19/10/07 (B418) Communiqué du GED : F 803 – 19/10/07 – Le Gouvernement en Exil demande à toutes les Djiboutiennes et à tous les Djiboutiens de ne pas participer samedi à la manifestation anti-française, qui est organisée par le régime dictatorial de Guelleh.

L’affaire Borrel, les instructions judiciaires en cours, les renvois de citoyens djiboutiens devant la justice pénale sont des affaires de droit commun qui ont toutes un rapport avec l’assassinat d’un Juge français en exercice, qui assurait une mission de coopération au service de notre pays.

Nul ne peut utiliser les moyens de l’Etat pour tenter de faire pression sur le cours de la Justice. Nul ne peut imposer à un peuple de soutenir des prévenus, soupçonnés d’avoir commis des délits ou des crimes.

Cette manifestation organisée par Ismaël Omar Guelleh est absolument contraire à tous les principes de Droit et d’indépendance de la Justice. De plus, le caractère anti-français que veulent lui donner les autorités actuellement au pouvoir, est absolument scandaleux et ne reflète pas ni l’avis, ni le sentiment de la majorité de nos compatriotes.

L’époque coloniale s’est achevée il y a trente ans ! Depuis cette date, les Français sont restés nos amis. Leur présence, rappelons-le, à contribuer à garantir l’indépendance de notre pays et la paix au sein de nos frontières. Les Français ont continué à apporter leur assistance et leur savoir-faire à de nombreux niveaux.

Rien n’est jamais parfait. La critique est possible et même souhaitable. Mais ce qui pourrait être reproché aux Français ne justifierait pas une manifestation populaire anti-française.

La vérité est ailleurs. Les deux personnes faisant l’objet de mandats d’arrêt internationaux et qui ont été renvoyés devant la Justice pénale cherchent à fuir leurs responsabilités. N’aurait-il pas été normal qu’elles acceptent de s’expliquer devant des magistrats indépendants pour établir leur innocence ?

Dans le cas contraire et comme c’est le cas, nous ne pouvons pas exclure le fait que, se sentant coupables des faits qui leur seraient reprochés, elles cherchent à se soustraire à la Justice en forçant, parfois « manu militari », la population à les soutenir.

Il est possible que le même calcul puisse guider les plus hauts responsables de l’Etat.

C’est la raison pour laquelle, le GED conseille et demande à tous les Djiboutiens de ne pas participer à cette manifestation « alibi », dont l’impact sera de toutes les façons, sans effet sur le cours de la Justice française.

Même s’il peut y avoir parfois des divergences de vue particulières et limitées, nous avons confiance dans nos amis français et nous ne voyons aucun motif de manifester contre eux, surtout pour soutenir des prévenus de droit commun dans une affaire criminelle.