20/09/07 (B413) IRIN (Nations Unies) SOMALIE: Des dizaines de familles fuient les violences dans la région de Sool. IRIN fait état de graves tensions entre le Somaliland et le Puntland.

NAIROBI, 19 septembre 2007 (IRIN) – Plusieurs dizaines de familles ont fui leur village suite aux affrontements entre les forces de la République autoproclamée de Somaliland et celles de la région autonome de Puntland, deux enclaves du nord de la Somalie.

« Il y a eu d’importants échanges de tirs d’artillerie autour du village d’Abeseoley [à 22 kilomètres de Las Anod, la capitale régionale] », a expliqué Faisal Jama, habitant de Las Anod, une ville de la région du Sool dont les deux protagonistes se disputent la souveraineté.

Deux personnes, ainsi que leur troupeau de chèvres, ont péri au cours d’affrontements qui ont également provoqué le déplacement de familles vivant près de la ligne de front. « Les gens ont fui le village d’Anjiid [situé à 16 kilomètres au nord de Las Anod] et se sont dirigés vers Las Anod », a-t-il ajouté.

Selon M. Jama, des informations provenant de la région faisaient état de combats entre les forces de Puntland et celles de Somaliland. Pour l’instant, les causes et le bilan des victimes de ces affrontements ne sont pas connus, les deux camps s’accusant mutuellement d’avoir démarré les hostilités.

A en croire Ahmed Aden Arab, vice-ministre du gouvernement local de Puntland, ce sont les troupes Somaliland qui ont ouvert les hostilités.

« Elles ont commencé à nous bombarder et nous avons riposté », a-t-il affirmé.

Said Adani, le porte-parole du gouvernement du Somaliland a rejeté ces accusations et indiqué qu’elles étaient sans fondement.

« Il s’agit d’affrontements entre clans rivaux », a-t-il souligné. « Les forces du Somaliland n’ont rien à voir dans cette affaire ».

Situées au nord de la Somalie, les régions de Sool et de Sanag se trouvent à l’intérieur des frontières de l’ex-Somaliland britannique, mais la plupart de leurs habitants, les Warsangeli et les Dhulbahante, appartiennent au clan Darod – un des clans dominants de la région -, et ont des liens étroits avec certaines populations de Puntland.

Les tensions entre ces deux enclaves sont apparues en décembre 2003, au lendemain de l’incursion des troupes de Puntland dans la ville de Las Anod, en Somaliland.

Auparavant, les deux gouvernements avaient une représentation officielle dans leur capitale respective.

D’après certains témoignages, le calme serait revenu dans la région, mais la tension était encore perceptible le 18 septembre. « Il n’y a pas eu de bombardement ce matin, mais on a noté d’importants mouvements de troupes dans la région », a ajouté M. Jama.

Selon la représentation locale du Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires, OCHA-Somalie, les bombardements ont duré quatre heures dans une région située à 22 kilomètres au nord de Las Anod.

« Nous sommes très inquiets de ce qui pourrait se passer si les tensions entre le Puntland et le Somaliland s’intensifiaient », a affirmé Matthew Olins, directeur par intérim d’OCHA-Somalie, soulignant toutefois qu’il espérait que le violences cesseraient.