le rapport d’OCHA.

Entre-temps, le calme est revenu à Mogadiscio, après
que les forces éthiopiennes et gouvernementales ont repris le contrôle
de la ville, au détriment des milices rivales.

« Aucun échange de tirs n’a été signalé
depuis vendredi », a annoncé un journaliste local.

Les nombreux pillages qui ont été
commis dans la capitale durant le week-end ont également cessé.

« Vendredi et samedi ont été les journées où
les plus importants pillages ont été enregistrés, mais
depuis tout est rentré en ordre et les commerces ont rouvert »,
a-t-il poursuivi.

Le gouvernement a nommé deux anciens seigneurs de guerre à
d’importants postes gouvernementaux. Muhammad Umar Habeb, plus connu sous
le nom de Muhammad Dhere, a été nommé maire de Mogadiscio,
et Abdi Hassan Qeybdid occupe, quant à lui, le poste de chef de la
police nationale.

Ces deux hommes étaient tous deux membres d’une coalition de seigneurs
de guerre, qui a été chassée de la ville, en juin 2006,
par l’Union des tribunaux islamiques, dont les miliciens ont, à leur
tour, été défaits en décembre dernier par les
forces gouvernementales somaliennes, soutenues par l’Ethiopie.