16/06/07 (B400) AFP : Affaire Borrel : la juge interpelle le procureur, pour faire cesser la diffusion d’informations inexactes. (Cela pourrait viser le camp des négatifs, en particulier : Djama Souleiman, les juges M-C Moracchini et Le Loir, les journaux Jeune Afrique, Paris-Match, Europe N°1 et bien sur La Nation) (Info lectrice)

Sophie Clément, chargée
de l’enquête sur la mort du juge Bernard Borrel demande au procureur
de Paris de rendre publics les éléments du dossier prouvant
la piste criminelle pour éviter « la propagation d’informations
inexactes ».

La juge Sophie Clément, chargée
de l’enquête sur la mort du juge Bernard Borrel en 1995 à Djibouti,
a demandé jeudi au procureur de Paris de rendre publics les éléments
du dossier prouvant la piste criminelle pour éviter « la propagation
d’informations inexactes », a annoncé vendredi 15 juin à
l’AFP une source proche du dossier.

« J’ai l’honneur de vous demander de bien
vouloir, ‘afin d’éviter la propagation d’informations parcellaires
ou inexactes’, rendre publics les éléments objectifs tirés
de ma procédure qui permettent d’établir que le décès
de Juge Borrel est d’origine criminelle », écrit dans son courrier
la magistrate.

Le code de procédure pénale permet au procureur
de rendre publics des éléments de procédure, couverts
par le secret de l’instruction, pour éviter la propagation de fausses
informations ou mettre fin à un trouble à l’ordre public.

Bernard Borrel avait été retrouvé mort en 1995, le corps
en partie carbonisé, en contrebas d’un ravin à 80 km de Djibouti.

« Entreprise de déstabilisation »

L’enquête française a privilégié dans
un premier temps la thèse d’un suicide avant de retenir celle d’un
assassinat, après de nouvelles expertises (coup sur la tête,
utilisation de deux liquides inflammables différents, empreintes génétiques…).

Le 9 mai, les avocats d’Elisabeth Borrel, Mes Olivier Morice et Laurent de
Caunes avaient déjà formulé la même demande au
procureur, sans obtenir satisfaction.

« Depuis maintenant plusieurs mois, une entreprise de déstabilisation
de la vérité est mise en oeuvre afin d’accréditer la
thèse du suicide », constataient les avocats dans leur courrier,
en citant plusieurs exemples. « Dans un article de l’hebdomadaire Jeune
Afrique d’octobre 2006, il est précisé qu’au sommet de la Francophonie
à Bucarest de septembre 2006, des membres de la délégation
française ont informé le Premier ministre djiboutien qu’une
contre-enquête était en cours d’élaboration afin d’accréditer
la thèse du suicide », écrivaient-ils.

La conviction de Moracchini

Me Olivier Morice et Laurent de Caunes ont également relevé
les propos dans Jeune Afrique du 29 avril de Michel de Bonnecorse, responsable
de la cellule africaine de l’Elysée, affirmant : « Contrairement
à ceux qui préjugent de l’assassinat de Bernard Borrel sur ordre
des autorités djiboutiennes (…) je préjuge, moi, qu’il s’est
suicidé ».

Les avocats ont ajouté que la première juge du dossier Borrel,
Marie-Paul Moracchini, avait affirmé le 3 mai 2007 lors devant le tribunal
correctionnel de Lille : « Je suis certaine
que Bernard Borrel s’est suicidé ».

Ils ont enfin fait valoir au procureur que la thèse du suicide
avait été défendue début juin par Paris Match
dans un reportage intitulé « la thèse du suicide demeure ».