03/05/07 (B393-B) AMNESTY INTERNATIONAL / Éthiopie. La situation des «otages» chinois et les homicides perpétrés lors des attaques des rebelles suscitent des inquiétudes (Info lectrice)

Amnesty
International est préoccupée par la sécurité de
sept ressortissants chinois enlevés le 24 avril dans l’est de l’Éthiopie
par le Front de libération nationale de l’Ogaden (FLNO).

L’opposition armée les a emmenés dans un lieu inconnu après
avoir attaqué un site d’exploration pétrolière d’une
filiale de la société pétrochimique chinoise Sinopec.
L’attaque a eu lieu à Abole dans le district de Degabur à plus
de 500 kilomètres à l’est d’Addis-Abeba en direction de la frontière
avec la Somalie.

L’attaque a fait neuf morts parmi les employés civils chinois. Il pourrait
s’agir d’homicides ciblés. Selon certaines informations, 65 Éthiopiens
auraient également été tués sans que l’on sache
dans quelle proportion il s’agissait de soldats protégeant le site
ou d’ouvriers travaillant sur le site.

Amnesty International demande au FLNO de traiter les personnes enlevées
avec humanité et de les libérer immédiatement en toute
sécurité.

Les sept ressortissants chinois enlevés seraient Li Genhai,
directeur de la production ; Xu Jianfeng, responsable des ressources humaines
; Yang Qingwu, médecin ; Zhang Xiaoyu, ingénieur ; You Jindong,
responsable de l’équipement ; Ke Weitao, préposé à
l’équipement et Chen Wenxiang, mécanicien. On ignore les circonstances
exactes des événements.

Les homicides ciblés et les enlèvements de civils violent
le droit international humanitaire, qui s’applique à tous les groupes
armés.

Complément d’information

Le FLNO se bat depuis plus de dix ans en faveur de l’autodétermination
de la région de l’Ogaden peuplée en majorité de membres
de l’ethnie somalie et qui dispose d’une assemblée régionale
et de ses propres partis politiques. Le FLNO avait menacé précédemment
les sociétés pétrolières étrangères
qui ne quitteraient pas la région.

Le gouvernement éthiopien a qualifié l’attaque de «massacre»
et a accusé le gouvernement érythréen d’en être
à l’origine, ce que l’Érythrée a démenti.

L’Érythrée abrite et soutient
le FLNO. Les tensions entre l’Éthiopie et l’Érythrée
sont toujours vives depuis le conflit frontalier qui les a opposées
en 1998 – 2000.