07/03/08 (B437-B) ARD – En ce début février 2008, le gouvernement d’Ismaël Omar Guelleh n’a toléré aucun débat national ni contestation à Djibouti à l’occasion des préparatifs des élections législatives du 8 février. (Par Maki Houmedgaba, représentant de l’ARD en Europme)

Ancien chef des services secrets djiboutiens et chef de cabinet sous Hassan Gouled Aptidon depuis l’indépendance en 1977, puis président lui-même à partir de 1999, Omar Guelleh tyrannise son pays : droits de l’homme inexistants, syndicats réprimés, expression bâillonnée.

Echaudée par un contexte de fraude massive et d’une impossible transparence du processus électoral, l’opposition regroupée au sein de l’Union pour l’alternance démocratique (UAD) a choisi de boycotter le prétendu scrutin législatif du 8 février 2008 pour ne pas cautionner la mascarade.

En riposte cinglante, le gouvernement a interdit tout meeting à ces formations politiques, cherchant à les enfermer loin des Djiboutiens et les bannir d’appels à toute action publique.

Joignant le geste à la parole, les principaux dirigeants de ces partis ainsi que le président de la Ligue djiboutienne des droits humains (LDDH) ont été assignés à domicile et interdits de parole.

Des manifestants ont aussitôt envahi les rues de Djibouti contre ce flagrant délit à la liberté d’expression. Ils ont été arrêtés par dizaines et conduits dans les centres de détention de Gabode et de Nagad.

Libérés sous la pression notamment de la Ligue djiboutienne des droits humains (LDDH), ces citoyens ont pu pacifiquement grossir les rangs majoritaires du boycott face à une prétendue élection sans enjeux.

L’opposition nationale et les organisations citoyennes pour la liberté d’expression engageront un nouveau dialogue avec la communauté nationale et internationale pour que plus jamais les Djiboutiens n’aient besoin de s’abstenir de voter de peur de participer à une mascarade.