21/02/01 (LIB 003) Appel d’urgence pour une évacuation sanitaire du Général Yacin Yabeh à titre purement Humanitaire. Ses jours sont comptés.

Le 13 décembre
2000, le général Yacin Yabeh et consorts ont été
mis en détention provisoire (dépôt) et transférés
à la sinistre prison de Gabode.

Courant janvier
2001, la situation sanitaire du Général Yacin s’étant
gravement dégradée, la juge d’instruction ordonne une expertise
médicale. Les quatre médecins suivants :
– Docteur Bradon médecin chef à Peltier
– Docteur Mohamed Abdourahman de Peltier
– Docteur Bernardos de Paul Faure
– Docteur Ali Barreh de Paul Faure

Ont constaté
:
– Que l’état de santé critique du général Yacin
traverse une phase finale très avancée.
-Qu’au stade actuel, ni l’Hôpital Peltier, ni l’Hôpital Bouffard
ne peuvent en aucun cas équilibrer son état de santé,
qui se détériore de jour en jour.
-Que l’évacuation sanitaire du général Yacin s’avére
strictement nécessaire.

Le rapport d’expertise
de ces quatre médecins est sans ambiguîté, et il est
inademissible qu’aucune suite ne soit donnée à ce rapport
médical. Pire encore, l’administration carcérale aurait prise
des mesures intolérables à l’égard du général
Yacin, en l’isolant dans une cellule digne des cellules 12 du centre pénitencier
de Gabode. Ces mesures intolérables pourraient être considérées
comme des tentatives d’homicides volontaires.

C’est dans ces conditions
dangereuses et inhumaines de détention que le général
Yacin a uriné du sang le jeudi 15 février 2001. Le lendemain
vendredi 16 février 2001, les épouses du général
Yacin n’ayant pas pû voir le Président de la République
se sont vues dans l’obligation de tenter de contacter, en vain , le Président
lors de la sortie de la prière du vendredi à la mosquée.

Depuis samedi 17 février 2001, le général Yacin est
hospitalisé à l’Hôpital Peltier.

La Ligue Djiboutienne
des Droits Humains est très inquiète et très préoccupée
de l’état de santé critique du Général Yacin
Yabeh.

Malgré les
pressions, les mauvaises incompréhensions, une fois pour toute, il
faut apprendre que les Défenseurs des Droits de l’Homme ont pour
principal objectif à dénoncer toutes les violations des Droits
de l’Homme, sans remords, sans passion, sans aucune rancune.

La Ligue Djiboutienne
des Droits Humains (LDDH), fort et convaincue de ce principe universel :

1) Regrette les refus
à différents niveaux de rendre visite au Général
Yabeh tant en prison qu’à l’hôpital pour les membres de la
LDDH.
2) Lance un appel pressant et urgent au Président de la République,
au Ministre de la Justice, Chargé des Droits de l’Homme et à
l’Ambassadeur de France afin que le Général Yacin Yabeh soit
rapidement évacué en France auprès de son médecin
qui le suit depuis plusieurs années.

La Ligue Djiboutienne
des Droits Humains considère que cette évacuation sanitaire
doit se placer en dehors de toute spéculation politique et doit être
considérée uniquement comme une assistance médicale
urgente à personne en danger de mort.

Note
de l’ARDHD :

On se souviendra que la France s’était empressée de remettre
le Général Yacin Yabeh au Gouvernement djiboutien, au mépris
de toutes les règles et procédures concernant l’extradition.

En
effet, après les évennements du 7 décembre 2000, le
Général s’était réfugié à la base
aérienne française et il avait demandé l’asile à
la France. Pour toute réponse et pour ne pas déplaire au dictateur,
la France avait remis le Général aux autorités djiboutiennes,
ce qui avait semblé hautement illégal à l’époque
(même si on avait joué du côté français,
pour se justifIer, avec le statut territorial de la base aérienne
!). Les autorités françaises avaient assuré alors qu’elles
avaient obtenu toutes les garanties nécessaires concerant les conditions
de détention qui seraient réservées au Général.
(Grande naïveté de la France ? Quelle crédibilité
pouvait-on accorder aux garanties données par le système Guelleh
? La preuve, encore une fois !!).

Nous
savons maintenant que le Général est détenu dans des
conditions inhumaines (torture ?) en violation de toutes les règles
concernant le Respect des Droits de l’Homme et qu’il n’est pas soigné,
en conformité avec son état de santé et les prescriptions
du corps médical (Cela, nous l’avions prédit
depuis longtemps ! Guelleh est un homme rancunier et revanchard. Il était
évident qu’il allait se venger abominablement en utilisant la souffrance
physique contre celui qui lui avait fait si peur le 7 décembre

! ) La France ne peut pas dire que les garanties obtenues à l’époque
ont été respectées par Guelleh.

Alors
l’Ambassade de France doit intervenir d’urgence afin que le Général
soit soigné conformément aux exigences de son état
de santé. Nous observons avec la plus grande attention les décisions
concrètes et rapides qui s’imposent. Comme la LDDH,
nous lançons cet appel sur un plan humanitaire, considérant
que les responsabilités éventuelles du Général
ne peuvent être établies que par un Tribunal libre et indépendant.