29/06/07 (B401) REUTERS / La Somalie réclame des casques bleus, l’Onu temporise

NATIONS UNIES (Reuters) – Le Premier ministre somalien a pressé le Conseil de sécurité de l’Onu d’envoyer une force de maintien de la paix dans son pays.

Les membres du Conseil ont répondu qu’ils souhaitaient d’abord voir la paix progresser sur le plan politique.

Depuis qu’elle a été chassée de Mogadiscio en janvier, la rébellion islamiste est en lutte contre le gouvernement et ses alliés Ethiopiens. Le force de maintien de la paix de l’Union africaine (UA), qui connaît des difficultés logistiques, n’est pas encore complètement déployée.

"La Somalie est à un tournant crucial, et c’est le bon moment pour que le Conseil de sécurité des Nations unies l’assiste dans le maintien de la paix et de la sécurité", a déclaré le Premier ministre Ali Mohamed Gedi, selon le texte de son discours tel que Reuters l’a vu.

Il a déclaré que la Somalie souhaitait voir la force de l’Union africaine, l’Amisom, transformée en mission des Nations unies.

Cette requête est délicate pour le Conseil de sécurité, déjà engagé dans la mise en place au Darfour de la force hybride entre l’Onu et l’UA, qui doit compter 20.000 hommes.

D’après des diplomates, les 15 membres du Conseil, à l’exception du Congo, étaient réservés à l’idée d’une force de casques bleus, bien qu’ils aient affirmé leur soutien au gouvernement somalien de transition et salué ses efforts à promouvoir la réconciliation nationale.

SOUTIEN DE LA COMMUNAUTE INTERNATIONALE

"Il y a une occasion d’avancer sur le front politique, et je crains que si elle n’est pas saisie assez vigoureusement, le pays sombrera encore plus dans le conflit et le chaos", a déclaré l’envoyé britannique Emyr Jones Parry à l’issue d’un entretien jeudi avec Gedi.

Jones Parry a déclaré avoir fait savoir au gouvernement somalien qu’il serait soutenu par la communauté internationale, qui s’attendrait toutefois à de vigoureux efforts en faveur de la réconciliation nationale.

"Nous devons renforcer l’Amisom, et si la paix s’installe, et que nous parvenons à un accord, le Royaume-Uni soutiendra la présence d’une force des Nations unies en Somalie", a-t-il déclaré.

"C’est tout ce que nous pouvons faire. On ne peut pas envoyer de troupes de maintien de la paix s’il n’y a pas de paix à maintenir, c’est la réalité."

La dernière attaque de la guérilla islamiste en Somalie a provoqué la mort de deux soldats à Mogadiscio, tués jeudi par l’explosion d’une bombe au passage de leur véhicule.

Durant la nuit de mercredi à jeudi, deux travailleurs humanitaires ont été tués par balle dans le nord du pays.

Un congrès de réconciliation nationale doit commencer le 15 juillet en Somalie, et Gedi a déclaré au Conseil de sécurité que l’événement serait ouvert à tous les sujets de discussion et rassemblerait toutes les parties renonçant à la violence.

Le défi est de taille dans un pays où de multiples factions et clans se disputent le pouvoir depuis 16 ans.