23/10/07 (B418-B) Coucou, le corbeau repenti, membre important de l’Ordre des Brosses à Reluire, s’exprime dans La Nation, en faveur de la dictature… Veut-il récupérer son statut d’avocat privilégié du Président et les honoraires mensuels qui vont avec ..? On dit qu’il avait perdu la confiance des dirigeants de la nébuleuse, ces derniers temps. Contrairement aux fois précédentes, il n’avait pas été cité, lors de la dernière grand messe à la gloire de Guelleh et de son innocence, parmi les officiants.

______________________________ Extrait de La Nation

« J’ai ressenti cette manifestation comme la volonté des djiboutiens de défendre leur indépendance », déclare Me Aref Mohamed Aref

DJIBOUTI (ADI) – 22 Oct 2007- L’avocat Aref Mohamed Aref a, dans une réaction publiée lundi dans le journal La Nation, affirmé que « les dérives médiatiques de la France sont sciemment alimentées par d’autres qui puisent leurs sources dans certains travers de la justice, le tout finissant par servir les intérêts des groupes les plus souvent occultes jaloux de l’indépendance retrouvée du Peuple djiboutien ».

Quant à l’acharnement sans précédent de la justice française vis-à-vis du chef de l’Etat, Me Aref estime que « M.Ismail Omar Guelleh n’est pas visé en tant qu’individu mais parce qu’il a donné réalité au rêve djiboutien d’indépendance économique, gage le plus sûr de notre indépendance politique ». Lire, ci-dessous, l’intégralité de cet entretien :

« La Nation » : Comment avez-vous ressenti la manifestation de soutien au Président Guelleh ?

Maître Aref : J’ai ressenti cette manifestation à la fois comme l’expression de la défense des droits de celui qui, de par sa fonction, est astreint à un devoir de réserve. Je l’ai ressentie également comme la volonté des djiboutiens de défendre leur indépendance à travers le soutien qu’ils ont apporté à celui qui, comme je l’ai dit tout à l’heure, a réalisé le rêve djiboutien de l’indépendance économique de notre pays.

Que pensez-vous de l’acharnement sans précédent à l’encontre du Président de la République de Djibouti de la part des médias français sur l’affaire Borel ?

Comme tous les hommes et les femmes de ce pays épris de liberté, je suis très attaché à la liberté de la presse. Mais je demeure également très attaché à la liberté individuelle en général et considère que la liberté de chacun s’arrête là où commence celle de l’autre.

Depuis quelque temps, on observe en France un certain nombre d’excès répétitifs de la presse ayant provoqué des drames collectifs comme l’affaire d’OUTREAU ou individuels comme les accusations calomnieuses dirigées à l’encontre de Monsieur Dominique Baudis Président du C.S.A. français etc.

Dans la manière où elle est traitée, l’affaire Borrel est du même calibre mais elle revêt des aspects d’une singulière gravité.

Quoi qu’il en soit, ces dérives médiatiques sont sciemment alimentées par d’autres qui puisent leurs sources dans certains travers de la justice, le tout finissant par servir les intérêts des groupes les plus souvent occultes jaloux de l’indépendance retrouvée du Peuple djiboutien.

En d’autres termes et pour être plus précis, comme vous, j’ai effectivement constaté, un acharnement sans précédent : lorsque la justice d’un pays pourtant ami accorde crédit aux déclarations fantaisistes et manifestement mensongères d’un individu poursuivi pour des faits graves dont des actes de tortures; lorsqu’une justice accorde crédit à des déclarations manifestement mensongères en elles-mêmes comme celle consistant à prétendre que le Chef de la Sécurité de la République de Djibouti aurait été informé de la mort du juge Borrel à 14heures alors que le tout Djibouti la connaissait depuis 7H30mn; lorsqu’un juge accorde crédit à des déclarations d’un tel individu alors qu’elles sont démenties par des preuves matérielles rapportées par un Français lui aussi mis en cause dans cette affaire mais jamais inquiété pour avoir fourni les preuves de son innocence, c’est-à-dire les preuves du caractère mensonger des déclarations de Monsieur ALHOUMEKANI comme d’ailleurs de tous ceux qui l’ont suivi dans cette monstrueuse cabale; lorsque le même juge continue à croire aux affabulations de ces individus même lorsqu’elles sont formellement démenties par les résultats des tests ADN pratiqués en France sur une des personnes mises en cause et demeurant en Tunisie; lorsqu’un juge français se permet d’adresser des convocations à un Chef d’Etat étranger dont il sait pourtant depuis au moins deux jurisprudences célèbres (celle de l’ancien Président Jacques Chirac tout comme celle du Président Kadhafi) qu’il bénéficie de l’immunité; lorsqu’un juge français se permet d’adresser une convocation à un Chef d’Etat étranger alors pourtant qu’il sait qu’il est l’hôte du Gouvernement français dans le cadre d’une conférence internationale censée pérenniser l’amitié franco-africaine; lorsque l’on accepte sans réagir les violations graves et répétées du secret de l’instruction révélé et disséminé avec parcimonie comme pour nuire ouvertement à ceux qui sont visés.

Comment dans ces conditions ne pas considérer qu’il s’agit d’un acharnement pathologique lorsque la presse relaye tous ces égarements sans la moindre critique et en allant même amplifier l’incongru pour le glorifier ?

Autant vous dire tout le mal que je pense de ce que vous avez pudiquement appelé l’acharnement sans précédent vis-à-vis du Président de la République et qui, à mon sens, ne le vise pas en tant qu’individu mais parce qu’il a donné réalité au rêve djiboutien d’indépendance économique, gage le plus sûr de notre indépendance politique.

Cette affaire dure depuis douze ans. Quelle est la cause de cette lenteur et pourquoi la justice française ne tranche-t-elle pas ?

Il est vrai que cette affaire dure plus que de coutume et donne l’impression que quelqu’un et quelque part se complaît à la faire traîner.

J’ignore pourquoi la justice française traîne mais j’ai le sentiment que si elle traîne autant, c’est:

– d’abord parce qu’elle a tergiversé à la fois tant sur la nature de l’affaire que dans la manière de la traiter;

– ensuite et surtout j’ai le sentiment que cette affaire n’est pas prête d’aboutir non seulement du fait des brouillages des calomniateurs mais également et surtout parce que les éléments dont dispose actuellement la justice française paraissent en l’état manifestement insuffisants pour poursuivre qui que ce soit.

Pensez-vous que l’affaire Borrel peut nuire aux relations entre la France et la République de Djibouti ?

J’espère que non et je ne le souhaite pas non plus. Néanmoins, un certain nombre d’évènements plus ou moins récents me semble inviter les nouvelles autorités françaises à plus de clarifications dans leur attitude.

L’une des questions que les observateurs djiboutiens se posent est celle de savoir pourquoi le juge qui s’est permis de convoquer et de harceler ainsi le Chef de l’Etat djiboutien au mépris de l’immunité dont il jouissait n’a pas été poursuivi devant le Conseil Supérieur de la Magistrature comme l’a été l’un des magistrats chargé du dossier Borrel.

Par ailleurs, l’actuel Chef de l’Etat français a déclaré lorsqu’il était Ministre de l’Intérieur qu’il n’admettrait sur le sol français aucune rébellion étrangère.

Or, dans un communiqué publié sur le site www.gouv-exil.org à la date du 04 février 2005 dénommé ALI ABDILLAHI IFTIN :

– s’est attribué indûment et illégalement le titre de général de division  » (à titre temporaire)  » ;

– a fait état de la création d’un « Mouvement Djiboutien de Libération Nationale  » qu’il a lancé et qu’il dirige ;

– a annoncé l’imminence de « conflits violents qui, dans notre pays, risquerait d’atteindre un niveau que nul ne peut prétendre présager aujourd’hui  » ;

– a précisé que « la lutte que mène le Mouvement de Libération Nationale est exclusivement une  » affaire de Djiboutiens entre Djiboutiens « . Nous prendrons- le moment venu – les dispositions qui s’imposent pour chasser de notre pays les  » mercenaires recrutés par le pouvoir actuel » ;

– a annoncé l’emploi par son mouvement de la force armée contre l’Etat et ses institutions;

– a situé son secrétariat général à l’adresse suivante : 50, avenue des Roses, 54360 Richardménil en France. Téléphone et Télécopie : 00 33 3 83 25 77 26.

Quelques jours après ce communiqué daté à Paris du dimanche 30 janvier 2005, des individus armés ont attaqué l’Armée Djiboutienne et des civils dans la région d’Obock. Cette attaque a été revendiquée par le même ALI ABDILLAHI IFTIN.

C’est à la suite de ces revendications et ces attaques criminelles que la justice djiboutienne a lancé un mandat d’arrêt contre ALI ABDILLAHI IFTIN qui avait quand même revendiqué à partir de la France la constitution d’un groupe armé ; menacé l’intégrité et la sûreté nationales Djiboutiennes ; annoncé sans détour la commission d’attentats et de complots, outre le fait qu’il n’a pas hésité à usurper un titre qu’il n’a évidemment pas.

Il m’a déjà paru à l’époque surprenant voire dangereux que les juges français reçoivent un tel individu comme si de rien était et en outre accordent le moindre crédit à ses déclarations. Quoi qu’il en soit, fidèle à ses engagements, l’actuel Chef de l’Etat français devrait livrer le dénommé ALI ABDILLAHI IFTIN à la justice djiboutienne ou tout au moins lui refuser l’accès du territoire français et d’ores et déjà fermer son « secrétariat général  » de Richardménil.

Il est irritant pour tous les Djiboutiens de voir qu’un certain nombre d’individus comme le dénommé IFTIN au passé plus que douteux font l’objet depuis déjà un certain temps de mandats d’arrêt internationaux qui ont été adressés notamment à la justice française.

Mais, nonobstant ces mandats d’arrêt internationaux, ces individus comme le dénommé IFTIN circulent très régulièrement et librement sur le territoire français et sont même reçus dans l’enceinte du palais de justice de Paris comme celui de Versailles sans être inquiétés le moins du monde.

Et pourtant, les faits pour lesquels certains de ces individus comme MOHAMED SALEH AL HOUMEIKANI sont poursuivis, sont extrêmement graves et d’une gravité telle que la Communauté Internationale a dans la Convention contre la torture du 10 décembre 1984 institué la compétence universelle pour juger de tels crimes.

C’est ainsi par exemple que parmi les obligations instituées par cette Convention l’article 7 stipule en son alinéa 1 : « l’Etat partie sur le territoire sous la juridiction duquel l’auteur présumé d’une infraction visée à l’article 4 est découvert, s’il n’extrade pas ce dernier, soumet l’affaire, dans les cas visés à l’article 5, à ses autorités compétentes pour l’exercice de l’action pénale ».

En d’autres termes, si la justice française avait estimé devoir refuser d’extrader les individus contre lesquels la justice djiboutienne avait décerné des mandats d’arrêt internationaux relatifs à des faits visés par la Convention contre la torture, la justice française avait et a toujours l’obligation d’appréhender les individus en question, de procéder immédiatement à une enquête préliminaire en vue d’établir les faits et d’aviser l’Etat requérant.

Au surplus et comme l’a très bien expliqué Monsieur le Procureur Général, il y a déjà plusieurs mois, la justice française a ainsi refusé non seulement de se conformer à la Convention Internationale Multilatérale contre la torture mais également à la Convention d’entraide judicaire liant la France à la République de Djibouti.

Par ailleurs et sans qu’il ne s’agisse là d’une énumération limitative, tous les observateurs et en particulier Africains s’étonnent de ce que l’un de mes amis Français, militant très actif des droits de l’homme a qualifié de « dérives françaises qui encouragent une stigmatisation de l’étranger et favorisent la montée d’une xénophobie toujours prête à se réveiller » en commentant l’amendement au projet de loi sur la maîtrise de l’immigration, l’intégration et le droit d’asile en France. Cet amendement prévoit que « par des dérogations aux dispositions de l’article 16.11 du Code Civil, le demandeur d’un visa pour un séjour d’une durée supérieure à trois mois… ressortissant d’un pays dans lequel l’état civil présente des carences peut…. solliciter l’identification d’un acte d’état civil par ses empreintes génétiques afin d’apporter un élément de preuve d’une filiation déclarée avec au moins l’un des deux parents ».

Sous le prétexte de viser à rendre plus difficile le regroupement familial, cet amendement ouvre une brèche dans le Code Civil français et anéantit les valeurs qui faisaient l’orgueil des humanistes et des démocrates français.

La loi de bioéthique de 1994, révisée en 2004, a prévu que l’identification d’un individu ou la détermination d’une filiation par des tests ADN ne pouvait être effectuée qu’en vertu d’une décision judiciaire, cette disposition ayant été intégrée au Code Civil.

Apparemment, personne en France n’envisage de réviser la loi de bioéthique ni d’ailleurs le Code Civil.

La nouvelle loi prévoit tout simplement (excusez du peu !) une dérogation pour les « ressortissants d’un pays dans lequel l’état civil présente des carences », autrement dit et ouvertement visés les Africains et les Asiatiques.

Il est vain d’argumenter que le test serait facultatif et ne serait exécuté que sur demande du ressortissant en cause car si le test est la condition pour obtenir le visa pour revoir des êtres chers, comment un Africain ou un Asiatique pourrait-il ne pas le demander ?

Ainsi donc, non seulement cette loi crée une discrimination juridique en matière de bioéthique mais elle participe également à ancrer au plus profond de l’inconscient xénophobe voire raciste une discrimination dans la dimension humaine de la famille en réduisant le lien de filiation des Africains et des Asiatiques à sa dimension biologique.

Or, sous toutes les latitudes, dans toutes les civilisations et de tout temps, les enfants adoptés, c’est-à-dire accueillis par un homme qui n’en est pas le géniteur, les enfants de familles recomposées sont, comme les enfants nés du couple, les enfants de la famille.

Comme l’a rappelé l’ami français dont j’ai parlé tout à l’heure,  » ce principe qui fonde la famille sur l’amour ne serait-il valable que pour les enfants nés en France ? »

Le droit humain de vivre en famille ne concernerait et ne s’appliquerait pas en France aux Africains et Asiatiques ?

Ainsi donc et désormais, la loi ne sera plus la même en France pour les étrangers et les Français : c’est là une atteinte gravissime au principe de l’égalité devant la loi, principe qui fut l’un des piliers de la République Française.

Il est encore temps pour les autorités françaises de faire cesser cette dérive et de retirer du droit français tout ce qui tendrait à favoriser la montée du racisme toujours latent et de corriger tout ce qui dans la pratique du droit crée des discriminations fâcheuses.

Car les Djiboutiens ont la nette impression que le traitement français de l’affaire Borrel laisse paraître la  » stigmatisation de l’étranger  » africain encore perçu comme un être inférieur et sans droits.

Les relations entre la France et l’Afrique en dépendent et la République de Djibouti se trouve encore en Afrique. A bon entendeur