10/11/07 (B421) MOGADISCIO (AFP) – Somalie : les corps de 15 civils et d’un soldat éthiopien découverts à Mogadicio

Les corps de quinze civils somaliens et d’un soldat éthiopien tués dans les combats de jeudi et vendredi entre l’armée éthiopienne et des insurgés, ont été découverts samedi à Mogadiscio, ont rapporté des témoins.

La situation était calme samedi matin dans la capitale somalienne, théâtre d’intenses combats entre jeudi et vendredi matin. Ces pertes portent à au moins 58 le bilan des personnes tuées depuis jeudi à Mogadiscio, selon un décompte de l’AFP établi sur la base de témoignages.

Neuf corps ont été découverts samedi près de la mosquée Ali Shire, dans le quartier de Shirkole (sud) où l’armée éthiopienne a combattu jeudi les insurgés, parmi lesquels figurent des miliciens islamistes, ont rapporté des habitants
. « J’ai compté neuf corps, dont deux femmes et trois personnes agées. C’était vraiment abominable, ils (les soldats éthiopiens) tiraient au hasard sur les civils qui fuyaient les combats », a déclaré Ali Muse Mohamed, l’un des chefs coutumiers du quartier.

« Les Ethiopiens se vengent sur les civils, ils ont tué de nombreuses personnes dans le quartier », a-t-il dit. Addis Abeba a dépêché la semaine dernière des renforts à Mogadiscio, selon des habitants. De son côté, un habitant du quartier de Black sea (sud) a indiqué que les corps de six civils et d’un soldat éthiopien avaient été découverts tôt samedi après que le retrait de la zone des soldats éthiopiens.

« Six civils morts ont été découverts dans la zone où les Ethiopiens étaient en position ces dernières heures; les victimes ont été tuées de balles dans la tête », a affirmé ce résident, Osman Keysaney.

Les civils sont les premières victimes des violences qui ensanglantent la capitale somalienne depuis la chute des tribunaux islamiques fin 2006-début 2007. L’armée éthiopienne était alors intervenue aux côtés des forces du gouvernement de transition somalien, lui permettant de mettre en déroute les forces des tribunaux islamiques, qui avaient pris le contrôle pendant quelques mois de la majeure partie du centre et du sud du pays.

Depuis, les insurgés mènent des attaques quasi-quotidiennes dans la capitale.