12/07/07 (B403) Perquisitions aux domiciles de M Michel de Bonnecorse, ancien Monsieur Afrique de Jacques Chirac. Plusieurs articles (Info lectrice)

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PARIS (AFP) – Affaire Borrel: perquisitions chez "l’ex-monsieur Afrique" de l’Elysée

Les juges chargées d’enquêter sur d’éventuelles pressions sur la justice dans l’affaire Borrel ont perquisitionné lundi et mardi les domiciles parisien et provençal de Michel de Bonnecorse, ancien responsable de la cellule africaine de l’Elysée, a-t-on appris mercredi de source proche du dossier.

Les magistrates, Fabienne Pous et Michèle Ganascia, se sont rendues lundi à Lamanon (Bouches-du-Rhône), où l’ancien "monsieur Afrique" de l’Elysée durant la présidence de Jacques Chirac possède une résidence secondaire, et mardi à son domicile parisien, boulevevard Montparnasse (14e), a-t-on précisé de même source. Un carnet a notamment été saisi lors de ces perquisitions.

Les deux juges avaient déjà perquisitionné en avril au Quai d’Orsay et à la Chancellerie, avant d’être refoulées aux portes de l’Elysée où elles voulaient notamment visiter le bureau de M. de Bonnecorse.

Elisabeth Borrel, veuve du juge Bernard Borrel, tué en 1995 à Djibouti dans des circonstances non-élucidées, a porté plainte avec constitution de partie civile le 25 juin contre Michel de Bonnecorse pour "pression sur la justice".

Cette plainte vise une déclaration de M. de Bonnecorse au journal Jeune Afrique (29 avril- 5 mai 2007) dans lequel il indique : "contrairement à ceux qui préjugent de l’assassinat de Bernard Borrel sur ordre des autorités djiboutiennes, je préjuge, moi, qu’il s’est suicidé".

La plainte est instruite par les juges Pous et Ganascia, déjà en charge depuis octobre 2006 d’une information judiciaire sur ces mêmes faits, à la suite d’une première plainte de Mme Borrel visant l’ex-porte-parole du Quai d’Orsay, Hervé Ladsous.

"Les déclarations de M. de Bonnecorse, qui n’a aucune qualité sur le plan technique pour porter des appréciations sur une information judiciaire en cours dans laquelle il n’est pas partie, constituent non seulement une ingérence du pouvoir politique sur l’autorité judiciaire, contraire au principe constitutionnel de séparation des pouvoirs, mais également une pression sur la justice", écrivent dans leur plainte les avocats de Mme Borrel.

Dans un communiqué du 19 juin, le procureur de la République de Paris a confirmé officiellement l’origine criminelle de la mort du juge Borrel.

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Affaire Borrel : perquisition au domicile du "M. Afrique" de Jacques Chirac

Les deux juges d’instruction en charge de l’enquête sur d’éventuelles pressions sur la justice dans le cadre de l’affaire Borrel ont perquisitionné mardi le domicile parisien et une résidence secondaire de Michel de Bonnecorse, ancien conseiller pour les affaires africaines de Jacques Chirac, a-t-on appris mercredi de source judiciaire.

Le 2 mai, Fabienne Pous et Michèle Ganascia s’étaient vu refuser l’entrée du palais de l’Elysée, où se déroulait l’un des derniers conseils des ministres présidés par Jacques Chirac, alors qu’elles souhaitaient perquisitionner les locaux de la cellule africaine.

L’Elysée avait fait valoir l’article 67 de la Constitution pour s’opposer à cette perquisition. Cet article stipule que le chef de l’Etat ne peut, durant son mandat, "être requis de témoigner ou faire l’objet d’une action ou d’un acte d’information, d’instruction ou de poursuite".

Le 29 janvier 2005, dans un communiqué, le Quai d’Orsay avait annoncé qu’une copie du dossier sur la mort du juge, instruit à Paris par la juge Sophie Clément, serait transmise "prochainement" à la justice djiboutienne.

Elisabeth Borrel avait estimé que cette annonce, dix jours avant que la juge d’instruction française ne soit officiellement saisie de la demande d’entraide judiciaire émise par Djibouti, s’assimilait à des pressions sur la justice. Et déposait plainte en ce sens.

Les investigations et auditions effectuées par les juges Pous et Ganascia ont montré que ce communiqué avait été élaboré par le directeur de cabinet du garde des Sceaux, à l’époque Laurent Le Mesle, devenu depuis procureur général de Paris, et Michel de Bonnecorse, responsable de la cellule Afrique de l’Elysée.