03/12/07 (B424) AFP / ROMANDIE NEWS : Gates: l’action des troupes US à Djibouti, « modèle » pour l’Africom

CAMP LEMONIER (Djibouti) – Le secrétaire américain à la Défense Robert Gates a estimé lundi à Djibouti que les efforts humanitaires ou de formation des troupes américaines dans la région étaient « un modèle » pour le nouveau commandement militaire régional américain en Afrique (Africom).

M. Gates s’exprimait lors d’une conférence de presse à l’issue d’une courte visite à Djibouti, où les Etats-Unis disposent au Camp Lemonier de leur unique base militaire africaine, pilier de leur lutte antiterroriste dans la Corne de l’Afrique.

Djibouti a proposé d’accueillir le QG d’Africom, qui mène pour l’instant ses opérations d’Allemagne sous la direction du commandement américain pour l’Europe, en attendant d’élire domicile sur le continent africain. Plusieurs sites sont à l’étude.

« Participer à des activités humanitaires, professionnaliser les armées en les formant et les equipant, construire des écoles (…) Je pense que c’est un bon modèle pour l’Africom et que cela montre un bon mélange d’activités auquel nous devrions avoir plus recours pour éviter de laisser se développer les problèmes », a déclaré M. Gates.

L’Africom, qui ne sera complètement opérationnel qu’en 2008, a pour objectif selon Washington d’apporter une assistance aux pays africains en matière de sécurité et de professionaliser leurs armées.

Le secrétaire à la Défense a rencontré le président djiboutien Ismaël Omar Guelleh avant de se rendre au camp Lemonier, un ancien quartier-général de la Légion étrangère française où sont actuellement stationnés quelque 1.800 militaires américains.

Les Etats-Unis ont choisi Djibouti après les attentats du 11 septembre 2001, pour y installer une coalition internationale contre le terrorisme, ayant a l’origine pour mission d’empêcher d’éventuels membres du réseau d’Al-Qaïda fuyant l’Afghanistan et le Pakistan de trouver refuge dans la région.

Ce petit pays, ancienne colonie française, est stratégiquement placé à l’entrée de la mer Rouge et du golfe d’Aden, entre le continent africain et la péninsule arabique. La France y entretient sa plus grande base militaire à l’étranger.

Aujourd’hui, « la menace terroriste dans la Corne de l’Afrique est relativement stable et reste réduite. Mais de petits groupes d’Al-Qaïda influencent et aident des groupes locaux, comme en Somalie ou en Ethiopie… », selon un haut responsable du Pentagone s’epxrimant sous couvert d’anonymat.

Le Pentagone affirme toutefois qu’il n’a pas l’intention d’intervenir en Somalie, en proie à un regain de violences.

« C’est aux Somaliens de résoudre cette crise », selon un haut responsable.

Parallèlement aux menaces terroristes, des observateurs prêtent aux Etats-Unis l’intention de contrecarrer avec l’Africom l’influence grandissante de la Chine sur le continent, dont elle convoite les matières premières.

Une ambition officiellement contestée par le Pentagone: « L’Africom n’est pas né d’un désir de concurrencer la Chine. Il a pour objectif de répondre à des menaces stratégiques dans la région par le biais d’une approche innovante », mêlant défense, diplomatie et développement, a-t-on souligné au département américain de la Défense.