03/05/07 (B393-B) Réveil des tensions entre Erythrée et Ethiopie ? / U.N. distribué par All Africa / L’impasse est « dangereuse » pour la stabilité de l’ensemble de la région ; « Je demeure profondément préoccupé par la phase dans laquelle se trouve le processus de paix entre l’Éthiopie et l’Érythrée et par la tension croissante entre les deux pays »

United Nations (New York)

« Je demeure profondément préoccupé par la phase
dans laquelle se trouve le processus de paix entre l’Éthiopie et l’Érythrée
et par la tension croissante entre les deux pays », déclare le
Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, dans
son dernier rapport sur la question.

La situation est exacerbée par des déclarations publiques hostiles,
l’instabilité et l’insécurité dans la zone temporaire
de sécurité et alentours, ainsi que l’implication des parties
dans d’autres crises régionales complexes, indique ce rapport qui porte
sur la période entre le 22 janvier et le 22 avril 2007.

« Cette impasse demeure une source préoccupante d’instabilité
pour les deux pays, ainsi que pour l’ensemble de la région ».

La situation entre les parties demeure volatile compte tenu notamment de l’expiration
prochaine du délai de 12 mois prévu par la Commission dans sa
déclaration du 27 novembre 2006 concernant la démarcation de
la frontière.

« J’exhorte les deux parties à s’abstenir de déclarations
publiques hostiles et à retirer leurs troupes des positions qu’elles
occupent aussi bien à l’intérieur de la zone temporaire de sécurité
qu’alentours », écrit Ban K-moon, les invitant également
« à coopérer avec la Mission des Nations Unies en Éthiopie
et en Érythrée (MINUEE) en vue de reprendre les réunions
de la Commission de coordination militaire qui pourrait aider à gérer
et à atténuer les tensions sur le terrain ».

Le Secrétaire général fait état de son intention
de continuer à engager les deux parties et à consulter des partenaires
régionaux et internationaux clefs à l’appui de tous les efforts
qui sont faits pour surmonter l’impasse dangereuse dans laquelle nous nous
trouvons actuellement et créer un environnement favorable à
la conclusion d’un accord durable et global.

Dans ce contexte, il envisage de désigner un nouveau représentant
spécial pour diriger la MINUEE et prendre en charge tous les aspects
relatifs à son engagement auprès des parties.

En même temps, « tout effort pour améliorer les relations
entre les parties ne peut aboutir que si les parties font preuve de la volonté
politique nécessaire pour surmonter la présente impasse, assurer
à la MINUEE et à la Commission leur pleine coopération
et exercer la plus grande prudence sur le terrain », souligne le rapport.

Dans ce contexte, il s’est dit « encouragé » par la déclaration
faite par le Premier Ministre éthiopien le 29 mars dernier selon laquelle
son gouvernement accepte la décision de la Commission du 13 avril 2002
concernant le tracé de la frontière.

Toutefois, la position de l’Éthiopie en ce qui concerne la coopération
avec la Commission en vue de la mise en oeuvre de cette décision demeure
l’un des principaux facteurs de la présente impasse, avec la tension
croissante qui existe entre les deux pays.

« La communauté internationale attend donc du gouvernement éthiopien
qu’il manifeste clairement sa volonté de coopérer pleinement
avec la Commission de façon que celle-ci puisse procéder à
la démarcation de la frontière sans retard ni condition préalable
supplémentaire ».

Parallèlement, les restrictions persistantes et croissantes imposées
par l’Érythrée aux déplacements et aux opérations
de la MINUEE constituent « une grave violation de l’Accord du 18 juin
2000 sur la cessation des hostilités ainsi que du Protocole conclu
entre l’Érythrée et la MINUEE le 17 juin 2001 et des résolutions
pertinentes du Conseil de sécurité ».

« Ces restrictions réduisent encore la capacité de suivi
de la Mission à l’intérieur de la zone temporaire de sécurité
et constituent un grave obstacle à l’exécution de son mandat
», déplore une nouvelle fois le Secrétaire général.

« Il est utile de rappeler, dans ce contexte, que la MINUEE a été
déployée initialement à l’invitation des deux parties
», souligne Ban Ki-moon.

« Malgré les nouvelles réductions de sa composante militaire,
leurs incidences sur ses capacités opérationnelles et les restrictions
auxquelles elle se trouve confrontée depuis 2005, la MINUEE continue
à jouer un rôle important en encourageant les parties à
faire preuve de retenue et en appuyant l’engagement international en faveur
des Accords d’Alger et de la décision de la Commission du tracé
de la frontière concernant la délimitation de la frontière
entre l’Érythrée et l’Éthiopie », indique le rapport.