16/06/07 (B400) 400 numéros sans interruption de l’Observatoire hebdomadaire de l’ARDHD. Ce n’est pas rien !

Tiens
ce numéro est le 400ème ! C’est un chiffre rond ! Voyons,
divisons par 52 : cela fait exactement 7 ans et environ 9 mois de diffusion
d’un hebdomadaire sans aucune interruption … ! Cela mériterait-il
une fête ?

Eh bien
non ! Car le contexte qui prévaut à Djibouti n’est pas
réjouissant. Guelleh continue à détourner les fonds (rapport
de l’ONU *1 – Info lecteur). Les populations souffrent du manque de liberté,
du manque d’argent, du climat de méfiance alimenté par
la SDS et les Polices spéciales de Guelleh.

Bref la
situation se détériore chaque jour… et le climat devient
tendu.

Le régime
enregistre condamnation sur condamnation : les dernières en date sont
contenues dans le rapport de l’OIT émis le 1er juin en marge
de la conférence internationale du travail à Genève (*2 – Info lecteur)

L’affaire
Borrel que nous suivons depuis 2000, commence à bouger sérieusement.
A l’exception de Paris-Match (largement repris par La Nation) et
de Mme M-C Moracchini qui a confirmé « son intime conviction
» devant le Tribunal de Lille, qui oserait encore parler de suicide
?

Non seulement,
l’autopsie a prouvé qu’il s’agissait d’un assassinat,
mais les communications écrites entre la Présidence, les Affaires
étrangères et le Ministère de la Justice français
et djiboutiens prouvent qu’il y a eu concertation pour tenter d’étouffer
l’affaire !! Aurait-on mis en œuvre tant de moyens diplomatiques
et judiciaires pour étouffer un suicide ? Certainement pas !

Nous renouvelons
nos félicitations à Mohamed Alhoumekani et Ali Iftin qui ont
été au départ du renversement de tendance. En dépit
de multiples pressions et tentations, ils n’ont pas faibli et ils ont
maintenu leurs témoignages essentiels pour relancer l’instruction.
Bernard Nicolas a fait des reportages remarquables qui ont été
diffusés sur Canal+ en dépit de toutes les pressions qui ont
du s’exercer. Rappelons que l’émission 90 minutes pour
laquelle, il travaillait, a été fermé l’année
de dernière. Comme par hasard ?

Le régime
de Guelleh est secoué durement par les rebondissements dans cette affaire.
Le communiqué du Procureur abusif, Djama Souleiman, toujours insultant
pour Mme Borrel, car (le pauvre, il ne sait pas communiquer autrement) prouve
que le régime ne sait plus quoi dire. Il se retrouve dos au mur.

Mais c’est
aussi un test pour la politique de Nicolas Sarkozy. Va-t-il chausser les bottes
du précédent locataire ou rendre son pouvoir, son autonomie,
ses moyens et son indépendance à la Justice française
? La réponse ne devrait pas tarder, à condition qu’au-delà
des mots, il passe aux actes. Il a accepté, hier vendredi, de recevoir
Mme Borrel mardi prochain. C’est un premier signe qui va dans le bon
sens, même si rien ne garantit qu’il va enfin lever le couvercle
d’Etat qui empoisonne l’instruction et qu’il va accepter
que les coupables et commanditaires soient recherchés par la Justice.
Pas de procès d’intention : attendons ce qui va sortir de cet
entretien … Si tel était le cas, à la place de Guelleh,
nous nous ferions beaucoup de souci … !

Quant
à l’équipe qui agit dans notre association, elle n’aime
pas dresser des bilans glorieux.

Rappelons
simplement que l’augmentation constante du taux de consultation (6 à
7.000 lecteurs par jour en moyenne et 12 à 15.000 pages lues) prouve
que le site à sa place sur le net et que les choix en termes de positionnement
et de sélection des informations sont les bons.

Bientôt
ce sera le 27 juin, l’anniversaire de trente ans de dictature, 30 ans
de crime, 30 ans d’asservissement du peuple, 30 ans de privation de
liberté, 30 ans de mensonges, 30 ans de viols, de torture, d’assassinat,
30 ans de corruption.

Djiboutiennes,
Djiboutiens, il ne vous reste plus qu’à fêter les casseroles
de Guelleh. En espérant que ce soit la dernière année
et que votre détermination soit désormais suffisante pour mettre
hors de nuire, ce régime qui vacille déjà sous le poids
de l’affaire Borrel et d’autres…


*1 : lien
pour télécharger (format WORD) le rapport émis par
l’ONU en 2000 et qui dressait déjà à l’époque,
le bilan catastrophique du régime Gouled puis IOG. Ce rapport évoque
en particulier le cas des enfants qui avaient été incarcérés
à Gabode avec les adultes. Nous avions été les premiers
à lancer l’alerte qui avaient été reprises par
toutes les organisations internationales. Les enfants avaient été
libérés, mais nous ne savons pas où ils avaient été
conduits ensuite. (Info lecteur)

*2
: lien pour télécharger
le rapport de l’OIT (Format PDF) du 1er juin 2007 (Info lecteur)