16/06/07 (B400) GEOPOLITQUE.COM / Borrel : les dossiers du juge Le Loire sur l’attentat du Café de Paris (Info lecteur)

Le 14.06.07
Jusqu’à son meurtre perpétré à Djibouti
le 19 octobre 1995, le magistrat français Bernard Borrel travaillait
dans cette ancienne colonie française comme coopérant pour le
cabinet du ministre de la justice local. Sur place, le juge Borrel était
officiellement investi d’une mission de conseiller pour la mise en place
d’une nouvelle législation pénale. Cependant, ses fonctions
l’amenèrent aussi à servir d’interface pour le magistrat
parisien Roger Le Loire, responsable de l’instruction sur l’attentat
antifrançais du Café de Paris, commis à Djibouti le 27
septembre 1990…

La juge Sophie Clément, qui mène les investigations sur l’assassinat
de Bernard Borrel, s’intéresse à cet épisode dans
le cadre de ses recherches sur le mobile du crime. Une problématique
pour le moins épineuse, car, avant elle, le même Roger Le Loire
a été également chargé de cette instruction sur
la mort du juge Borrel. À l’époque, Roger Le Loire parvenait
à la conclusion que Bernard Borrel s’était suicidé
; mais ce scénario a été formellement contredit par le
collège d’experts, réuni par la justice à partir
de 2002.

Au regard des pièces versées au dossier Borrel, sa collaboration
avec Roger Le Loire aurait pu amener Bernard Borrel à effectuer des
recherches mettant en évidence des relations singulières entre
l’entourage du président djiboutien Ismaël Omar Guelleh,
des réseaux affairistes franco djiboutiens, et quelques officiers français

De telles collusions – évoquées dans une procédure
du Tribunal aux affaires militaires de Paris – auraient dû intéresser
le juge Borrel, par ailleurs officier de réserve de la Marine française,
pour comprendre les limites du système judiciaire djiboutien.

L’attentat à la grenade contre l’enceinte du Café
de Paris, un lieu de rassemblement de la communauté française,
causa la mort d’un enfant de six ans, fils d’un militaire français
basé à Djibouti, et blessa dix-sept autres personnes.

En mars 1993 – soit un an avant l’arrivée de Bernard Borrel
à Djibouti – des rapports de la DST adressés à
Roger Le Loire, révélèrent l’existence de nombreuses
manipulations des autorités locales, pour faire porter la responsabilité
de cet acte sur un mouvement d’opposition au régime. Il s’agissait
en particulier de discréditer la communauté des Gadaboursi,
traditionnellement hostile à la communauté Issa, dont est issu
le président de Djibouti Ismaël Omar Guelleh.

Les Gadaboursi
furent mis hors de cause après quelques mois.

Puis, comme vous le découvrirez avec les documents de la DST et du
parquet de Paris que nous avons scannés, l’enquête française,
orientée un temps par les informations des services secrets de Djibouti
– le SDS – désigna un autre opposant au régime comme
le commanditaire de cet attentat. Aden Robleh, président du Parti national
démocratique. Et elle identifia un ancien militaire, Awaleh Guelleh
Assoweh, comme le chef du commando qui avait lancé les grenades.

À cette période,
le SDS était sous la tutelle d’Ismaël Omar Guelleh. Par
ailleurs, selon le témoignage d’un ancien membre de la Garde
présidentielle versé au dossier de Sophie Clément, le
même Awaleh Guelleh Assoweh serait directement impliqué dans
l’assassinat de Bernard Borrel. Quant à Aden Robleh, après
avoir longtemps dénoncé une machination des services secrets
djiboutiens et avoir clamé son innocence, il a été jugé
le 9 avril 2001 par la Cour criminelle de Djibouti. La cour l’a condamné
à six mois de prison avec sursis pour cet attentat et l’a aussitôt
remis en liberté.

Aux yeux du ministère
de la justice français, selon le réquisitoire définitif
du 27 mars 1997, Aden Robleh reste l’ordonnateur de l’attentat
du Café de Paris.

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de la DST envoyés à Djibouti pour enquêter sur l’attentat
du Café de Paris, et les conclusions du Parquet sur le dossier.

Langue
du document : français

Identification : en-tête et signature de la DST et du parquet de Paris

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