12/07/07 (B403) BBC – Affaire Borrel: l’enquête rebondit (Info lectrice)

Le juge français Bernard Borrel, tué en 1995 à Djibouti, avait été chargé avant sa mort d’enquêter sur "des trafics" auxquels Ismaël Omar Guelleh, actuel président djiboutien, aurait été mêlé, selon le témoignage d’un ex-membre du renseignement militaire recueilli par la justice française.

Selon le témoignage du militaire, la mission confiée par le ministre au juge Borrel visait les agissements d’Ismaël Omar Guelleh. Celui-ci était alors l’un des candidats au pouvoir, alors détenu par son oncle, Hassan Gouled Aptidon, dont il était le chef de cabinet.

"Il y avait des menaces graves du fait de luttes de pouvoir pour la présidence. C’était des batailles de clans", a expliqué au juge l’ex-membre du service de renseignement.

Il a ajouté que Borrel était "chargé de constituer un dossier sur l’ensemble des trafics auxquels Ismaël Omar Guelleh était mêlé". "Il s’agissait d’avoir des arguments pour écarter Ismaël Omar Guelleh de la course au pouvoir."

Perquisitions

Le corps en partie carbonisé du juge Bernard Borrel a été retrouvé le 19 octobre 1995 en contrebas d’un ravin à 80 km de Djibouti.

L’enquête française a privilégié dans un premier temps la thèse du suicide avant de retenir celle d’un assassinat après de nouvelles expertises.

Ce dossier est devenu une affaire d’Etat après la mise en cause par des témoins du président Ismaël Omar Guelleh et de dignitaires du régime de Djibouti où la France entretient sa principale base militaire en Afrique.

Les magistrates en charge du dossier, Fabienne Pous et Michèle Ganascia, se sont rendues dans la résidence du sud de la France ainsi qu’au domicile parisien de Michel de Bonnecorse, le "Monsieur Afrique" de l’Elysée durant la présidence de Jacques Chirac.