07/04/08 (B442) Nouvel Obs avec AFP / Somalie : le voilier « Ponant » a jeté l’ancre au sud du Puntland.

Capturé vendredi par des pirates, le voilier de croisière a mouillé au sud de la côte de la région somalienne du Puntland, après que le gouvernement français a établi un premier contact.

Le voilier français de croisière de luxe capturé vendredi par des pirates au large de la Somalie a mouillé au sud de la côte de la région somalienne du Puntland, dimanche 6 avril au soir, après que le gouvernement français a annoncé avoir établi un premier contact avec les ravisseurs.

Après plus de 48 heures de mer et plus de 400 km parcourus depuis l’attaque, le Ponant a jeté l’ancre au sud de la province semi-autonome du Puntland, a indiqué une source militaire française en début de soirée (heure française). Mais une chose n’était pas claire : savoir si les pirates avaient atteint leur base ou effectué un mouillage temporaire.

« Pas d’effusion de sang »

Le ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner avait annoncé un peu plus tôt un premier contact avec les pirates.

« Nous avons établi le contact et l’affaire risque d’être longue », a-t-il déclaré. « Il faut faire tout pour qu’il n’y ait pas d’effusion de sang », a ajouté le ministre français.

Quant à savoir si la France était prête à payer une rançon aux pirates, Bernard Kouchner a répondu : « Nous verrons bien ».

Depuis l’attaque de vendredi, Le Ponant se dirigeait vers le sud, pisté à distance par l’aviso français Commandant Bouan. La présence de ce navire « nous permet d’avoir une parfaite observation et connaissance de la situation, » a souligné dimanche le ministre français de la Défense, Hervé Morin.

La décision d’une éventuelle intervention « ne peut être prise qu’avec la certitude que ça se fera dans des conditions de sécurité qui préservent l’intégrité de l’équipage », a ajouté Hervé Morin.

« Pirates bien armés »

Le yacht compte une trentaine de membres d’équipage, dont 22 Français et une dizaine d’Ukrainiens.

« On sait juste qu’ils vont bien, qu’ils sont sains et saufs », a indiqué dimanche à l’AFP une porte-parole de l’armateur français du yacht, CMA-CGM.

Les côtes somaliennes sont périlleuses pour la navigation. Des pirates y attaquent régulièrement les navires pour s’emparer de leur cargaison et obtenir le paiement de rançons.

C’est dans ce secteur qu’un remorqueur russe et ses six membres d’équipage avaient été retenus en otage du 1er février au 17 mars 2008, avant d’être libérés contre une rançon de 700.000 dollars (450.000 euros).

Un responsable de la région somalienne semi-autonome du Puntland, Abdullahi Said Aw-Yusuf, avait déclaré à l’AFP que le détournement avait été mené par « des pirates bien armés du Puntland » jugeant qu’ils ne pourraient « aller beaucoup plus loin que Garaad », à l’extrémité sud de cette région.

La Somalie est ravagée par la guerre civile depuis la chute du président Mohamed Siad Barre en 1991. Son gouvernement de transition, soutenu par l’Ethiopie, contrôle peu du pays et combat régulièrement des milices islamistes que les Etats-Unis accusent d’être liées à Al-Qaïda. (avec AFP)