29/12/07 (B428)Le Monde / Somalie: Pourparlers engagés avec les ravisseurs des deux membres de MSF (Info lectrice)

Les négociations ont été engagées avec les ravisseurs des deux employées humanitaires enlevées en Somalie et le président de la région du Puntland, où elles sont retenues, a-t-on appris samedi de source diplomatique espagnole.

« Le président (du Puntland) va prendre la direction des opérations sur le terrain et nous avons de bons espoirs », a confié à la radio nationale espagnole l’ambassadeur d’Espagne au Kenya, Nicolas Martin Cinto.

L’ouverture de négociations avec les ravisseurs des deux humanitaires a été confirmée à l’AFP par leur organisation, Médecins Sans Frontières (MSF) Espagne.

« En principe, des négociations sont ouvertes, mais nous n’en sommes pas partie », a précisé Mar Padilla, une des représentantes de l’ONG.

Le président du Puntland, Mahmud Muza, a accepté de s’engager après avoir reçu samedi un appel téléphonique du chef de la diplomatie espagnole Miguel Angel Moratinos, a-t-on précisé de source diplomatique.

Les autorités du Puntland avaient refusé jeudi toutes négociations avec les ravisseurs des deux humanitaires, une femme médecin espagnole, Mercedes Garcia, 51 ans, et une infirmière argentine, Pilar Bauza, 25 ans, toutes deux membres de MSF, enlevées mercredi dans le nord-est de la Somalie par des hommes armés.

L’ambassadeur espagnol a démenti une demande de rançon.

« Ici, personne n’a entendu parler d’une demande de rançon, ni Médecins sans Frontières, ni nous, ni les autorités somaliennes, qui ont démenti officiellement cette information », a assuré le diplomate.

La radio nationale espagnole (RNE) a fait état d’une demande de rançon de 250.000 dollars qui aurait été formulée vendredi par les ravisseurs dans une lettre envoyée à des médias somaliens.

La représentante de MSF a confirmé ne pas être informée d’une demande de rançon, mais, selon ses informations, les deux femmes « sont apparemment en bonne santé ».

Mar Padilla a déploré que les autorités du Puntland avaient refusé qu’une ambulance de MSF soit acheminée à proximité du lieu de détention des deux femmes.

« Nous continuons a faire cette demande, mais pour l’instant, rien ne se fait », a-t-elle expliqué.

MSF Espagne est présente en Somalie depuis 1992, mais après l’enlèvement des deux femmes, l’ONG a ordonné à quatre de ses sept collaborateurs de quitter le pays.