13/09/07 (B412) REUTERS : Les rebelles de l’Ogaden en Ethiopie évoquent un génocide (Info lectrice)

Par
Wangui Kanina

NAIROBI (Reuters) – Les rebelles de l’Ogaden évoquent un génocide
de la part des forces d’Addis-Abeba dans le dos de la mission de l’Onu
qui s’est récemment rendue dans la province désertique éthiopienne.

Le Front national de libération de l’Ogaden (FLNO) demande aux
Nations unies d’enquêter à nouveau sur les « crimes de guerre » commis
selon lui par les troupes éthiopiennes dans la région voisine
de la Somalie.

Le gouvernement du Premier ministre Meles Zenawi a déclenché une
vaste offensive contre les séparatistes, la plus dure à ce
jour, depuis que les rebelles ont tué 74 personnes lors d’un raid
contre un site d’exploration pétrolière sous contrôle
chinois, en avril dernier.

« Les Nations unies portent en particulier la responsabilité d’enquêter
minutieusement sur les crimes de guerre en Ogaden et de faire cesser le
développement d’un nouveau et évitable génocide africain »,
a déclaré le FLNO.

Chaque camp a fait état de centaines de morts et accuse l’autre
de terroriser la population. Mais rien ne permet de vérifier les
affirmations et contre-affirmations de source indépendante, la région étant
interdite aux journalistes et groupes humanitaires.

ENQUETE

Les rebelles ont affirmé qu’une mission des Nations unies venue
ces derniers jours enquêter sur les accusations d’exactions et les
besoins humanitaires dans la province n’avaient pas eu accès à l’ensemble
de la région.

« Pour remplir leur mission, les Nations unies doivent avoir accès à toutes
les parties de l’Ogaden et ne pas être limitées aux destinations
approuvées par le régime, comme ce fut le cas pour la récente
mission d’investigation », a estimé le FLNO.

Les responsables éthiopiens nient la moindre manipulation, alors
que les officiels onusiens n’ont pas encore dévoilé leurs
conclusions.

Selon le FLNO, des milliers de civils ont fui au cours des quatre derniers
mois vers la Somalie voisine avec peu de vivres, peu d’aide médicale
et de faibles ressources.
« Ces victimes des crimes de guerre du régime comprennent des
victimes de viols, de tortures, de blessures par balles et ceux qui fuient
leurs villages incendiés », a déclaré le groupe rebelle.

Apparu en 1984, le FLNO s’appuie sur le sentiment de marginalisation de
l’Ogaden face à un gouvernement central dominé par d’ex-rebelles
du Tigré (nord). L’Ogaden compte entre quatre et dix millions
d’habitants, nomades pour la plupart.
Le Premier ministre Meles Zenawi qualifie les rebelles de « terroristes » financés
par l’Erythrée voisine.