08/05/07 (B394) LDDH : la répression syndicale s’exécute froidement. Note de présentation du communiqué signé par Le Secrétaire général Farah Abdillahi Miguil, pour dénoncer la répression aveugle et illégale des représentants syndicaux à Djibouti


Le Président

DIFFUSION
D’INFORMATION DU 7 MAI 2007

La répression syndicale
s’exécute froidement.

Note
liminaire.

Un pays sans syndicat est un pays voué à l’anarchie dans le
court terme.

Un pays sans Syndicat libre est un pays où la criminalité organisée
ne peut prendre que des ampleurs inquiétantes et disproportionnées,
avec tous « les affres de l’humiliation », et les révoltes
sous-jacentes inéluctables.

Ce n’est pas les aides financières, sans contrôle ni audit bilatéral,
de certains pays qui se disent amis et qui sont largement diffusées
par la télévision djiboutienne souvent en présence d’une
flopée de ministres, qui peuvent garantir la stabilité dans
la capitale.

Bien au contraire, ce genre d’assistanat ne peut qu’accentuer l’immoralité
publique avec, sans aucun doute, des ristournes inadmissibles aux conséquences
désastreuses pour les pays qui tentent de trouver des solutions à
l’immigration sauvage et inhumaine.

Un pays sans syndicat reconnu comme partenaire social est un pays sans contrôle,
soumis à la rapacité d’une poignée de mafieux.

La morosité des Travailleurs et l’inflation galopante vont accentuer
les risques de conflits internes et la révolte sociale avec tous les
dérapages de xénophobies. Ceux sont là, les premiers
signes néfastes de violence contre la coopération en générale
et surtout contre les amis étrangers résidents.

Dans le cadre de la prévention des conflits il est primordial de souligner
l’ampleur de la pauvreté et l’accentuation des écarts aux profits
d’une minorité entretenue.

Il est temps, de combattre ce genre de complicité par des contrôles
constants et bilatéraux et surtout par l’ouverture d’actions contre
l’Impunité des crimes organisés. L’avenir de notre pays en dépend.

M.
NOEL ABDI Jean-Paul

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COMMUNIQUÉ

Voila
dix ans, en février 1997, une forte répression s’abattait sur
les syndicalistes du pays et les enseignants en particulier. Cette répression
multiforme (emprisonnement, intimidation physique, « clonage »
des syndicats ..) s’était soldée par le licenciement de la quasi
totalité des leaders syndicaux. Par ces actions radicales, le Pouvoir
entendait envoyer un signal fort à tout travailleur tenté par
une responsabilité syndicale quelconque.

Parallèlement toute réunion de masse d’enseignants était
perçue comme un danger potentiel qu’il fallait prévenir et décourager
par tous les moyens.

Devant une telle diabolisation des syndicats les Assemblées générales
n’ont jamais pu se tenir. Les enseignants se sont alors résolus à
défendre le minimum par des actions sauvages sans jamais désigner
de représentants officiels, ni même de délégués
pour des négociations éventuelles, pressenties d’avance et par
expérience comme étant stériles et destinées à
repérer les « têtes » à sacrifier.

Cette stratégie aux conséquences
désastreuses pour les élèves a aussi été
déstabilisante pour le Pouvoir qui a fini par la décrier sans
jamais accepter d’agir à la source du problème à savoir
la réintégration des victimes du syndicalisme et le respect
des libertés syndicales de base. Ceci explique ce long silence du SYNESED.

C’est d’ailleurs durant cette période que le pouvoir a adopté
de manière unilatérale des mesures antisociales dont la plus
cruelle est l’adoption d’un code de travail faisant reculer gravement et officiellement
les libertés syndicales et les acquis sociaux des travailleurs.

Dans ce contexte, l’Internationale de l’Education (I.E), à laquelle
le Synesed est affilié, initie un projet de mission de contact à
Djibouti. Une délégation composée de Madame Dominique
MARLET (coordinatrice des droits humains et syndicaux à l’IE) et Madame
Assibi NAPOE du Bureau de Lomé devrait se rendre dans notre pays du
06 au 11 mai 2007.

Les demandes de visa sont introduites auprès de la représentation
djiboutienne à Bruxelles le 04 avril 2007. L’ambassade exige pour le
besoin de la procédure de visa une invitation officielle émanant
du syndicat hôte.

Une lettre en ce sens est alors adressée à l’ambassade.

Le 4 mai, la délégation apprend que le visa est refusé.

Et le jeudi 3 mai le Secrétaire général du Synesed, signataire
de la lettre d’invitation, est appréhendé sur son lieu de travail
par des agents de la (SDS), Service de la Documentation et de la Sécurité,
un sorte de police politique, qui l’ont conduit à leurs bureaux.

Il y sera interrogé, une heure durant, sur le syndicalisme, sur les
autres syndicalistes et sur sa vie privée et familiale.

De toute évidence, cette interpellation est liée à cette
lettre d’invitation pourtant si anodine. Ceci est révélateur
de la frilosité de ce pouvoir, sur l’expression du syndicalisme libre
et permet de mesurer la marge de manouvre laissée aux activités
syndicales dans ce pays.

Naturellement nous nous élevons contre ces réflexes liberticides
des autorités de ce pays et condamnons avec force ces intimidations
tout en refusant de renoncer à nos droits à l’expression et
à la liberté d’organisation des travailleurs.

Par conséquent nous demandons à toutes les organisations
sours de condamner ces abus et ces pratiques d’un autre age.

Djibouti
le 5 mai 2007
Le Secrétaire général
Farah Abdillahi Miguil