12/05/07 (B395) ALERTE ROUGE : l’affaire Christian Georges (ARDHD et dépêche AP)

Nouvelle
accusation grave contre la France pour entrave à la Justice, tentative
de dissumulation de preuves et non-assistance à citoyen en danger ?
L’ARDHD pose la question.

Depuis
plusieurs semaines, nous évoquons le cas de Christian Georges , ce citoyen
français, qui avait été harcelé à Djibouti
sur des motifs variés et peu crédibles :

accusation
d’espionnage :
quand on imagine le nombre d’espions qui
circulent à Djibouti, ne seraient que les services officiels français
et US et leurs services officieux, plus les autres pays intéressés,
on comprend mal qu’un français ait pu faire du renseignement à
titre individuel … Qui aurait eu besoin de lui ?


accusation d’exhibition et pédophilie.
Selon les autorités,
on l’aurait aperçu se baignant nu sur une plage. Si c’est vrai, ce
n’est pas bien mais cela ne justifierait pas l’acharnement pénal
de Djibouti et la non-assistance de la France …

Que
s’est-il passé ?

Privé
de son passeport, après avoir été incarcéré
pendant quelque temps à Djibouti, relâché mais sous contrôle
constant, Christian Georges aurait réussi à s’enfuir sur un boutre
pour rejoindre les côtes du Yémen.

A son arrivée, les autorités
yéménites l’auraient arrêté, comme cela est normal,
pour entrée illégale sans passeport ni visa. A ce moment là,
les autorités diplomatiques françaises qu’elles avaient informées, pouvaient arranger les
choses, sans difficulté, en émettant un nouveau passeport ou
un sauf-conduit, pour qu’il puisse regagner la France. Cela se fait couremment
… Et les yéménites avaient fait preuve de la plus grande compréhension.

Or le Consulat français, en dépit de ses assurances, n’a rien fait (sur instruction formelle de Paris ?) !!! et ce, d’après les informations dont nous disposons. Et
pourtant il savait qu’il était gravement malade, atteint d’une
tumeur au cerveau et qu’il aurait pu aider la Juge Clément dans son instruction …

Au
contraire, il semble certain que le Consulat ou l’Ambassade France ait transmis
l’information à la représentation diplomatique française
à Djibouti, qui s’est empressée d’aller en informer Guelleh (Vive Jean-Marie !!) .

La réponse
djiboutienne a été immédiate : lancement d’un mandat
d’arrêt international. Toujours plein de bonne volonté et de sentiments humains, le Yémen
a fait trainer les choses au maximum, en attendant que Paris prenne une position claire.
Ne voyant rien venir du côté français après de nombreuses semaines, les yéménites
ont du se résoudre à extrader il y a deux semaines environ,
le malheureux français, abandonné par notre diplomatie.

Pour
quelles raisons obscures ?

C’est
à ne pas en douter, un nouvel obstacle à l’instruction de l’affaire
Borrel !

Les
ennuis de Christian Georges ont commencé lorsqu’il a été
en contact avec des personnalités djiboutiennes, qui auraient pu lui
faire des confidences concernant l’affaire Borrel. Il a envoyé des
informations par SMS « codés » à sa famille pour que
ces informations ne soient pas perdues au cas où il lui arriverait
quelque chose … savait-il déjà ce qu’il risquait en s’impliquant
dans cette affaire d’état où le système Guelleh n’hésite
pas à tuer.

Plusieurs
cas sont évoqués. Celui du Capitaine Ladieh, abattu en mars
2003, la veille de son entretien avec un journaliste français … est
un exemple !

Il est
fort probable que Christian Georges , comme nous le disons depuis des semaines,
risque la mort et à brève échéance : gravement
malade à Gabode, quelles sont ses chances ? A peu près nulle
! Guelleh n’hésite pas à laisser mourir les prisonniers qui
le dérangent et la France ne remue pas le moindre petit doigt, devenant
une fois de plus complice de quelque chose dans l’affaire Borrel.

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AP

Le
comité de soutien de la veuve du juge Borrel évoque un « témoin
capital »

LISIEUX (AP) – Le comité de soutien de la veuve du juge Bernard
Borrel, retrouvé mort en octobre 1995 à Djibouti, a affirmé
samedi à Lisieux (Calvados) qu’un ancien militaire français,
actuellement détenu par les autorités djiboutiennes, aurait
des informations sur la mort suspecte du magistrat français.

Dans une lettre ouverte qui vient d’être adressée aux ministères
des Affaires étrangères et de la Justice, le comité de
soutien à Elisabeth Borrel, persuadé que le magistrat a été
assassiné par des responsables djiboutiens, espère attirer l’attention
sur la situation de Christian Georges, 65 ans, qui a été gendarme
en poste à Djibouti de 1980 à 1987.

« C’est en octobre 2006 que Christian Georges est retourné en touriste
à Djibouti pour y voir des amis », a expliqué André
Lucas, président du comité de soutien à Elisabeth Borrel.
« Là, il a été arrêté, accusé
d’espionnage et incarcéré à la prison de Gabode où
il se trouve toujours aujourd’hui, avec son état de santé qui
se dégrade puisqu’il est atteint d’une tumeur au cerveau », ajoute-t-il.

« Tous ces ennuis sont arrivés le jour où il a fait
savoir dans des courriers et des SMS envoyés à sa famille qu’il
détenait des informations sur les conditions de l’assassinat du juge
Borrel », a indiqué Philippe Marc, vice-président du comité,
lors d’une conférence de presse.

Le comité de soutien demande donc aux autorités françaises
que des mesures concrètes soient prises pour veiller à la protection
physique et psychologique de Christian Georges car la juge d’instruction Sophie
Clément qui enquête sur cette affaire souhaiterait « l’auditionner
au plus vite ».

Le corps en partie carbonisé de Bernard Borrel, 40 ans, avait été
retrouvé le 19 octobre 1995 au pied d’une falaise au lieu-dit Le Goubet
en face de l’Ile du Diable, à 80km de Djibouti. La version officielle
parle d’un suicide par immolation, une hypothèse vivement contestée
par la famille et appuyée par des expertises indépendantes qui
pointent des causes extérieures.

Depuis plus de 11 ans, Elisabeth Borrel et son comité de soutien se
battent pour connaître la vérité, affirmant que le régime
djiboutien est le commanditaire de l’assassinat du juge Borrel. Ce dernier
avait été procureur de la République de Lisieux de 1988
à 1995, avant d’être détaché auprès du ministre
djiboutien de la Justice au titre de la coopération.

Dans ce dossier qui empoisonne les relations entre Paris et Djibouti, qui
accueille une importante base militaire française, un ancien lieutenant
de la garde présidentielle, Mohamed Saleh Alhoumekani, dit avoir assisté,
dans la nuit du 19 au 20 octobre 1995, dans les jardins du palais présidentiel,
à une conversation sur l’élimination du « juge fouineur »
entre plusieurs officiels, dont Ismaël Omar Guelleh, l’actuel chef d’Etat,
et deux terroristes supposés être en prison.

AP