17/09/07 (B413) LE MONDE : Somalie: le numéro 2 des tribunaux islamiques à la tête de l’opposition.

Le numéro deux des tribunaux islamiques de Somalie, cheikh Sharif Cheikh Ahmed, a été élu à la tête du nouveau mouvement de l’opposition somalienne, qui a promis de chasser l’armée éthiopienne du pays, à l’issue d’une conférence qui s’est achevée vendredi à Asmara.

« Le président de l’alliance, élu par les 191 membres du comité central, est cheikh Sharif Cheikh Ahmed. Il est le président de l’alliance et du comité exécutif », a déclaré à la presse le porte-parole de la conférence, Zakariya Mahamud Abdi.

L’ancien président du Parlement somalien de transition, Sherif Hassan Sheikh Aden, a lui été élu président du comité central du mouvement, selon la même source.

Cheikh Sharif est considéré comme un modéré au sein du mouvement islamiste somalien.

De son côté, Sharif Hassan Sheikh Aden a été destitué de la présidence du Parlement le 17 janvier, après avoir été accusé d’être trop proche des islamistes.

Mercredi, quelque 350 délégués de l’opposition somalienne – chefs islamistes, députés en exil et représentants de la diaspora – ont créé un nouveau mouvement politique, l’Alliance pour la libération de la Somalie (ALS).

Ce nouveau mouvement comprend un « comité central » de 191 membres qui fonctionnera comme un parlement et un « comité exécutif » de 10 membres.

« Notre travail sera concentré autour de Mogadiscio et des régions alentour afin d’en expulser les forces éthiopiennes », a commenté le porte-parole.

La conférence d’Asmara, ouverte le 6 septembre, s’est tenue après une énième conférence nationale de réconciliation somalienne, entamée le 15 juillet à Mogadiscio et terminée le 30 août, sans résultat tangible.

L’échec de cette conférence, qui visait à ramener la paix dans un pays dévasté par 16 ans de guerre civile, était annoncé dès son ouverture, en l’absence des principaux opposants au gouvernement – les leaders islamistes et une grande partie des membres du clan Hawiye, dominant à Mogadiscio – qui la boycottaient.

La réunion d’Asmara, elle, n’avait rien d’une conférence de paix, les organisateurs et leaders islamistes ayant appelé à plusieurs reprises le peuple somalien à se soulever et à chasser les troupes éthiopiennes.

L’intervention militaire du voisin éthiopien en Somalie fin décembre 2006-début janvier 2007 aux côtés des forces du gouvernement de transition avait mis en déroute les tribunaux islamiques, qui contrôlaient depuis plusieurs mois la majorité du centre et du sud du pays, dont Mogadiscio.