06/12/07 (B424) AP / Khartoum refuse de rencontrer Mme Rice (Info lectrice)

Le président soudanais Omar el-Béchir a refusé de rencontrer la secrétaire d’Etat américaine Condoleezza Rice mercredi au siège de l’Union africaine à Addis Abeba, en Ethiopie, où Washington voulait notamment discuter de la situation entre le Nord et le Sud et au Darfour. Khartoum a invoqué des délais trop courts.

"Notre absence n’est pas un signe de défiance", a assuré Ali Sadiq, porte-parole du ministère soudanais des Affaires étrangères, interrogé à Khartoum. Le gouvernement aurait reçu les invitations "il y a seulement quelques jours", "s’ils nous l’avaient dit avant, nous serions venus."

Mais un responsable du parti au pouvoir qui s’exprimait sous le couvert de l’anonymat a déclaré que le gouvernement, dont les responsables issus du Sud se sont récemment retirés, avait évité la rencontre car il ne souhaite pas que Washington intervienne dans la dispute entre le Nord et le Sud.

Mme Rice avait déclaré qu’elle voulait évoquer les problèmes actuellement rencontrés dans la mise en oeuvre de l’accord de paix de 2005 qui avait mis fin à 21 ans de guerre civile entre le Nord à majorité musulman et le Sud à majorité chrétien et animiste. "C’est vraiment un accord que nous ne pouvons pas nous permettre de laisser se déliter", a-t-elle estimé.

Les relations entre Washington et Khartoum, néanmoins alliés dans la lutte contre le terrorisme, sont encore plus tendues au sujet du Darfour, dans l’Ouest du Soudan. Les Etats-Unis tiennent le gouvernement soudanais pour responsable des exactions commises par les milices arabes janjawid contre les populations majoritairement noires. Le conflit a fait plus de 200.000 morts et 2,5 millions de réfugiés depuis février 2003.

Mme Rice a déclaré qu’elle entendait aborder avec ses interlocuteurs soudanais les problèmes logistiques empêchant le déploiement des 26.000 hommes de la force mixte des Nations unies et de l’Union africaine au Darfour.

La secrétaire d’Etat a par ailleurs appelé davantage de pays africains à participer à la force de maintien de la paix en Somalie, où l’ONU estime que se déroule la pire crise humanitaire du continent africain.

Quelque 1.800 soldats ougandais se trouvent en Somalie en tant qu’avant-garde d’une force plus importante qui n’arrive pas, alors que l’Ethiopie, qui ne fait partie de la force, voudrait retirer ses troupes, envoyées l’an dernier pour aider le gouvernement à chasser les milices islamistes qui avaient pris le pouvoir à Mogadiscio et dans la plus grande partie du sud du pays à l’été 2006.