05/04/01 (LIB 001) Arrestations arbitraires et suspicion de torture APPEL D’URGENCE POUR OBTENIR LA LIBÉRATION de Monsieur Aden Robleh Awalleh, Président du PND et membre du Haut-Conseil de l’Opposition Djiboutienne Unifiée.


Le
contexte :
Monsieur
Aden Robleh Awalleh a été arrêté arbitrairement
le mercredi 4 avril 2001 à son domicile. Les forces de police
l’ont directement conduit à la prison de Gabode, sans même
qu’il ne soit entendu par un officier de policier judiciaire ou par
un juge, ce qui confirmerait que la décision est essentiellement
politique …

Il
a été incarcéré dans la cellule 12.

Arrestation
arbitraire :
Monsieur
Aden Robleh est le président-fondateur du Parti National Démocratique
(PND), l’un des rares partis à avoir été reconnu
par la dictature. Il est membre du Haut-Conseil de l’Opposition Djiboutienne
unifiée (ODU).
Il semble, selon nos informations, que la dictature souhaite l’impliquer
dans l’affaire dite du Café de Paris où un attentat en
septembre 1999 avait causé la mort de plusieurs français
dont des français. Le procès des accusés dans cette
affaire doit s’ouvrir le 9 avril 2001 à Djibouti.

Bien que mis en cause en France, mais non jugé semble-t-il, Monsieur
Robelh aurait pu être interrogé depuis plusieurs années
par la Justice Djiboutienne, si elle l’avait souhaité. Depuis
plusieurs années, il n’a pas quitté le pays. Son incarcération,
sans aucune audition, quelques jours avant l’ouverture du procès
est très suspect. Elle pourrait confirmer la décision
purement politique d’emprisonner non pas un accusé dans ce procès,
mais tout simplement l’homme politique d’opposition qu’il est.

Suspicion de
torture :
La cellule
12 est tristement célèbre, parce que de nombreuses personnalités
y ont été enfermées, en particulier Me Aref Mohamed
Aref, durant les mois de février et de mars 1999. Cette cellule
est en fait des latrines. Elle mesure 1,5 m sur 1m et le prisonnier
ne peut pas s’allonger à l’intérieur. En dehors du niveau
dramatique d’hygiène que l’on peut imaginer, cette cellule n’a
pas de toit, ce qui fait que le prisonnier est soumis en permanence
aux rayons du soleil, à la chaleur et à la poussière,
ce qui est catastrophique à Djibouti où la température
atteint 40° C (à l’ombre) pendant la journée.

L’incarcération
dans la cellule 12 a toujours été dénoncée
par de nombreuses ONG internationales incontestables. Les conditions
réservées aux détenus dans cette cellule sont dégradantes
et inhumaines
et elles peuvent être qualifiées d’actes
de torture.

Nous avons eu
confirmation que la prison refuse que Monsieur Robleh ne reçoive
aucune nourriture depuis deux jours.

Nos appels :
aux
hommes politiques français et européens

pour qu’ils interviennent
auprès des gouvernements français et djiboutiens afin
d’obtenir la libération immédiate de Monsieur Aden Robleh,
prisonnier politique et qu’il soit mis un terme définitif aux
pratiques barbares qui sont courantes à Djibouti.

Il est temps
que la communauté internationale et plus spécialement
européenne prenne la véritable mesure de toutes les
violations des Droits de l’Homme qui sont commises chaque jour par
le régime de Monsieur Guelleh :

– tortures dans les locaux de la police et de l’armée,
– assassinats (y compris le possible assassinat d’un juge français)
– viols par l’armée et par la police de femmes et d’enfants,
– spoliation : maisons, terres, etc..
– destruction systématique dans le Nord de villages, de cheptels,
de dispensaires, d’écoles et de point d’eau,
– détournement de l’aide internationale au profit du dictateur
et de ses proches et corruption généralisée en
particulier par les Ministres en exercice,
– organisation d’une situation de terreur contre tous les nationaux
: écoute téléphonique, harcèlement policier,
menaces contre les familles, etc…

aux
ONG

pour qu’elles appuient notre appel et pour qu’elles diffusent l’information

aux
journalistes et aux média

pour qu’ils relayent nos informations, ce dont nous les remercions à
l’avance