10/07/07 (B403) Nouvel Obs : AFFAIRE BORREL / L’armée prévenue de la mort du juge avant tout le monde (Info lectrice)

Selon de nouveaux témoignages parvenus à la juge d’instruction, l’armée française aurait été prévenue de la mort du juge Borrel deux heures avant la découverte officielle du corps par la gendarmerie.

Rebondissement dans l’affaire Borrel: selon Le Figaro, la juge d’instruction en charge de l’affaire, Sophie Clément, a recueilli de nouveaux témoignages indiquant que l’armée française présente à Djibouti avait été prévenue dès 5h30 de la mort du juge Borrel, alors que le corps n’a officiellement été découvert par la gendarmerie qu’à 7h30. Bernard Borrel, juge à Djibouti, a été retrouvé mort le 19 octobre 1995 dans un ravin, à 80 km de la ville de Djibouti. La thèse du suicide a toujours été contestée par sa veuve, qui dénonce des pressions politiques pour étouffer une affaire mettant en cause les autorités politiques de Djibouti.

Un tout autre scénario

Jusqu’à présent, les procès-verbaux établissaient que deux gendarmes de la prévôté d’Arta, en patrouille dans la région, intrigués par la présence d’une voiture au bord d’une route isolée, avaient découvert, à 7h30 selon leurs déclarations, le corps calciné du juge dans un ravin. Or, du 25 au 27 juin, la juge Sophie Clément a repris les auditions de représentants de l’armée, qui lui ont révélé un tout autre scénario. Dès 5h30, à Djibouti, un membre de la direction de la protection de la sécurité publique alerte l’état-major chargé du renseignement militaire. Puis à 6h00, le chef d’état-major des forces françaises à Djibouti est prévenu par l’ambassade de France.

Reste à savoir qui a prévenu les militaires français, et s’il s’agissait d’une forme d’intimidation.

La juge d’instruction Sophie Clément a demandé la levée du secret défenses concernant le mouvement des troupes françaises ce jour-là à Djibouti