02/06/07 (B398) CICR / Somalie : Une vaste intervention d’urgence (Info lectrice)

Depuis la fin mars, le CICR renforce ses opérations
humanitaires en Somalie. En collaboration étroite avec le Croissant-Rouge
de Somalie, il concentre ses efforts sur le traitement des personnes blessées
dans les combats et sur l’assistance aux familles forcées de quitter
leur maison. Le CICR, qui mène des activités en Somalie depuis
1977, est une des rares organisations humanitaires à avoir pu fonctionner
pendant la récente crise.

Les organisations humanitaires en Somalie travaillent dans des conditions
dangereuses et imprévisibles.

Leur aide est requise dans de nombreux endroits, distants les uns des autres.
« Il y a des centaines de petites zones d’installation. Un grand nombre
de familles déplacées sont dispersées à travers
le centre et le sud de la Somalie, ce qui rend la distribution des secours
très difficile. Toutefois, la fourniture des secours doit être
rapide et efficace, car les gens sont épuisés et traumatisés
», a déclaré Mathias Frese, coordonnateur des secours
du CICR.

D’après les équipes du CICR envoyées dans les régions
où les familles déplacées se sont réfugiées,
il n’y aurait aucun lieu d’hébergement ; la nourriture, les articles
ménagers essentiels et, parfois, l’eau potable manqueraient cruellement.
« Certaines familles ont quitté Mogadiscio sans rien pouvoir
emporter avec elles et sont obligées de s’entasser, sous des arbres,
avec leurs enfants. Elles n’ont pas de nourriture, pas d’abri, rien »,
a raconté Daniel Gagnon, un délégué du CICR.

Avec le début de la saison des pluies, les enfants, déjà
épuisés par les longues marches et n’ayant pas d’abri correct,
sont gravement exposés à la maladie. «

Certains d’entre eux arrivent dans les dispensaires, souffrant de malnutrition
et de diarrhée aqueuse », a raconté Nasra Ismail, chef
du dispensaire géré par le Croissant-Rouge de Somalie à
Dousamareb, où quelques familles déplacées de Mogadiscio,
à 500 km, ont trouvé refuge.

Tout en menant ses interventions d’urgence, le CICR a poursuivi ses autres
activités : soutien médical à 23 dispensaires du Croissant-Rouge
de Somalie dans le centre et le sud du pays, construction et réparation
d’installations d’approvisionnement en eau, poursuite de programmes agricoles
et projets de création de moyens d’existence, et rétablissement
des liens familiaux par l’intermédiaire des services de recherches
et des messages Croix-Rouge.

Soins aux blessés

Les familles fuyant Mogadiscio, théâtre d’intenses combats, les
chirurgiens et le personnel hospitalier de la capitale ont travaillé
24 heures sur 24.
Malgré l’insécurité régnant
à Mogadiscio, la non-disponibilité des moyens de transport et
la difficulté qui en résulte de transporter les blessés
dans les hôpitaux de la ville, les victimes n’ont cessé d’affluer.

Les hôpitaux de Medina et Keysaney à Mogadiscio ont augmenté
leur capacité de 65 à 200 lits en installant des tentes sur
leur terrain. Ils ont aussi recruté du personnel supplémentaire.
Pour faire face aux besoins urgents, le CICR a transporté par avion
de grandes quantités de secours médicaux et chirurgicaux vers
les hôpitaux de la capitale.

Situé à Mogadiscio-Nord, l’hôpital de Keysaney est géré
par le Croissant-Rouge de Somalie et, depuis 1991, il reçoit le soutien
du CICR. Installé à Mogadiscio-Sud, l’hôpital de Medina
fonctionne quant à lui avec la participation de la communauté
locale ; le CICR lui apporte son soutien depuis 1999.

Chaque mois, le CICR fait parvenir une assistance – chirurgicale et autre
– à ces deux établissements, prend en charge les salaires des
membres du personnel et assure le soutien à l’entretien. Il dispense
en outre une formation aux personnels médical et technique et s’emploie
à développer l’infrastructure de ces hôpitaux.

Depuis le 1er janvier, les hôpitaux de Medina et Keysaney ont traité
2 080 blessés. Les structures médicales soutenues par le CICR
dans le centre et le sud du pays, à Mogadiscio notamment, ont quant
à elles soigné 3 150 blessés.

D’autres structures médicales à Mogadiscio qui accueillent et
soignent les blessés bénéficient d’une assistance ponctuelle
du CICR.

L’approvisionnement en eau potable

Une des tâches les plus urgentes du CICR a été de fournir
de l’eau potable aux personnes les plus vulnérables. Chaque semaine,
les structures médicales signalent des centaines de cas de diarrhée
aqueuse. Le manque d’eau potable dans le Bas-Shebelle, le Moyen-Shebelle et
le sud du Galgudud, où un grand nombre de familles déplacées
ont trouvé refuge, aurait aggravé une situation déjà
précaire sur le plan de la santé publique.

Chaque jour, de l’eau potable chlorée a été amenée
par camions à 60 000 personnes.

En outre, de grandes quantités de paquets de sels de réhydratation
orale ont été distribuées à cinq centres de réhydratation
de Mogadiscio, administrés par le Croissant-Rouge de Somalie, et à
des structures médicales du centre et du sud de la Somalie.