30/08/07 (B410) L’HUMANITE : Deux responsables djiboutiens mis en cause Affaire Borrel. (Info lectrice)

Deux proches du président Omar Ghelleh sont renvoyés devant le tribunal correctionnel.

Les deux responsables djiboutiens ne répondront pas à l’appel de la justice française. Renvoyés le 20 août par une ordonnance de la juge d’instruction de Versailles devant le tribunal correctionnel pour « subordination de témoins » dans le cadre de l’affaire Borrel, Djama Souleiman, procureur général de Djibouti, et Hassan Saïd, chef des services secrets, ont annoncé hier, par la voix de leur avocat, qu’ils n’assisteraient pas à leur procès.

Accusés d’avoir fait pression sur deux témoins clefs de l’enquête sur l’assassinat, en 1995, à Djibouti, du juge français Bernard Borrel, les deux hommes font l’objet d’une information judiciaire dans un sous-dossier de l’affaire Borrel depuis mai 2003.

En septembre 2006, la justice française avait délivré contre eux deux mandats d’arrêts internationaux. Ils auraient notamment tenté d’obtenir la rétractation de deux ex-membres de la garde présidentielle djiboutienne, dont les témoignages mettent en cause l’actuel président djiboutien, Ismael Omar Ghelleh (IOG) dans la mort du juge. Dès 1996, l’un d’eux avait affirmé avoir entendu le soir de l’assassinat du juge des hommes annoncer à IOG, alors directeur de cabinet du président djiboutien, que « le juge fouineur est mort ».

Le renvoi de l’affaire en correctionnelle marque une victoire judiciaire pour la veuve du juge Borrel. Pendant dix ans, celle-ci s’est battue en vain pour obtenir la vérité face à des autorités françaises surtout soucieuses de préserver leurs relations avec Djibouti.

Ce n’est qu’en juin dernier, après que Mme Borrel a été reçue par le président Sarkozy, que la thèse du suicide de son mari a été abandonnée.

Le procès à venir, même en l’absence des accusés, devrait permettre d’avancer dans la recherche de la vérité.

C. B.