16/06/07 (B400) Telelibre.fr : “Une petite affaire entre états” (Info lectrice)

Depuis
près de douze ans, la veuve du Juge B.Borrel mène un combat
de titan pour retrouver les assassins de son mari, mort à Djibouti
en 1995. Avec l’aide ses avocats, maître Morice et maître
de Caunes, Elisabeth Borrel tente de faire toute la lumière sur une
affaire où se mêlent diplomatie, pressions politiques, intérêts
financiers et secrets d’états…

Avec cette affaire nous replongeons en eaux troubles dans l’arrière-cuisine
des relations souvent ambiguës entretenues par la France et ses ex-colonies.

Retrouvé mort, à moitié carbonisé dans un ravin
de Djibouti, le juge Bernard Borrel a été assassiné.
Alors que l’enquête menée a Djibouti et en France a longtemps
privilégié jusqu’au ridicule, la thèse du suicide….

L’affaire rebondit en 2001 lorsque le juge Sophie Clément reprend
le dossier, succédant ainsi à dix juges d’instruction.
En Avril 2007, suite à de nombreuses perquisitions, notamment au ministère
de la justice et des affaires étrangères, des documents sont
découverts mettant en cause directement la France et plus particulièrement
l’ancien Président de la République Jacques Chirac. Lors
d’une rencontre le 17 mai 2005 avec son homologue Djiboutien, Ismaël
Omar Guelleh (IOG), désigné souvent comme le commanditaire de
ce meurtre, notre ex-Président affirme « Nous sommes votre premier
partenaire au développement, votre premier partenaire commercial. Nos
relations sont excellentes à tous points de vue. Il n’existe
qu’une seul ombre au tableau : l’affaire Borrel. » Et suggère
même a IOG de saisir la Cour Internationale de justice afin que la France
soit obligée de lui transmettre l’intégralité du
dossier d’enquête, une manière pour Djibouti d’étouffer
l’enquête judiciaire menée désormais avec zèle
depuis Paris.

Lors d’une conférence de presse à laquelle LaTéléLibre.fr
a assisté, Elisabeth Borrel en appelle désormais à Nicolas
Sarkozy qui a promis, lors de la campagne, une rupture avec ces pratiques
politico-diplomatiques d’un autre âge et affirme “Les éléments
du dossier sur l’assassinat de mon mari et ceux relatifs à des
subornations de témoins et à des pressions sur la justice montrent
de façon évidente que l’Etat français agit depuis
plusieurs années dans un sens contraire à la recherche de la
vérité».

Ce qui n’était qu’un sombre fait divers, est en train de
devenir une affaire d’Etat, qui n’a pas encore dévoilé
toutes ses ramifications.

Jérémy
Forni

MàJ:
Suite à cette conférence de presse, Notre nouveau Président
a décidé de faire recevoir, à l’Elysée,
Mme Borrel par l’un de ses conseillers.