13/03/08 (B438) ARDHD : COMMUNIQUE du jeudi 14 mars 2008 – ASSASSINAT du JUGE BORREL – 14 mars 2008, 14h00 à Versailles

PROCES EN SUBORNATION de TEMOIN DE DEUX DIGNITAIRES du REGIME DJIBOUTIEN

TEMOIGNAGES DIRECTS ATTENDUS de REFUGIES DJIBOUTIENS

Ce 14 mars à 14h00 doit avoir lieu, au tribunal correctionnel de Versailles l’audience du procès en subornation de témoin dans l’affaire de l’assassinat du juge Borrel (retrouvé mort à demi-calciné en octobre 1995, au bord du Goubet à quelques kms de Djibouti ; il enquêtait alors sur plusieurs affaires secrètes)

Deux dignitaires exécutants du régime djiboutien, contre qui un mandat d’arrêt international a été lancé le 27 septembre 2006, ont été renvoyés en correctionnelle le 20 aout 2007 par la juge Magali Tabareau, pour subornation de témoin dans l’affaire Borrel : HASSAN SAID KAIREH, patron en 1995, lors de l’assassinat du juge, de la SDS, services secrets djiboutiens, services qu’il continue de diriger en 2008, et DJAMA SOULEIMAN, Procureur Général de la République de Djibouti. Tous deux ont refusé de se soumettre à la convocation de la justice française pour l’instruction du dossier, comme pour l’audience, et l’audience aura donc lieu cet après midi sans leur présence. Ils seront représentés par leur avocat, Me Szpiner. A plusieurs reprises en effet, dans des déclarations publiques, Hassan Saïd KAIREH a répété qu’il n’avait pas l’intention de se présenter à Versailles et qu’il contestait les décisions de la justice française et son indépendance.

Et pourtant deux témoins de poids seront présents cet après midi pour témoigner à l’audience. Deux réfugiés djiboutiens, anciens militaires à Djibouti, aujourd’hui et depuis plusieurs années réfugiés en Belgique avec une partie de leur famille, et qui font depuis lors l’objet de menaces et pressions continues pour se taire et revenir sur leurs témoignages. Tous deux viendront témoigner, malgré les pressions publiques qui continuent de la part du régime, et particulièrement des deux prévenus, avec tout récemment encore l’expulsion-bannissement de la famille de Mohamed Alhoumekani.

Les deux témoins sont ALI IFTIN, qui était en 1995, au moment de l’assassinat du juge Borrel, chef de la garde présidentielle ; et Mohamed Saleh ALhoumekani, alors chef de la Sécurité du Palais présidentiel à Djibouti. C’est notamment à partir de leur témoignage que la piste de l’assassinat du juge a pû être relancée.

Avec leur présence cet après-midi à la barre, ce sera la 2e fois que la justice française entendra officiellement des témoins de tortures ou d’exactions du régime. En octobre 2005, au procès de l’ARDHD, (Association pour le Respect des Droits de l’Homme à Djibouti), elle-même trainée en justice pour avoir révélé sur son site les tortures, viols, exactions, rafles et exterminations réalisées par le régime, six djiboutiens, témoins ou victimes du régime étaient venus dire leurs souffrance et la réalité des faits. Ils sont aujourd’hui tous réfugiés ou bannis de leur pays.

Si les prévenus étaient aujourdh’ui condamnés pour subornation de témoin, cela attesterait que le régime djiboutien avait un besoin impérieux de faire disparaître des preuves. Reconnaissance de culpabilité ?

A noter : début 2007, 250 personnalités ont signé l’appel pour la vérité sur l’assassinat du juge Borrel. Aujourd’hui, quatre d’entre elles sont ministres dans l’actuel gouvernement.

Contact presse :
Jean-Loup Schaal / ARDHD jlschaal@ardhd.org
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