01/07/07 (B402) ALL AFRICA / ONU / A New York, le Premier ministre somalien plaide « contre le terrorisme » (Info lectrice)

United Nations (New York)

« La Somalie est à la croisée des chemins, en termes de sécurité, de réconciliation, de livraison de l’aide humanitaire et de gouvernance », a déclaré aujourd’hui à l’ONU le Premier ministre du Gouvernement fédéral de transition, Ali Mohamed Gehdi, qui a demandé à la communauté internationale de soutenir la lutte contre le terrorisme « avant qu’il ne soit trop tard ».

« Le peuple somalien a beaucoup souffert ces 15 dernières années », a-t-il souligné aujourd’hui lors d’une conférence de presse à New York, à l’issue d’un exposé au Conseil de sécurité.

Il a rappelé qu’un Comité de réconciliation nationale et de gouvernance avait été chargé d’organiser un Congrès de réconciliation nationale. « Le Congrès a été reporté par deux fois, du fait du manque de ressources », a-t-il fait observer.

« A présent toutefois, la communauté internationale a décidé de ‘réagir positivement’ afin de convenir le Congrès le 15 juillet prochain », a dit Ali Mohamed Gehdi.

Interrogé sur la tenue de ce Congrès à Mogadiscio, il a expliqué que la première réunion aurait pu but de parvenir à une « réconciliation sociale », clan par clan, avant de procéder à une réconciliation « politique ».

« Du point de vue de la sécurité, le Gouvernement fédéral de transition fait de son mieux, sans ressources, pour mettre en place des structures favorables à l’organisation du Congrès, avec l’aide du contingent de l’AMISOM en provenance de l’Ouganda », a-t-il souligné, en référence à la Mission de l’Union africaine en Somalie, dont le déploiement a été appuyé par le Conseil de sécurité de l’ONU.

Ali Mohamed Gehdi a souligné que si cinq ou six autres pays africains avaient envisagé d’y participer, pour l’instant aucun n’avait pu le faire en raison du manque de moyens financiers et militaires suffisants.

« Le déploiement de l’AMISOM a été retardé en raison du manque de fonds. Son mandat devait être de six mois, après quoi ils devaient être remplacés par des casques bleus, mais cela n’a pas été fait », a-t-il souligné.

En conséquence, « le déploiement au plus vite de l’AMISOM permettra le retrait des forces éthiopiennes du pays et l’arrivée des casques bleus », a-t-il souligné.

« Les Somaliens, comme toute autre nation dans le monde, ont le droit d’être soutenus », a-t-il plaidé.

« Les conflits internes en Somalie sont terminés », a-t-il par ailleurs souligné, estimant que les affrontements actuels étaient « dus au terrorisme ». « Il s’agit de troubles non pas locaux, mais le résultat d’activités terroristes », a-t-il ajouté.

Ali Mohamed Gehdi a aussi affirmé que « le type d’activité menées par les opposants au Gouvernement fédéral de transition, maintenant que les Tribunaux islamiques ont été vaincus, tels que les attentats suicides », était « étranger à la Somalie ».

Les « armes, comme les combattants », ont été importés afin de déstabiliser la Somalie, a-t-il insisté.

Ali Mohamed Gehdi, a demandé à la communauté internationale de soutenir la lutte contre le terrorisme « avant qu’il ne soit trop tard ».

Hier, le Premier ministre a rencontré le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, qui s’est déclaré « encouragé par les assurances » relatives à la convocation du congrès de réconciliation le mois prochain.

Ban Ki-moon s’est engagé de son côté à « encourager les contributions de troupes et d’autres soutiens à l’AMISOM », a rapporté la porte-parole du Secrétaire général, Michèle Montas, lors de son point de presse quotidien, au siège de l’ONU, à New York.

Le Secrétaire général s’est aussi dit préoccupé par la situation humanitaire dans le pays et appelé à une meilleure coopération avec la communauté humanitaire dans le pays.

Le dernier rapport du Secrétaire général sur la Somalie au Conseil de sécurité a été publié aujourd’hui.