29/03/08 (B441) RETROSPECTIVE / A l’occasion du verdict rendu à Versailles, le 27 mars 2008, un lecteur nous envoie, pour information et pour rappel, des extraits écrits et publiés lors du procès d’Alhoumekani à Djibouti en mai 2003. On pourra mesurer aujourd’hui avec le recul et le texte de l’arrêt rendu à Versailles, le niveau de mensonge des autorités et des magistrats et avocats impliqués dans la défense impossible des présumés commanditaires de l’assassinat. Aujourd’hui Alhoumekani, condamné à Djibouti, reçoit une indemnité de la part du Tribunal pour le préjudice subi …. et Hassan Saïd, le plaignant est devenu un délinquant en fuite …


Roger Picon
Mis à jour le Lundi 05 Mai 2003 à 12H00



Procès Al Houmeikani




Quand j’entendais tout à l’heure Me Hasna, je comprenais, son amertume et la blessure qu’elle ressent, car enfin de quoi parlons-nous ?

Nous parlons d’une République : la votre où selon le prévenu qui n’est pas là, cette république est bien malade, puisque le chef de la gendarmerie Nationale, le chef de la sécurité nationale, le président de la République , auraient fait tuer un magistrat français. Même si cette affaire a un côté fou de l’exceptionnelle gravité de cette affaire. C’est, je dois dire, une compagne de calomnie sans précédent.

Car, en réalité, on nous explique, qu’à la tête de l’Etat, c’est le syndicat du crime qui règne. Voilà pourquoi que cette affaire est extrêmement grave et qu’elle met en cause l’honneur des autorités djiboutiennes, alors qu’il s’agit de fonctionnaire dont le dévouement au service public est exceptionnel.

Et je dois dire que cela atténuera peu la colère de Me Hasna.

Je rappelle que M Hassan Saïd, chef de la sécurité nationale a, quand même eu au mois de septembre 2000, la médaille de chevalier de la légion d’honneur de la République française. J’ai la faiblesse de penser que les plus hautes autorités de la République n’auraient pas accordé la plus haute distinction de nom pays (NDLR : la France) à quelqu’un qui ressemblerait à ce que serait, selon M Al Houmeikani, M Hassan Saïd.

Le dossier Borrel se trouve actuellement dans les limbes et il est désagréable que finalement on vient de déranger ce sommeil judiciaire.

Mais j’observe de ce point de vue, les choses sont claires. Et comme le dit Mme Borel, Me Hasna et Me Martinet, l’ont évoqué, je n’y reviendrais pas.

Et je regrette que nous n’ayons pas projeté, la conférence de presse donné par Mme Borrel, parce que cela mettrait un peu du baume au cour du Parquet de Djibouti et à Me Hasna.

Pardonnez-moi j’ai été directeur de cabinet du président de la Polynésie française, le nombre de lettres que j’ai pu signer en des termes dityrambiques, à des gens qui étaient passés en Polynésie pour leur
remercier de l’aide qu’ils avaient apportées au territoire. Cela fait partie
de la courtoisie.

Et lorsqu’un juge d’instruction français a une enquête à Djibouti avec des commissions rogatoires et qu’il manque de conseiller technique, de surveiller le calendrier des commissions rogatoires, qu’ensuite il ait la courtoisie de lui envoyer une lettre le remerciant en des
termes flatteurs, ne fait pas du juge Borrel le Sherlock Holmes de l’affaire
du Café de Paris.

Propos retranscris par KENEDID IBRAHIM

_______________________________________
Mis à jour le Jeudi 08 Mai 2003 à 12H00

Procès Al Houmekani

Le procès de la vérité

Dans notre édition de lundi dernier, nous avons publié partiellement les plaidoiries de l’un des trois avocats des parties civiles dans l’affaire poursuivie contre le prévenu Mohamed Saleh Al-Houmekani, il s’agissait des excellentes plaidoiries du grand avocat français Me Francis Szpiner et d’une partie des réquisitions du Procureur de la République et représentant du ministère public M. Djama Souleiman.

Nous publions dans notre présente édition la seconde partie des plaidoiries des avocats des parties civiles, la suite des réquisitions du Procureur de la république, les dépositions des parties civiles et de celles de quelques témoins cités dans le cadre de cette affaire. Il convient de rappeler que ce procès a été statué par défaut à l’égard du principal prévenu qui a bien entendu quitté le territoire national pour se réfugier en Belgique.

Ce procès qui est donc le procès de la vérité ou le procès du procès, aura permis de porter non seulement la lumière sur les propos diffamatoires portés à l’honneur de hautes personnalités djiboutiennes mais aussi sur la fameuse affaire dite  » affaire Borrel « .

Il a comme avocats des gens qui sont proches du syndicat de la magistrature, des gens qui sont trop proches de Mme Borrel puisque ces avocats toulousains la conseillent dans une autre procédure. Dans ce procès là, M. Abdourahman Yacin obtient une attestation du FRUD.

A ce moment-là, Mme Morrachini sait qu’il y a un lobby djiboutien anti- République de Djibouti et anti-Ismaïl Omar Guelleh. Il y avait également un lobby du syndicat de la magistrature, le lobby d’une partie de la gauche française qui travaillait contre les intérêts djiboutiens.

Lorsque la Brigade Criminelle rend le rapport de synthèse, elle conclut au suicide. Mme Morrachini s’apprête à rendre une ordonnance de non-lieu c’est à ce moment-là que tous ces témoins interviennent.

En 2000, après les déclarations fracassantes de Mohamed Salah Al-Houmeikani, Mme Morrachini, M.Leloir, M.Dobèle qui est procureur de la République à Paris viennent à Djibouti pour effectuer une reconstitution afin de voir si ces déclarations sont crédibles ou pas. Ils voient que tout ça est un tissu de mensonge et repartent à Paris en compagnie de Mme Dominique Leconte qui est directrice de l’Institut médico-légal de Paris, ce qui n’est quand même pas mince.

En France, lorsqu’on est directeur ou directrice de l’Institut médico-légal de Paris, on est en principe le plus grand expert médico-légal de France. Il n’arrivera à l’idée de personne que Mme Leconte est au service de la République ou manipulée par les autorités djiboutiennes.

De retour en France, Mme Dominique Leconte rend ses conclusions. Elle s’en tient à la première constatation, c’est-à-dire à l’hypothèse du suicide par inhalation de gaz. C’est à ce moment-là que Mme Borrel, Me. Maurice et Me Deconq crient au scandale en disant que Mme Morrachini, M. Leloir, M. Dobèle et Mme Leconte sont aux bottes du régime corrompu de la République de Djibouti.

C’est tellement vrai qu’eux de la partie civile, Me Morice, Me De Caunes, Mme Borrel n’ont pas été invités à Djibouti parce qu’on leur cache la vérité.

Ils en sont tellement convaincus qu’ils saisissent le ministre de la Justice française, Mme Elisabeth Guigou. Une démarche curieuse pour une magistrate comme Mme Borrel et ses avocats, des professionnels de haut rang, qui auraient du saisir la Chambre d’Accusation, se plaindre au Parquet de Paris, au Parquet Général en disant qu’on ne les a pas laissé assister à la reconstitution.

Ils disent ceci à Mme la ministre  » écoutez, on n’a pas été invité à la reconstitution parce qu’on nous cache la vérité. Ils ont l’habitude des courriers de Mme Borrel, de ces journalistes qui interviennent à tort et à travers, d’être mis en cause.

Déjà l’affaire Borrel devient vraiment interminable. Mme Morrachini était à mille lieux de penser qu’un jour la Chambre d’Accusation allait la dessaisir de cette affaire.

Or, Mme Morrachini, qui ne fait pas partie du syndicat de la magistrature est le conseiller officieux de cette élite bien pensante de la gauche française. C’est Mme Morrachini qu’on vient voir si on a des problèmes d’instruction.

M. le président je vous demande de rendre justice à la République, de rendre justice à son Président, de rendre justice à ce fonctionnaire modèle, de rendre justice à cette République qui a été bafouée

Je suis convaincu qu’un jour qui ne va pas tarder, Mohamed Saleh Al Houmeikani reviendra sur ce qu’il a précédemment dit. Car déjà on entend des rumeurs selon lesquelles la cinquième personne impliquée dans cette affaire, n’était pas Alain Romani.

C’est peut être maintenant qu’Al Houmeikani se rend compte que la plus grosse erreur qu’ils ont fait, c’est d’avoir mis Alain Romani dans ce scénario, alors qu’Alain Romani ne pouvait être à Djibouti ce jour là. Déjà ,Al Houmeikani commence de monter un autre scénario et voudrait dire, mais on s’était trompés, ce commando n’était pas composé de 5 personnes mais de quatre .

Il faut rendre justice M. le président . Il faut dire M. le président quelque part des responsables de ce pays, des hommes politique de ce pays ont essayés de falsifier l’histoire.

Ils ont essayés de falsifier parce qu’ils étaient contre la République, parce qu’ils étaient contre M Ismaïl Omar. C’est leur droits mais M. le Président et Mesdames de la Cour, ces gens là n’avaient pas le droit de falsifier l’histoire.

Qu’ils n’aiment pas la République de Djibouti, je conçois ;qu’ils n’aiment Ismaïl Omar Guelleh je conçois, qu’ils n’aiment pas Hassan Said je conçois, qu’ils n’aiment pas le Colonel Mahdi je le conçois également mais M. le président il faut leur dire qu’ils n’ont pas à falsifier l’histoire. Il faut leur dire qu’en calomniant M.Ismaïl Omar, en calomniant ces responsables c’est la République de Djibouti qui est calomniée et qu’en calomniant de la sorte la République, c’est la fin de lacommunauté Djiboutienne, la fin de la société Djiboutienne.

M. le président et Mesdames du Tribunal c’est votre rôle de dire qu’on ne peut pas accepter.

La vérité ce n’est pas celle de Mme Borrel, la vérité ce n’est pas celle de Me Morice, ce n’est pas non plus celle du syndicat de la magistrature, ni celle de la gauche Française mais la vérité c’est celle qui est dans le dossier et c’est donc le suicide. La vérité, est que ce monsieur s’est suicidé pour des raisons qui n’appartiennent qu’a lui.

C’est pourquoi M. le président et Mesdames du tribunal je demande à votre juridiction d’entrer en voie de condamnation et de déclarer Mohamed Saleh Houssein coupable du délit de diffamation conformément aux articles 426 et 427 du code pénal. Je requiers le maximum de la condamnation prévue à cet effet qui est loin de la gravité de ce que ces fausses déclarations ont causés à ces responsables et au pays. Une peine de 1an d’emprisonnement ferme et d’une amende d’1 million.

Extrait des plaidoiries de la jeune et brillante avocate du barreau de Djibouti Me Hasna Barkad: Du fait que M.Hassan Saïd a accompagné le journaliste de Canal Plus, peut-être on va le dire, sommes nous naïfs.

Pour nous la France le chantre du principe de la liberté, de la démocratie, nous ne pouvons pas penser être manipuler de la sorte car il y a bien une
manipulation.

Je ne pense pas que dans cette affaire, la justice djiboutienne ait quelque chose à se reprocher par rapport à la justice française.

Je ne dis pas non plus que la justice djiboutienne est parfaite et que nous sommes dans un Etat de droit idéal ; Non il y a beaucoup de choses à changer mais dans cette affaire, objectivement il n’y a aucun élément qui permette de traîner dans la boue des magistrats, des avocats qui ont défendus leurs clients mais surtout des autorités qui se sont mis à la disposition totale et complète de la justice.