19/09/07 (B413) LDDH : note d’information la situation des Défenseurs des Droits de l’Homme à Djibouti. Rencontres UE -ACP / Ateliers



Le Président

NOTE D’INFORMATION DU 17 SEPTEMBRE 2007

Sur la situation des Défenseurs des Droits de l’Homme
en République de Djibouti.

 

« La vérité et le témoignage sont
les premiers
et pire ennemis de la Mafia et du Gangstérisme d’Etat »
Nouvel adage.

Note préliminaire.

Cette note est établie pour mémoire après le fructueux Atelier dans les
locaux du Parlement Européen le 13/09/2007 organisé par l’Observatoire des
Défenseurs des Droits de l’Homme avec un certain nombre de Parlementaires de
l’UE-ACP et la participation active d’autres Défenseurs des Droits de
l’Homme tels que Frontline.

Cet Atelier a essentiellement porté sur la situation des Défenseurs des
Droits de l’Homme particulièrement en Afrique.

Après les présentations faites par M. John BOWIS Vice-Chairman of the
Delegation to the ACP-EU joint Parliamentary Assembly, il a ouvert l’Atelier
avec une rapide et intéressante intervention avant de passer la parole à
Madame Catherine FRANCOIS programme Director of the Observatory for the
Protection of Human Rights Defenders (FIDH-OMCT) at FIDH, qui a dressé une
analyse de la situation des Défenseurs des Droits de l’Homme dans les
régions des ACP.

Trois autres Défenseurs ont pris successivement la parole, il s’agit de :
– M. NOEL A. Jean-Paul de la Ligue Djiboutienne des Droits Humains (LDDH) ;
– M. Paul NSADPU Président de la Ligue des Electeurs (RDC) ;
– M. Yannick GBIGGAH du Togo.

Un certain nombre de recommandations ont été faites après les éclaircissements des intervenants sur la situation d’harcèlements, de persécutions à l’égard des Défenseurs des Droits de l’Homme, des Syndicats Défenseurs des Droits Economiques et Sociaux et en premières lignes des Journalistes Défenseurs des Droits de l’Homme dans le cadre de la Formation par l’Information.

Ces recommandations ont été bien accueillies par les Parlementaires présents et certaines actions pour la coordination et le suivi seront soumises aux instances parlementaires spécialisées.

Dans le cadre de la protection des Défenseurs des Droits de l’Homme des actions conjointes ACP-UE s’avèrent nécessaires, d’autant plus que les Parlementaires ont pour priorité la Défense des Droits Fondamentaux.

Cette note d’information a pour objectif de reprendre quelques points de la brève intervention du Défenseur de Djibouti lors de l’Atelier.

Elle a aussi pour objectif de renforcer la volonté de transparence de notre Organisation à chaque fois que des contacts internationaux se déroulent.

Cette transparence rentre dans le cadre de l’Information, base même de la Formation, l’un des principaux points de notre combat.

L’ensemble de la brève intervention a surtout porté sur ces points :

– Création de la LDDH et les objectifs prioritaires ;

– Harcèlements, Menaces, Intimidations, toutes les Campagnes de Dénigrements, les Arrestations et les Condamnations Arbitraires ;

– Aperçu sur la situation politique et financière ;

– Survol de nos pays voisins de la Corne d’Afrique.

Création et objectifs prioritaires.

La LDDH a vu le jour le 9 mai 1999 le jour de l’intronisation du Chef de
l’Etat. Heureux hasard, car les hommes politiques du Parti au Pouvoir étaient focalisés par la création du nouveau gouvernement.

Néanmoins, ce n’est que quatre ans après que nous avons eu officiellement le « Récépissé du Ministre de l’Intérieur ».

Les objectifs prioritaires de la LDDH dès le 15 mai 1999 se sont axés sur :

– les lancements de signaux d’Alertes durant le conflit armé qui avait débuté pratiquement dix ans avant notre création ;

– la dénonciation par des communiqués ou des notes d’information des
exactions physiques à l’encontre des populations civiles du Nord et du
Sud-Ouest de notre Pays, notamment :

a) les exécutions extrajudiciaires ;

b) les blocus alimentaires et sanitaires ;

c) les arrestations doublées parfois de disparitions forcées en général temporaires.

Nous avons aussi, dès le début et à chaque fois, dénoncé les différents harcèlements à l’encontre des Syndicalistes, des journalistes, mais aussi de certains Hommes Politiques de l’Opposition soumis aux harcèlements voir même à des arrestations Arbitraires.

Actuellement, et depuis la signature des Accords de Paix du 12 mai 2001, le conflit armé a cessé, mais malheureusement la majorité des clauses de cet Accord signé entre : d’une part, par le Frud-armé et d’autre part, par le Gouvernement Djiboutien, restent « lettre morte ».

Il est franchement regrettable que l’Union Européenne (UE), qui avait activement participé et surtout cautionné la signature de cet Accord de Paix de 2001, reste aujourd’hui, magistralement muette sur le refus par la Partie Gouvernementale d’appliquer dans son intégralité cet Accord de Paix.

Dans le cadre de la Prévention des conflits :

– il est de notre devoir à dénoncer l’entêtement du Gouvernement qui se positionne dans un refus dangereux ;

– tout comme, il est de notre devoir de demander et d’encourager tous les responsables politiques Djiboutiens

– avec notre réelle appréciation du respect des engagements pris par les membres du FRUD-armé transformé en ARD parti politique légal dès la signature des Accords de Paix de 2001

– à éviter les possibilités de reprises des armes.

Précision;

L’ARD, Parti Politique de l’Opposition ne cesse de dénoncer, sans briser ses engagements, la Non Application de plusieurs clauses des Accords de Paix du 12 mai 2001 signés avec la Partie Etat du Gouvernement Djiboutien

CONCERNANT LES SYNDICATS.

La situation actuelle des Syndicats Libres est catastrophique suite aux répressions en cascades qui continuent encore.

Les répressions de 1995 à l’encontre du Corps des Enseignants touchent aujourd’hui le secteur parapublic comme la Poste et les Télécommunications ainsi que le secteur privé avec les licenciements en masse et les emprisonnements abusifs de fin 2005 dont les Travailleurs (ses) du Port de Djibouti sous administration privé de Dubaï Authority Port sont les premières victimes.

Les rapports de la Mission de la FIDH ainsi que celles du BIT sont
franchement sans ambiguïté sur le sort réservé aux Défenseurs des Droits
Economiques et Sociaux et à travers eux l’ensemble des Travailleurs(ses)
Djiboutiens(nes).

Quant aux Accords et Résolutions signés par la Partie Etat – la République
de Djibouti – avec le BIT sont en grande partie inappliqués et restent «
lettre morte ».

Des plaintes internationales verront bientôt le jour et la LDDH, d’ores et
déjà, témoigne sa parfaite solidarité avec l’ensemble des Travailleurs(ses)
Djiboutien(nes) ainsi qu’avec les membres des Syndicats Libres et
Indépendants.

CONCERNANT LES JOURNALISTES.

Les harcèlements et les arrestations Arbitraires des Journalistes et de
leurs collaborateurs de la Presse écrite libre ont eu pour résultat la
disparition, depuis avril 2007, de toute Presse Libre en République de
Djibouti.

L’inexistence d’une Radio Libre par le blocage et/ou le refus du Chef du
Gouvernement de publier le Décret d’application de la Loi de 1992 sur la «
liberté » de communication, maintiennent encore le musellement de
l’Information Contradictoire, créant ainsi un déséquilibre particulièrement
néfaste lors des élections nationales apparemment « régulières » tant dans
le rythme que dans les fraudes et les détournements électoraux.

Ce blocage sur l’ouverture de Radios Libres, les harcèlements et les
arrestations abusives des journalistes ne peuvent que confirmer encore la
volonté d’une Dictature foncièrement sournoise à se maintenir encore et
toujours par la force et la peur et aussi par la continuité des élections mascarades.

Les répressions constantes, inadmissibles et insupportables des
Travailleurs(ses) Djiboutiens(nes) ne peuvent que démontrer la volonté
politique de persister dans les détournements des Deniers Publics et des
Biens Sociaux.

Dans ce domaine, il est temps aux gouvernants de considérer les Centrales
Syndicales Libres comme des Partenaires Sociaux à part entière.

Sur les associations : d’une manière générale les Associations indépendantes
et Libres représentent « une goutte d’eau dans un océan » face aux
associations maison.

Les développements des actions futures feront l’objet d’autres diffusions
par thèmes.

Concernant la Région :

L’accent a été mis sur la situation des Journalistes dans les pays voisins
et frères qui est très très inquiétante et alarmante.

Quant aux Journalistes Somalis ils sont régulièrement assassinés depuis
l’invasion du Sud de la Somalie, début janvier 2007, afin de mettre fin aux
témoignages sur le génocide, les crimes de guerre perpétrés par les Forces
Armées Ethiopiennes en Somalie voisine.

M. NOEL ABDI Jean-Paul