21/01/08 (B431) AFP / Affaire Borrel: Djibouti impute des « faits illicites » à Paris devant la CIJ. (Récompense et gratitude de Guelleh / Info lectrice)

________________________________ Note de l’ADRDH
A la fois la générosité et le soutien abusif que la France a toujours accordés au régime dictatorial et sanguinaire qui asservit la population auxquels il faut ajouter la « trahison » de Chirac pour tenter de sauver son ami dictateur, tous ces faits trouvent ici leur récompense.

Comme nous ne cessons de l’écrire, Guelleh est un être sans foi ni loi, un être mu par son égocentrisme forcené et dépourvu de tout sentiment : loyauté, gratitude, reconnaissance, amitié, respect de la parole donnée, etc…

En accusant les plus hautes autorités françaises de manoeuvres illicites et en attaquant la France qui l’a protégé pendant des années, y compris pour le soustraire de façon éhontée à l’action légitime de la Justice française qui a de forts soupçons contre lui pour la commandite de l’affaire de l’assassinat du Juge Borrel, Guelleh expose au monde sa véritable personnalité.

Au passage, il enfonce Jacques Chirac qui sera certainement très heureux de trouver là, la récompense aux manoeuvres peu orthodoxes qu’il a couvertes uniquement pour protéger Guelleh.

Ce ne sera plus jamais un secret et personne ne pourra plus dire : « on ne savait pas qui était Guelleh au fond … ». Maintenant, c’est clair, net et public ! Et plus besoin de la déclassification des notes « confidentiel défense » pour le confirmer.
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LA HAYE (AFP) — Djibouti a imputé lundi des « faits illicites » à la France, qu’elle accuse de violer ses obligations d’entraide judiciaire dans l’enquête sur la mort du magistrat français Bernard Borrel, lors de la première audience devant la Cour internationale de justice (CIJ) à La Haye.

Djibouti reproche « des faits illicites imputables à la France (…) violations (qui) ont grandement déçu Djibouti », a déclaré l’agent de ce pays, l’ambassadeur Siad Mohamed Doualeh, devant les juges et un public dans lequel avait pris place la veuve de Bernard Borrel.

« Je souhaite que la Cour ne donne pas d’injonctions supplémentaires à la justice française de donner des éléments d’enquête à une justice et des personnes qui les utilisent à des fins personnelles », a indiqué à l’AFP Mme Borrel, en marge de l’audience.

A la barre, le diplomate a évoqué le refus de Paris de transmettre à Djibouti, pour sa propre investigation, des éléments de l’enquête française sur ce décès controversé.

Il a espéré que « la Cour parvienne à un jugement qui respecte le cadre des accords de coopération judiciaire », pour « un règlement pacifique du différend », car « les relations entre la France et Djibouti se sont ternies du fait de l’affaire Borrel ».

« Seul un jugement ayant vocation à relater les infractions de la République française au droit international pourra rétablir les bonnes relations », a estimé M. Doualeh.

« Il faut rendre à César ce qui revient à César », a-t-il encore dit, expliquant que l’idée de régler devant la CIJ le différend « est né d’une rencontre entre le président français (de l’époque, Jacques Chirac) et le président djiboutien (Ismaïl Omar Guelleh) afin d’apporter une solution définitive aux tensions » entre la France et son ancienne colonie, où Paris maintient sa plus importante base militaire hors de France.

Le corps à moitié calciné du magistrat avait été découvert en 1995 dans un ravin à Djibouti, où il enquêtait.

« La mort a donné lieu a différentes thèses sur (ses) causes », a indiqué l’agent, évoquant la thèse djiboutienne du suicide, la thèse française de l’assassinat, et des réseaux pédophiles à Djibouti. Il a estimé que le « flou total entoure la mort » de M. Borrel.

La requête de janvier 2006 de Djibouti devant la CIJ, plus haute instance judiciaire des Nations unies, se fonde sur deux traités de coopération et d’entraide judiciaire, signés par les deux pays en 1977 et 1986.

La France, qui n’y était pas obligée, a accepté de se soumettre à la Cour dans ce dossier, mais ne reconnaît sa compétence que pour ce qui concerne la question d’entraide judiciaire.

Djibouti a demandé aux juges de ne pas tenir compte de ces restrictions.

En théorie, la procédure n’empêche pas les plaideurs de tenter d’élargir le débat en posant des questions de procédure ou par le choix d’éventuels témoins.

Djibouti demande également aux juges d’ordonner l’annulation des mandats d’arrêt internationaux contre le procureur de la République Djama Souleiman Ali et contre le chef des services secrets, Hassan Saïd, émis par la France en octobre 2006 dans le cadre des poursuites engagées en 2002 par Elisabeth Borrel, qui accuse Djibouti de faire obstruction à l’enquête.

Djibouti proteste aussi contre la convocation comme témoin du président Guelleh.

Selon Mme Borrel, son mari enquêtait sur des trafics d’armes et des attentats dans lesquels le président Guelleh aurait été impliqué. D’autres pistes, telles que des « produits dangereux » et « l’uranium enrichi », ont été évoqués par son avocat.

Mardi, Djibouti poursuivra son argumentation. Jeudi et vendredi, la France répliquera. Djibouti et la France auront une dernière fois la parole, respectivement lundi 28 et le mardi 29.