22/02/08 (B436) Parlement européen / Questions posées par les députés.Au sujet de l’incarcération du Père Sandro – Question écrite posée par Mario Mauro (Député) au Conseil.

QUESTION ÉCRITE E-0830/08
posée par Mario Mauro (PPE-DE)
à la Commission

Objet: Arrestation du père Sandro De Pretis et discriminations à l’encontre de l’Église catholique à Djibouti

Un prêtre catholique italien, le père Sandro De Pretis, est incarcéré en détention préventive à Djibouti depuis le 28 octobre 2007 sous l’accusation de recel et diffusion d’images pédopornographiques. Le procureur de la République de Djibouti, qui a demandé cette arrestation, est lui-même l’objet d’un mandat d’arrêt de la part du gouvernement français qui l’accuse de « subornation de témoins » dans l’affaire Borrel.

Après plusieurs demandes de libération de la part du nonce apostolique et de l’évêque transmises respectivement aux ministères des affaires étrangères et de la justice, l’accusation à l’encontre du père Sandro a changé.

Elle s’est transformée en effet, depuis le 27 décembre, en « incitation à la débauche et corruption de mineurs », grâce à l’apparition de deux témoins prêts à jurer avoir subi, lorsqu’ils étaient mineurs, les agressions sexuelles du père Sandro. Au cours des interrogatoires, il a été reproché au père Sandro des photographies qui le montrent en compagnie d’enfants. En réalité, ces photographies montrent simplement des garçons, le torse nu. Sur l’une d’elles figure même un mineur qui, visiblement atteint d’une tumeur, a été soigné par le père Sandro.

Il est donc évident que cette décision d’incarcération a été prise au niveau politique, en raison du bras-de-fer opposant en ce moment le président-dictateur de Djibouti à la France. Il s’agit d’une persécution préoccupante qui s’attaque à un citoyen italien, discriminé et vilipendé. Une persécution qui s’aggrave depuis que la France a décidé la réouverture de l’affaire Borrel, mais aussi à l’approche d’élections pour lesquelles le dictateur Guelleh entend museler ses opposants, dont le père Sandro est un des plus convaincus.

Face à la grave injustice qui frappe le père Sandro De Pretis, son incarcération étant clairement une conséquence politique de la réouverture de l’affaire Borrel, la Commission pourrait-elle indiquer de quels moyens de pression elle entend user, étant donné que Djibouti dépend économiquement de l’Europe, et s’il est possible d’y associer le président de la République française, M. Sarkozy, qui doit se rendre prochainement en visite à Djibouti, afin que le père Sandro puisse au plus vite retrouver la liberté, en raison de l’absence absolue de toute charge qui puisse le moins du monde lui être imputée?

Serait-il possible en outre d’user des mêmes moyens pour mettre un frein à l’ignoble discrimination exercée à l’encontre de la communauté chrétienne de Djibouti par un régime qui fonde son existence sur la violation systématique des droits de l’homme?