05/04/08 (B442) AFP : Voilier de croisière français en Somalie: « pas de contact » avec les pirates

PARIS (AFP) – samedi 05 avril 2008 – 10h02 – Les autorités françaises n’ont pas eu de contact avec les qui se sont emparés vendredi d’un voilier de croisière de luxe français au large de la Somalie, retenant une trentaine de membres d’équipage, a indiqué samedi le ministre de la Défense, Hervé Morin.

« Nous n’avons eu aucun contact, ni avec l’équipage du bateau, ni avec les pirates, » depuis l’attaque, a indiqué le ministre, interrogé sur France Inter sur une éventuelle demande de rançon, pratique habituelles des pirates qui opèrent au large des côtes somaliennes.

Il s’est refusé à toute précision sur les plans des autorités, qui ont déclenché vendredi le plan « Pirate-mer ».

Ce plan prévoit notamment l’intervention possible d’unités d’élite entraînées notamment à intervenir contre des pirates telles que les Commandos Marine, dont certains détachements peuvent se trouver sur des navires de la Marine nationale, et le Groupe d’intervention de la gendarmerie nationale cantonné en région parisienne.

Des groupes de ces deux unités ont été mis en alerte, mais les forces françaises étaient toujours samedi dans une « phase d’obervation », selon des sources proches des opérations interrogées par l’AFP.

M. Morin a indiqué que Le Ponant, un voilier de croisière de 88 mètres de long, était toujours suivi par un aviso de la Marine nationale, qui se trouvait sur zone dans le cadre de la « Task Force 150 », force navale sous commandement américain engagée dans des opérations anti-terroristes.

Le Ponant avait été survolé vendredi par un hélicoptère militaire français pour s’assurer que des pirates étaient bien à bord, après un appel de détresse.

« Ce qui se passe en général c’est que les pirates vont dans les eaux territoriales somaliennes et c’est ensuite que, parfois, il y a des revendications particulières, qui sont souvent des demandes de rançon », a déclaré M. Morin.

L’attaque a été, « a priori, conduite par une dizaine d’hommes » et « concerne une vingtaine de Français », selon le ministre de la Défense.

L’armateur CMA-CGM, propriétaire du Ponant, avait indiqué vendredi que l’équipage comptait une trentaine de membres, « en majorité » Français, les autres étant Ukrainiens.

Au moment de l’attaque, le trois-mâts naviguait sans passagers pour regagner la Méditerranée depuis les Seychelles. Il a été abordé par des pirates alors qu’il se trouvait dans le golfe d’Aden, qui mène à la mer Rouge et au Canal de Suez.

Les côtes somaliennes sont l’une des principales zones de piraterie dans le monde. La Somalie est plongée dans l’anarchie et la guerre civile depuis 1991, et des gangs de pirates puissamment armés opérant à bord de vedettes rapides y attaquent régulièrement les navires pour s’emparer de leurs cargaisons et obtenir le paiement de rançons contre la libération des équipages.

Après la prise en otage de deux navires affrétés par le Programme alimentaire mondial (PAM) au profit des populations somaliennes, la marine française avait mené une opération d’escorte de navires de l’organisation onusienne fin 2007 et début 2008. Un bâtiment danois avait pris la relève pour les mois de février et mars.

Le Ponant est un trois-mâts de luxe de 88 mètres de long, qui comporte quatre ponts et peut emporter 64 passagers. Il peut se déplacer à la vitesse de 12 à 14 noeuds sous voiles mais dispose aussi d’un moteur de 1.600 Kw.