10/05/07 (B394) ALERTE ROUGE pour ARHIBA II. Un jeune déporté décrit les déportations des décasés d’Arhiba II et le calvaire de ces femmes et de ces hommes apeurés et jetés à la rue par des hordes de policiers.

Voilà
qu’il y a plus de dix jours que le calvaire des déportations d’Arhiba
commence et recommence.

C’était exactement le 30 avril 07, que la Police dirigée par
son Chef Abdillahi Abdi se déploie et décase.

Puis, au 1er mai, jour de repos, avec les renforts impressionnant
de Policiers en tenues camouflées s’emparent des taudis d’Arhiba II.

Ils décasent, cassent et brûlent les baraques, tandis que les
malheureux apeurés s’accrochent, comme lors d’un naufrage, aux derniers
restes des planches et des bois gisant par terre.

Les camions loués pour le ballet des déportations ont embarqué
bois et expulsés, la majorité étant des personnes fragilisées,
à destination du PK 12 (à 12 Kilomètre 500 d’Arhiba).

Ils les ont par la force embarquées, avec leurs bois comme des rescapés
entassés avec leurs maigres détritus et lâchés,
sous un soleil de plomb, en plein terrain vague à proximité
de la Cité Hodane construite par une Société patronnée
par l’important Assureur, cumulativement Entrepreneur de construction et ministre
de la Justice et des Droits de l’Homme, affairiste friand des grands espaces
domaniaux, parfois obtenus par vente préférentielle mise aux
enchères fictives, sinon gratuites.

D’abord toutes ces personnes victimes d’un décasement sauvage et inhumain

sont déchargées avec les restes de leurs habitations taxées
« de poubelles » par certains hauts dignitaires politiques djiboutiens
à l’est du PK 12, plus précisément à Gara-a-daba
– endroit connu pour être le lieu des vols organisés – mais également
jetées sur un terrain caillouteux juste en face de la Cité Hodan,
autrement dit à Djama Aouled.

Toujours est-il que, le 6 mai 2007, les militaires épaulés par
la police font une descente manu-militari à Djama Aouled et délogent
à coup de bulldozer « les naufragés » ou plus exactement
les décasés d’Arhiba, pour les déverser ensuite un peu
plus loin à Warabalé, zone du PK 12..

Pour les investisseurs de la nouvelle Cité Hodone, – dont les déchets
des conduites sanitaires des logements déversés dans deux containers
pour être ensuite vidangés, souvent après des débordements
et écoulements puants vers les bas logements en bois, par un camion
citerne -, sont très satisfaits de ce nouveau délogement à
coup de bulldozer qui permet de faire des économies en ayant gratuitement
un terrain remblayé, un terrain bien dégagé et évidemment
sans frais, car à la charge de l’Etat.

Que pensera le Ministre des Finances ?

A cette cadence insupportable et sans vergogne, les décasements
sauvages rapportent gros à certains entrepreneurs bien placés
auprès de Sa Majesté l’Idil Amin Dada de Djibouti.

Malheureusement et en contre partie, ils sont plusieurs centaines d’individus,
aux environs de mille huit cents (1800) décasés qui se retrouvent
en l’espace de trois jours sans toit, sans abris, ni eaux, ni nourritures,
car le peu des nourritures, en possession, ont été souvent balayées
et brûlées avant embarquements, laissant les enfants affamés
pendant quelques jours.

Après les tentatives de génocides
des années passées, les déplacements forcés et
sauvages font rage pour contrer un pseudo soulèvement populaire avant
les élections prochaines.

Certains députés assistés au plus haut niveau par le
ministère de l’Intérieur sont entrés dans ce jeu cruel,
désastreux et dangereux pour les pauvres des pauvres.

Seule la solidarité de quelques proches ont été les premiers
et uniques secours aux personnes âgées, aux femmes et aux enfants
qui continuent aujourd’hui de souffrir atrocement, sous le silence des soi-disant
humanitaires à Djibouti. Ces derniers ne savent qu’accompagner la publicité
d’aides au régime politique, surnommé ; « rapaces humanitaires
».

Déjà le choléra fait des ravages dans le coin, avec ces
conditions sanitaires lamentables, tous ces déportés sont voués
à une mort certaine et en masse.

Vive le silence des humanitaires, qui résident à Djibouti.

Un
jeune déporté et révolté