22/10/07 (B418-B) LE MONDE / « Djibouti reconnaît que c’est un assassinat », selon la veuve du juge Borrel

Elisabeth Borrel, la veuve de Bernard Borrel, le juge français retrouvé mort en 1995 à Djibouti, a estimé dimanche que « Djibouti reconnaît que c’est un assassinat puisqu’on cherche d’autres pistes que celles qui sont dans le dossier criminel ».

« Finalement, Djibouti reconnaît que c’est un assassinat puisqu’on cherche d’autres pistes que celles qui sont dans le dossier criminel qui est instruit à Paris et ça pour moi, c’est une très bonne nouvelle », a déclaré à France 3 Sud, Mme Borrel au lendemain d’une manifestation de protestation dans ce pays contre l’enquête française.

Me Laurent de Caunes, l’un des avocats de Mme Borrel présent lors de l’interview, a déclaré au sujet d’allégations de pratiques pédophiles concernant des Français à Djibouti que « ceci bien sûr ne résiste pas au moindre examen.

« Nous sommes dans une situation où après la subornation de témoins, on assiste à une tentative de diversion avec une opération de manipulation », a-t-il poursuivi, ajoutant que « maintenant, nous passons à une phase de persécution à l’égard des témoins ».

« Les familles des témoins qui mettent en cause les plus hautes autorités de l’Etat djiboutien sont apparemment en cours d’expulsion de Djibouti, leur propre pays », a-t-il souligné.

Samedi, plusieurs milliers de personnes ont défilé à Djibouti pour protester contre l’enquête de la justice française sur la mort de ce juge. Lors de cette importante manifestation, Mme Borrel a fait l’objet de nombreuses critiques et une Française résidant à Djibouti a été « insultée et appelée Mme Borrel ».

« Si on a pu assassiner mon mari à Djibouti alors qu’il était coopérant technique envoyé par la France auprès du ministre de la justice djiboutienne, je pense que tous les Français ont toujours été en danger depuis tout temps et que si on avait depuis le départ (…) recherché les vrais auteurs et remonté jusqu’au commanditaire, on n’en serait pas là », a déclaré la veuve du juge.

Bernard Borrel avait été retrouvé mort, le corps à demi-calciné, en 1995. Djibouti a conclu à un suicide mais l’enquête française privilégie la thèse d’un assassinat.